Cette semaine, l’actualité politique nous impose les thèmes. Ce dimanche, deux scrutins locaux étaient organisés. A Brignoles, le candidat FN l’a emporté sur la candidate UMP soutenue par les Socialistes ; à Marseille, la primaire destinée à désigner le candidat du PS à la municipale de mars 2013 a livré son verdict. Dans les deux cas, il convient de tirer quelques enseignements que vous n’entendrez pas forcément dans la bouche des chroniqueurs et consultants cathodiques ni ne lirez sous la plume des mêmes version presse écrite.
A Brignoles, la Patrie reconnaissante !
vs Laurent Lopez et Marion Le Pen : la relève ?
A entendre nos experts électoraux, à Brignoles, le jeune candidat FN Laurent Lopez l’a emporté pour les raisons « que nous connaissons tous » (par ce « nous », ils se désignent eux-mêmes, les sachants auto-proclamés qui, à tout propos, dictent aux Français ce qu’ils doivent penser) : la situation économique, l’échec des Socialistes au pouvoir, l’augmentation des impôts ET, on l’a beaucoup entendu sur le service public de radiotélévision sans que le CSA s’en émeuve, le racisme supposé de nos concitoyens du Midi. Plus rarement, comme l’a fait le directeur de Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel dans Mots croisés (France 2 – Lundi 14), le refus des appareils politiques, la révolte de la France d’en bas contre celle d’en haut, etc.
Je n’ai entendu personne parler d’inquiétude des Français quant à la perte des vertus publiques, qui caractérise nos élites, de leur refus du délitement de la civilisation occidentale et de leur angoisse face aux menaces qui pèsent sur leur patrie. Or, cette dernière explication est sans aucun doute la plus importante car elle contient toutes les autres. Il est d’ailleurs étonnant que ces « experts », qui sont très majoritairement de gauche, ne pensent pas à cette formule de Jean Jaurès, leur référence absolue, selon laquelle « la patrie est tout ce qui reste au Peuple quand il a tout perdu ».
Il est vrai que cette explication les obligerait à dire que les Français ont compris à quel point les partis dits « de gouvernement » se désintéressent de la patrie et, même, pour certains (Front de gauche, Europe Écologie Les Verts), professent et cultivent la haine de la patrie. Et ils seraient forcés d’admettre qu’elle n’est plus défendue que par le seul Front national.
C’est d’ailleurs là que la bât blesse. Tant que le FN sera seul à s’occuper sérieusement de lutter contre les menaces qui pèsent sur la Nation, celle-ci sera en danger. Pour qu’il en soit autrement, il faudrait que sa présidente accepte de s’entendre avec la multitude de mouvements patriotiques qui ont vu le jour ces dernières années sans vouloir à tout prix les dominer et encore moins les écraser. En quelque sorte, plutôt que le gourou imposé d’un « Rassemblement Bleu Marine », se faire le chef de file naturel et accepté, parce que respectueux des idées de ses partenaires, d’un « Rassemblement Bleu-Blanc-Rouge ».
A défaut, j’ai bien peur que le FN, tout en continuant de dénoncer leur système, reste l’assurance vie de l’UMPS et de ses satellites et, du coup, le fossoyeur malgré lui de la nation française.
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Aux primaires socialistes de Marseille, le système se défend.
Samia Ghali et Patrick Menucci : les apparatchiks se défendent bien..
La remarque faite plus haut sur les commentaires débités par les pros de la politique à propos de Brignoles vaut pour la primaire socialiste de Marseille. Toutes les explications ont été données quant au résultat du scrutin sauf celles qui touchent au système et qui auraient pu intéresser vraiment les Français. La raison est que les médias et ces pseudo-spécialistes en sont. Sur toutes les ondes et canaux, on a donc eu droit en long, en large et en travers, à d’infinis débats sur les clans du PS marseillais et à quantité de gros plans télévisuels sur la belle et exotique Samia Ghali, la « passionaria des quartiers Nord » qui s’était fait connaître en réclamant l’Armée à Marseille.
Sur la personnalité de Patrick Menucci, en revanche, on ne s’est pas beaucoup attardé. c’est vrai qu’il est beaucoup moins photogénique et avenant. Surtout, et bien qu’il se présente comme le Monsieur Propre du milieu politique marseillais, il a, comme Guérini, le mentor de son adversaire, ses casseroles. Oh ! moins graves que celles du toujours président socialiste du Conseil général des Boûches-du-Rhône, mais c’est uniquement parce qu’il n’a pas encore eu le temps de s’exprimer vraiment. D’ailleurs, c’était assez amusant de le voir éviter soigneusement de reprendre les accusations de clientélisme lancées par la malheureuse Marie-Arlette Carlotti contre Samia Ghali. Sa spécialité, à lui, ce n’est pas le racolage électoral par bus, ce que la sémillante Samia appelle sans se démonter le « covoiturage », mais le financement d’associations bidons sur fonds publics (Lire).
Le point commun entre ces deux personnages, outre le fait qu’ils aient fait leurs armes sous le haut patronage de Guérini, est que ce sont des apparatchiks. Ils n’ont jamais gagné leur vie autrement que dans le cadre politique, comme, d’ailleurs, cent-quarante-six députés de la Nation élus en 2012 sous étiquette socialiste, et comme des dizaines de milliers de permanents de partis politiques, de conseillers d’élus ou de fonctionnaires de collectivités territoriales. Le mal français !