…la presse française s’intéresse, un peu, au 5 juillet 1962.
Arrestation arbitraire de Piénoirs en pleine rue (source).
La participation remarquée du nouveau maire de Béziers à la commémoration des massacres du 5 juillet 1962 à Oran a été reprise à leur façon par les médias français révisionnistes. Le Point, Médiapart, le Nouvel Obs, le Parisien, tous, y compris le Figaro – ce qui fera réfléchir les Français qui croient encore qu’il y a une presse patriote dans notre pays – ont relaté la cérémonie de samedi sous l’angle d’un « hommage de Robert Ménard aux fusillés de l’OAS ». Les cinq grands médias nationaux titrent, avec des variantes minimes, sur Ménard s’inclinant devant une stèle de l’OAS. Tous n’ont évoqué qu’en passant et entre parenthèses ce fait historique qu’est le massacre d’Oran, comme si ce n’était pas un fait avéré mais une invention des « nostalgiques de l’Algérie française », comme ils disent.
Par exemple, le Parisien écrit : « Devant la stèle controversée, installée plusieurs années avant l’élection de Robert Ménard en mars, l’édile a prononcé un discours pour ne ” pas oublier ” les ” centaines de Français d’Algérie “, qui, il y a ” 52 ans, jour pour jour “, ont été ” livrés sans défense à Oran au couteau des égorgeurs “, ” dans l’indifférence du gouvernement d’alors ” ». Pourquoi ces guillemets, sinon pour suggérer que ces faits n’ont pas eu lieu ?
Non contents de relater cette actualité du point de vue exclusif de la doxa anti-française, les cinq médias ont également donné la parole au communiste Aimé Couquet, voix des porteurs de valises et de tous ceux qui ne cessent de déverser leur haine sur les Piénoirs.
Les habitués de ce blog, qui ont pu lire la transcription complète et fidèle du discours de Robert Ménard, savent que l’OAS en tant que telle ne fut pas, ce 5 juillet 2014 pas plus qu’aux autres 5 juillet, au cœur de la cérémonie. Parler d’un hommage de Robert Ménard à l’OAS constitue donc un pur mensonge. Ceux qui le connaissent, c’est-à-dire toute la presse française, savent que, certes, pour lui, l’électorat piénoir de Béziers vaut bien une messe en pataouète mais de là à renier tout son parcours !… Quoi qu’il en soit, à aucun moment Robert Ménard n’a, dans son discours, prononcé le nom de l’un quelconque des quatre officiers membres de l’OAS fusillés, ou, plutôt, assassinés[1]. Ce qui ne l’empêche pas, répondant à une question du point.fr, d’assumer l’hommage aux personnes nommées sur la stèle avec des réserves d’usage sur l’OAS (voir l’article du point.fr).
Autant dire, mais ça n’étonnera personne, que, plus que de l’information, c’est à de la désinformation politique qu’ils se livrent. Aucun d’eux n’a pris la peine de s’attarder sur le véritable objet de cette cérémonie qui existe depuis quinze ans : la commémoration du massacre de quelque 700 Piénoirs ; un massacre conçu, prémédité, préparé par le FLN et déclenché puis perpétré le jour de la proclamation de l’indépendance de l’Algérie, AVEC la complicité passive des autorités françaises qui avaient enjoint aux forces de l’ordre de rester l’arme au pied et consignées dans leurs casernes.
On remarquera comment le Figaro, le journal du « très droitier Yvan Rioufol », comme le qualifient ses homologues de la presse de gauche, se contente de reprendre les articles du… Nouvel Obs pour relater exactement dans les mêmes termes, et en citant comme lui le communiste Aimé Couquet, une affaire dont on se serait attendus à ce qu’il la traite quant au fond. C’est dire la chape de plomb médiatique qui pèse sur ce fait historique emblématique de celle des Piénoirs et des Harkis.
« Dites-en du mal autant que vous voulez mais parlez-en ! »
Ceux qui me connaissent savent que je ne leur relate pas tout ça pour me plaindre du comportement des médias. Il y a belle lurette que je ne me fais plus aucune illusion sur eux. De fait, l’élection d’un Robert Ménard promu ennemi n°1 par la bien pensance française, a au moins permis d’obtenir une couverture médiatique d’une cérémonie qui ne dépassait pas jusqu’à présent les pages locales du Midi Libre. Pour la première fois, la presse écrite nationale en a parlé. Mal, mais elle en a parlé.
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