Les lecteurs particulièrement intéressés par les comptes-rendus du Rallye des camps n’ont pas manqué d’être déçus par la fin de ce périple en queue de poisson. Les péripéties qui ont émaillé le parcours en sont la raison principale. Mais aussi, la pression du quotidien, qui m’a laissé peu de temps et de disponibilité pour un compte-rendu fidèle. Enfin, l’actualité reprend naturellement ses droits et relègue au rang d’archive une manifestation estivale vieille d’un mois. Cela ne nous dispense pas d’en faire le bilan et d’en tirer des enseignements.
Rien ne pourra plus faire que le Rallye des Camps 2013 n’ait pas eu lieu !
Stèle aux Harkis de Rivesaltes Le Mur des Disparus de Perpignan.
Les quatre dernières étapes du Rallye se sont effectuées dans un quasi anonymat. Je rends néanmoins hommage à Madame Curato qui m’a reçu à Montauban, et à la presse locale qui a joué le jeu partout… sauf à Béziers où mon contentieux historique avec le Maire Raymond Couderc et son putatif futur successeur Elie Aboud n’a pas facilité les choses mais où, en revanche, j’ai eu l’agréable surprise d’une visite de Robert Ménard (Il y en a que ça doit épater !). Une politesse que je lui rends aujourd’hui même en allant assister à sa conférence organisée par le Cercle Algérianiste d’Avignon sur le thème « Les médias disent-ils la vérité ? Un cas d’école : l’Algérie » (15 heures, salle des fêtes de la Mairie).
Reste que, du 1er au 23 août, j’ai bouclé, le plus souvent sous la canicule, un circuit de quelque deux-mille-deux-cents kilomètres en dix-huit étapes et cinq transferts en auto ou en train pas toujours programmés ni souhaités. Je n’ai finalement été reçu que cinq fois mais toujours formidablement, notamment à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), L’Escarene (Alpes-Maritimes) et La Cavalerie (Larzac). Merci encore à Pierre, Maïddin, Claude et Serge et à leurs équipes ; merci à nos amis PN et Pathos qui font vivre leurs associations comme dirigeants ou membres actifs et qui m’ont véritablement choyé. Je remercie aussi les élus locaux de ces communes qui ont mis des moyens à leur disposition et qui, pour beaucoup d’entre eux, se sont personnellement déplacés pour m’accueillir.
Ce rallye a aussi été l’occasion de rencontres formidables comme celle de Doria à Roybon ou d’Assia à Carpentras. Et il m’a permis d’éprouver l’hospitalité de frères et sœurs piénoirs, harkis et métros que, pour beaucoup, je ne connaissais pas la veille. Je pense à Francine, Bernard et Alain, à Maïddin et son épouse Sandrine, à Claude, Serge et Nadia ; je pense très fort au bon docteur B.-M.
Stèle à la mémoire des héros de l’Algérie française érigée au Cimetière Neuf de Béziers. Au premier plan, la gerbe que j’y ai déposée le samedi 24 août.
Pour mémoire, le Rallye des camps était à l’origine une initiative privée destinée à préparer et à ruminer mon livre sur les camps dits « d’accueil et de regroupement » de Harkis et sur les hameaux de forestage. Des amis responsables d’associations piénoires ont voulu, et je leur en suis reconnaissant, s’associer à ce projet. Certains d’entre eux ont tenu parole ; d’autres l’ont fait verbalement et se sont abstenus concrètement ; d’autres encore m’ont carrément posé un lapin. Et je ne parle pas de ceux qui y ont fait obstacle. Peu importe : je remercie les premiers, excuse les suivants et ignore les autres. L’intérêt principal de cette entreprise ne réside pas dans le nombre d’étapes « réussies » mais dans le fait qu’elle ait été, bon an, mal an, menée à bien. Rien ne pourra faire que le Rallye des camps 2013 n’ait pas eu lieu.
