Ce mardi, j’avais l’intention d’écrire quelques lignes sur la décision du Conseil d’Etat de laisser finalement les chefs d’établissements scolaires sans directives quant au port du voile par les mères accompagnant les enfants lors des sorties scolaires. Je comptais également parler de Poutine, qui fait apparemment l’objet d’attaques en règle de tous les plumitifs et gloseurs de la sphère bobo-politico-médiatico-européiste. Mais, au dernier moment, j’ai eu connaissance du rejet par l’assemblée plénière du Parlement européen d’un certain rapport Estrela sur « la santé et les droits sexuels et génésiques ». Un sujet sur lequel il y a beaucoup à dire. Les deux premiers sujets seront donc évoqués dans une deuxième livraison.
Avec Peillon, l’éducation sexuelle entre en maternelle.
Un rapport de l’UNESCO appelé « Directives internationales pour l’éducation sexuelle » et publié en juin 2013 sépare les enfants en quatre groupes d’âge : 5 à 8 ans, 9 à 12 ans, 12 à 15 ans, et 15 ans à 18 ans, et propose de pousser leur éducation sexuelle au-delà de ce qui se faisait jusqu’à présent. Par exemple, ils sauront à tout juste 5 ans que « toucher et frotter ses parties génitales s’appelle masturbation » et que les parties privées « procurent du plaisir une fois touchées par quelqu’un ». Et on leur enseignera « le rôle du genre, les stéréotypes et la violence basée sur le sexe ». A 9 ans, ils apprendront les « effets positifs et négatifs des aphrodisiaques » et seront confrontés avec des idées comme « l’homophobie, la transphobie et l’abus de pouvoir ». À 12 ans, ils apprendront les « motifs » de l’avortement et, à 15 ans, ils sauront comment y avoir droit et accès.
C’est sur la base de ce document qu’une certaine Edite Estrela député portugais au Parlement européen, a rédigé et tenté de faire passer en force un rapport dit sur la santé et les droits sexuels et génésiques. Que dit ce rapport sulfureux et heureusement rejeté ce 18 décembre ? Selon Valeurs actuelles, il « proposait que l’Union européenne finance l’avortement à travers le monde et la recherche destructrice sur l’embryon humain, réduise le droit à l’objection de conscience pour les maires ou rende obligatoire l’enseignement de la théorie du genre à l’école ». Plus largement, une éducation sexuelle à l’école perçue par l’Observatoire de la théorie du genre comme « le cheval de Troie » de ladite théorie.
En réalité, l’école, selon moi, n’est rien moins que le lieu d’expérimentation du projet de changement radical de société forgé par les Epiméthée que sont nos élites maçonniques et internationalistes. Loin de se contenter de gouverner notre vie sociale et politique contre nos aspirations, elles veulent aussi régenter nos vies, nos idées, nos penchants, nos pensées. Le plus court moyen est de commencer dès l’école. Cette école dont le ministre, le franc-maçon Vincent Peillon écrivait dans son ouvrage paru en 2008 La révolution française n’est pas terminée : « La révolution implique l’oubli total de ce qui précède. La révolution donc l’école a un rôle fondamental : dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qu’opère l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, ses nouvelles tables de la loi ». L’éviction des familles de tout processus de décision touchant à l’avenir de leurs enfants est une caractéristique de cette démarche.
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Voici ce que j’en écris dans La France Confisquée (p. 168).
