Et si on votait Hulot ?

Hulot absent de la Présidentielle, c’est le débat sur le TAFTA qu’on escamote

Hulot Président ou même seulement candidat serait gage d’une rénovation de la politique française

Osons ! Dommage qu'Hulot ne passe pas du slogan à l'action !

Osons !
Dommage qu’Hulot ne passe pas du slogan à l’action !

    C’est bête ; cet article était prévu pour mardi ; entre-temps, Nicolas Hulot a annoncé son retrait de la course à l’Elysée. Après l’avoir d’abord remisé, je l’ai ressorti parce qu’une idée (on verra si elle est farfelue) m’est passée par la tête : Nicolas Hulot pourrait très bien changer d’avis et, à la rentrée, « cédant à la bienveillante pression de ses amis », annoncer son revirement. Voulez-vous que je vous dise ? Je le souhaite ardemment !

    En effet, je vois au moins trois avantages à la candidature de Nicolas Hulot à la Présidence de la République. Le premier est que rien n’est plus conforme à l’esprit des institutions de la Vème République. Celles-ci, à l’origine, instauraient un régime en rupture avec la pratique née de la Constitution de 1875 réservant au Président de la République la seule « inauguration des chrysanthèmes » et, en pratique, donnait la primauté aux partis politiques. La Constitution de 1958/62 donne au Président de la République la primauté en matière de légitimité et de pouvoirs. Depuis, il a conservé ses pouvoirs mais les partis ont réussi à reprendre la main sur la vie politique en amont des élections ; ils ont la mainmise sur la désignation de  candidats qui, une fois élus, ne servent plus à rien dans les Assemblées car le Président a toute latitude pour gouverner sans leur demander leur avis ni rendre de comptes. Résultat, depuis l’élection de Valéry Giscard-d’Estaing en 1974, les candidats n’ayant pas de parti politique à leur service n’ont aucune chance d’accéder à la Présidence de la République. Et ceux qui y parviennent avec le soutien de leur parti, une fois là, n’en font qu’à leur tête, y compris quand il s’agit de bombarder des pays avec lesquels la France n’est pas en guerre (Afghanistan, Libye, Syrie, Irak).

    La victoire d’un Nicolas Hulot à la Présidentielle de mai 2017 ferait évidemment exploser ce système de gouvernance. En effet, lui qui n’a pas de parti à sa botte et devrait donc son élection directement aux citoyens désireux d’envoyer à l’Elysée un Président véritablement arbitre et à leur écoute, il lui faudrait, pour gouverner, obtenir une majorité à l’Assemblée dès les Législatives de juin 2017. Celles-ci, par conséquent, se joueraient en fonction de sa personne et, l’ayant élu, les Français seraient logiques avec eux-mêmes ; il y a de très fortes chances qu’ils lui accordent une majorité de gouvernement quel que soit le mode de scrutin choisi. Mais on voit mal Nicolas Hulot, élu Président de la république, renier ses positions en matière de mode  de scrutin ; dès son élection, il ferait voter, au besoin par un référendum – mais il n’en aurait pas besoin car l’Assemblée nationale actuelle se plierait – le passage au scrutin proportionnel, sans doute avec prime.

    Cette majorité serait de toute façon constituée d’un mix de Députés de centre-gauche et de centre-droit (le Centre proprement dit n’existe pas !) et de Socialistes plus ou moins roses, ceux-ci trouvant là un excellent moyen de régler leurs différents. Autrement dit, elle irait des actuels UDI et Reps tendance Juppé-NKM aux Écologistes en passant par les différentes nuances de Socialistes. Cette majorité pourrait même parfaitement convenir à un Front de gauche dont le leader Mélenchon, qui s’est découvert sur le tard une vocation d’écologiste, caresse manifestement le rêve de revenir au gouvernement. Faisons-lui confiance pour trouver une bonne excuse pour revenir aux affaires.

