BHL et l’intelligentsia juive française ou l’antiracisme sélectif.
Depuis cinq jours, l’armée israélienne, qui cache sa férocité sous un nom tout en douceur féminine, bombarde sans discernement le territoire palestinien. Il paraît que c’est pour faire cesser les tirs de roquettes sur Israël. Autant dire que, comme à son habitude, elle a pris une masse pour écraser des moustiques. En cinq jours, son action soi-disant défensive a fait cent-vingt six morts civils (vingt-deux pour les seuls bombardements d’aujourd’hui), dont de nombreux enfants, et décimé des familles entières. Les roquettes du Hamas, elles, ont fait une dizaine de blessés et aucun mort. Les Juifs, qui ont inventé comme un progrès la notion d’ “œil pour œil, dent pour dent” pour définir un mode de représailles proportionnel à l’attaque, devront revoir leurs classiques. Je parle des authentiques Juifs, ceux qui croient au dieu d’Abraham, pas à ceux qui s’autoproclament défenseurs d’un “peuple juif” qu’ils ont inventé de toutes pièces pour exploiter à leur guise et pour leur profit la Shoah.
Ceux-là, prompts à se saisir des causes les plus lointaines et qui se targuent de défendre toutes les victimes d’islamophobie, ne mouftent plus dès qu’il s’agit d’Israël. C’est ainsi que, depuis sa création, ce pays doté d’une constitution raciste, qui a érigé l’apartheid en système de gouvernement et la force brutale comme unique argument de négociation, n’a JAMAIS respecté une seule résolution de l’ONU sans que cela soulève la moindre protestation de ses ressortissants vivant en France. Seuls s’en offusquent les Juifs libéraux d’Israël même qui se battent courageusement au sein du mouvement La paix maintenant et ceux de l’Union juive française pour la paix (UJFP), tous deux honnis des Sionistes français. Cette fois comme toujours, on se contentera des voix de Charles Enderlin et de Rony Brauman, ainsi que, c’est remarquable, de l’ancien ambassadeur d’Israël en France Elie Barnavi. D’Alain Finkielkraut, de Bernard-Henri Lévy, l’ami des Libyens, et d’André Glücksmann, celui des Tchétchènes, tous deux prêts à secourir tous les Musulmans du monde entier pourvu qu’ils ne dérangent pas Israël, on n’aura au mieux, comme d’habitude, qu’un silence approbateur de ce qui constitue pourtant une méga-ratonnade.
Quant à Roger Cukierman[1], président de l’organe du lobby juif français, le CRIF, et vice-président de son alter ego international le Congrès juif mondial, on ne serait pas étonné qu’il organise à Paris, comme en 2002 ou en 2009, une manifestation de soutien à l’armée israélienne et un gala où on verra, comme en 2003, toutes les stars juives d’Algérie prétendument copines des Algériens comme Enrico Macias, Arthur ou Patrick Bruel.
Et je ne parle même pas des hommes politiques français tétanisés à l’idée de contrarier un tant soit peu le « peuple sûr de lui et dominateur ». Déjà qu’ils n’osent pas la ramener quand le Cukierman déjà cité les tance comme des gamins pris en faute à chacun des « dîners annuels du CRIF » auxquels ils se rendent la queue basse et la mine contrite comme les bourgeois de Calais à la convocation d’Edouard III. Et je parle encore moins de la bande à Strauss-Kahn[2], omniprésente sur les ondes et dans les rédactions, qui dicte sa politique aux Socialistes via le think tank Terra Nova.
(Pour en savoir plus, je vous recommande de lire ceci).
[1] Qui a déclaré à la veille de la présidentielle française de 2002 au quotidien israélien Haaretz qu’il « espérait que la victoire de Le Pen dimanche servirait à réduire l’antisémitisme musulman et le comportement anti-israélien, parce que son score est un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles. » Cukierman alliés objectif de Le Pen : il fallait oser ! Mais, apparemment, ce n’est pas qu’une aberration puisque Marine Le Pen a assuré récemment que son parti était « le meilleur bouclier » des Juifs français contre le « fondamentalisme islamiste ». Comment fait-elle pour concilier les racistes sionistes avec les racistes islamistes qui gravitent autour de ses amis Dieudonné et Alain Soral ? C’est ce qu’elle n’a pas dit !
[2] Lui aussi auteur, à Tribune Juive, d’une déclaration d’amour exclusif à Israël : « Chaque matin, je me demande comment être utile à Israël ! » Et on a failli l’avoir comme Président de la République… française !