Enfin, l’école ose aller jusqu’à plonger jusqu’au tréfonds de l’intimité de nos enfants. En l’an 2012, elle considère que l’éducation sexuelle est de sa responsabilité ; l’école propose des contraceptifs aux enfants de quinze ans dont elle a la charge, à l’insu de leurs parents ; l’école est à deux doigts de projeter à des enfants de cours élémentaire un dessin animé mettant en scène l’homosexualité et d’organiser des débats sur le sujet ; et voici qu’un ministre de la République (Najat Vallaud-Belkacem) demande qu’on indique l’éventuelle orientation homosexuelle des personnages qui peuplent les livres scolaires. Ce faisant, elle pense évidemment à ceux qu’elle préjuge positifs, les Verlaine, les Rimbaud, et on voit bien où elle veut en venir : faire croire aux enfants que l’homosexualité est un plus. Autrement dit, elle veut instrumentaliser les morts pour faire la promotion de l’homosexualité. Mais sait-elle que ces deux grands poètes se soûlaient de conserve et se livraient à des scènes de ménage en public et sans honte aucune ? Faudra-t-il dire aux enfants de France que l’auteur du « Dormeur du Val » était un poivrot et celui de « Chanson d’automne » un pochetron ? Et songe-t-elle qu’il y a eu des homosexuels parmi les grands criminels de l’Histoire ? Depuis quand les orientations sexuelles des grands hommes influent-elles sur leur œuvre, qu’elle soit historique, littéraire, artistique ou sociale ? La pédérastie était considérée par les Grecs anciens comme un bon vecteur d’éducation des enfants et professée comme telle par tous les philosophes de l’ère pré-chrétienne ; aujourd’hui, on la punit comme un crime. Où est la vérité ? Quel apport serait pour nos enfants d’apprendre que les légionnaires de César, défilant pour son triomphe, chantaient : « Toutes les femmes de Rome sont à César ; César est à ses soldats » ? Aux femmes, Frédéric II de Prusse préférait, si l’on en croit ce grand amateur de ragots qu’était Voltaire, les officiers de sa garde ; faut-il attribuer à ces penchants la grandeur du règne de ce monarque à la fois guerrier, législateur, philosophe, artiste, etc. ? Alors, en quoi tout cela regarde-t-il l’éducation des enfants ? L’école peut-elle être autre chose qu’un lieu sacré, un sanctuaire où se dispense et s’acquiert le savoir, le savoir seul, le savoir universel ? Et pourquoi faudrait-il plaquer sur une Histoire trois fois millénaire un concept apparu il y a moins de cent-cinquante ans ?
Mais, surtout, quel adulte raisonnable ou simplement doté d’une once de bon sens peut imaginer que les enfants du primaire soient en situation de recevoir des informations sur des questions que la nature elle-même n’a pas voulu mettre à leur portée et qu’elle a réservées pour un âge ultérieur ? Qui peut affirmer sans contestation possible que des enfants de douze à quinze ans, en pleine puberté, soient à même d’encaisser sans dommage ou, en tout cas, sans en être perturbés, des révélations sur la troublante chimie qui s’opère dans tout leur être intime ? Et même après que celle-ci ait fait son œuvre et que les enfants, chacun à son heure, aient atteint l’âge d’expérience, qu’est-ce qui autorise les adultes à s’immiscer dans la découverte de ce qui relève non pas d’on ne sait quel honteux secret mais du mystère[1] ? A quel titre des gens qui ont eu la chance de découvrir par eux-mêmes cette chose merveilleuse[2] qu’est leur propre sexualité s’arrogeraient, fût-ce sous prétexte d’éducation, le droit de priver nos enfants de la virginité de cette révélation, avec le risque d’en gâter le charme en y plaquant leur propre subjectivité ? Et, à supposer que cette éducation sexuelle, puisqu’on ose appeler cela une « éducation », soit inculquée de la manière la plus neutre et la plus précautionneuse possible, et qu’elle n’ait aucun effet néfaste sur les enfants, à quel titre un enseignant, qui n’est que de passage dans leur vie, aurait-il le droit ou serait-il investi du pouvoir de se substituer aux parents qui, eux, seront à jamais concernés par la vie de leurs enfants ?
[…]Seule une philosophie de nature totalitaire peut inspirer à nos responsables politiques, à nos élites et à nos « sachant » un projet tel que celui qui consiste à vouloir tout savoir, tout guider et tout contrôler de la vie de nos enfants et, en définitive, à se servir d’eux pour modeler la société selon leurs propres vues, en balayant tout ce qu’on sait et, plus encore, tout ce qu’on ignore de l’enfance et en confisquant la mission d’éduquer des parents. Comment ne pas s’inquiéter de ce que Vincent Peillon, l’actuel ministre de l’Éducation nationale a écrit dans un ouvrage paru en 2008 : La révolution française n’est pas terminée ? A savourer lentement ! « La révolution française, y lit-on, c’est un commencement absolu, une régénération, une expiation du peuple français. […]La révolution implique l’oubli total de ce qui précède. […] La révolution donc l’école a un rôle fondamental : dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qu’opère l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, ses nouvelles tables de la loi (souligné par nous). » C’est le projet des francs-maçons français et il fait froid dans le dos ! L’auteur, philosophe de formation et apparemment admirateur de Platon, a sans doute mal assimilé ses thèses. Quand Platon parlait dans la République de gouvernement des philosophes, il voulait dire des amoureux de la sagesse, de ceux qui cherchent la vérité et n’ont jamais la prétention de l’avoir trouvée, pas des idéologues totalitaires à la mode des frères. […]