Le deuxième intérêt de cette manifestation est qu’elle ouvre des perspectives. Ceux qui me suivent de près savent quel est mon grand projet qui prend l’essentiel de mon temps et de mon énergie depuis des mois : la création d’une fondation. Ce sera fait avant dix jours. Cette fondation est la concrétisation d’une idée née de mes rencontres avec des Piénoirs désireux d’agir en faveur des Harkis en difficulté. Elle devait s’appeler Fondation Pieds-Noirs-Harkis (Fondation PNH) mais beaucoup de compatriotes qui me font l’honneur de s’intéresser à ce que je fais et écris (plus de 20% des lecteurs de ce blog, par exemple) ne sont ni PN ni Harkis. Sensibles à toutes les facettes de ce que nous appellerons par facilité notre « cause », car ils sentent et comprennent qu’elle est la leur, ils veulent eux aussi « faire quelque chose » pour corriger les conséquences de la fin dramatique de l’Algérie française sur les plus faibles d’entre nous et participer aux projets tous azimuts qui entrent dans l’objet de cette fondation. L’un d’eux, un monsieur très impliqué devenu mon ami, m’a suggéré le nom de Fondation Pieds-Noirs, Harkis et Amis (Fondation PNHA). Je suivrai son conseil, qui me paraît juste, mais avec une variante ; je proposerai le moment venu le nom de Fondation Pieds-Noirs-Harkis-Patriotes (Fondation PNHP).
La future Fondation PNHP aura très vite besoin de visibilité. Or, la question PNH est mise sous l’éteignoir. Elle se heurte au politiquement correct qui gangrène toute la société française et qui fait que la parole publique sur cette question et sur la question plus générale de l’histoire de l’Algérie française, est confisquée par le lobby des porteurs de valises et les révisionnistes tels que Benjamin Stora. Il y a, en cette matière comme en bien d’autre, un véritable « plafond de verre » médiatique qu’il faut absolument crever. Pour cela, il faut mener une action susceptible de mobiliser les médias nationaux. Je pense depuis très longtemps que le Téléthon nous en offre une formidable opportunité. J’ai donc prévu de participer activement au Téléthon 2013, qui aura lieu les 6 et 7 décembre prochains, en refaisant un Rallye des camps adapté.
Cette annonce aurait-elle été crédible si je n’avais pas fait la preuve, seul de surcroît, de la faisabilité du périple ? Ne l’aurait-on pas prise pour une fanfaronnade ? Aujourd’hui, personne ne peut dire que cette manifestation n’aura pas lieu. Mieux : j’ai reçu bien des offres de participation de la part de compatriotes sensibilisés.
Moyennant quoi, je peux délivrer deux informations. La première est que les neuf mille lecteurs de ce blog recevront très prochainement par e.mail et par courrier postal une brochure relative à la Fondation PNHP, incluant un appel à souscription. La seconde est que la Fondation PNHP participera au Téléthon 2013. Là aussi, des informations complètes seront délivrées via ce blog mais sachez d’ores-et-déjà que deux équipes partiront, l’une du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard) le 24 novembre prochain par l’Ouest, l’autre, le 25 novembre, de L’Escarene (Alpes-Maritimes), par l’Est. Elles effectueront respectivement quatorze et treize étapes au cours desquelles seront collectés des fonds pour le Téléthon. Les deux équipes feront leur jonction à Lyon le 3 décembre et effectueront les quatre étapes restantes ensemble pour une arrivée à Paris le 6 décembre. Dans le même temps, la collecte de fonds auprès des sympathisants qui voudront participer à cette bonne œuvre mais ne pourront pas venir aux réceptions d’étapes sera lancée début novembre ici même et les réseaux sociaux.
Enfin, grâce à cette action apparemment inachevée mais, en réalité, riche de promesses, j’espère avoir contribué à donner envie à nos amis PNHP (Piénoirs, Harkis et Patriotes) de s’engager dans cette noble cause. S’agissant de la participation au Téléthon, j’attends dès maintenant que les bonnes volontés se manifestent pour pédaler, accompagner ou tout simplement encourager…