    Mais, me direz-vous, quel serait le ciment d’une telle alliance ? Le ciment est tout trouvé : l’Europe supranationale. Tous ces gens sont Européiste, même Mélenchon l’embrouilleur ; or, le clivage politique va de plus en plus – il y est même déjà – vers l’opposition Européistes/Nationistes. Installer cette réalité serait le premier avantage de l’élection de Nicolas Hulot. Il y aurait donc une majorité de gouvernement liée par la volonté de pousser l’intégration européenne jusqu’à transformer l’UE en une fédération d’états-croupions face à une opposition de gauche réduite à l’extrême-gauche (la vraie, pas le Front de gauche) et plusieurs oppositions de Droite nationistes et souverainistes.

    En effet, et c’est le deuxième avantage de l’élection d’un Nicolas Hulot, l’institution du scrutin proportionnel libérerait la frange dite « droitière » mais, en réalité tout simplement conservatrice prisonnière des Reps : tous ceux qui se morfondent en regardant Nicolas Sarkozy faire n’importe quoi ou Juppé flirter avec la Gauche, les deux poussant une Europe  inféodée à l’Amérique et applaudissant aux réformes sociétales et anti-familiales, tous ceux qui se recommandent de Charles Pasqua, de Philippe Séguin, de Philippe de Villiers, les Henri Guaino, les Jacques Myard, Lionnel Luca, Christian Kert, Valérie Boyer, Daniel Mach, Thierry Mariani, Bernard Carayon, etc. Beaucoup soutiennent la candidature de François Fillon à la Présidence de 2017 ; ils pourraient former un parti résolument de droite, nationiste, souverainiste, conservateur et attaché à la civilisation romaine-chrétienne dont la France est héritière.

    Mes lecteurs habituels savent que j’en rêve mais ce n’est pas, ici, le propos. L’avantage ne réside pas dans la possibilité de réunir et libérer ces personnalités capables de porter le projet national conservateur mais dans le fait que cela permettrait de faire revenir dans le champ citoyen les 15 millions de Français qui ne » votent plus faute d’offre politique qui leur convienne. Les Français qui ne veulent plus de Nicolas Sarkozy ni d’aucun de ceux qui, peu ou prou, ont participé à la ruine de la France et l’ont mise sur les rails du mondialisme, de l’immigration massive, du communautarisme, etc., tous ces électeurs de droite orphelins du suffrage universel parce qu’ils ne VEULENT PAS voter pour le Front national (et c’est leur droit légitime) se ré-intéresseraient à la politique parce qu’ils se sauraient représentés.

    Le dernier effet positif de l’élection de Nicolas Hulot à la Présidence de la République serait qu’on parlerait enfin, et pour de bon, d’écologie ET de santé publique. Et ce n’est pas rien. En effet, au train où vont les choses, le débat sera complètement escamoté. L’UE, brexit ou pas, continue de malfaire à raison d’une décision au moins par semaine favorable aux pollueurs et aux empoisonneurs. Par ailleurs, elle vient discrètement de requalifier l’accord de libre-échange UE/Canada (langage UE, « accord économique et commercial global » (!) ou Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) en Anglais (on admirera les efforts pour en dire le moins possible), dans un bruit manœuvrier évident : le soustraire au débat du Parlement européen. Selon toute probabilité, il en sera fait de même pour le TAFTA, lequel, je le répète, EST EN RÉALITÉ DEJÀ ACTÉ (Lire Derrière le TAFTA, la géopolitique (1) TAFTA : flou, mensonge et dissimulation à tous les étages). Ainsi, non seulement le TAFTA SERA SIGNÉ mais tout indique qu’il n’y aura pas débat…

    Sauf si Nicolas Hulot est candidat à la Présidence !

    Ainsi, l’élection de Nicolas Hulot à la Présidence de la République se solderait par : 1. une réinterprétation des institutions plus conforme à l’esprit qui les a inspirées à l’origine ; 2. le retour d’une grande partie des abstentionnistes de droite aux urnes ; 3. un vrai débat sur les thèmes écologiques et de santé publique. L’élection de Nicolas Hulot mais pas seulement ; en réalité, sa seule participation à la course à l’Elysée, et donc à la campagne, induirait au moins une partie des conséquences 1 et 2 et sans doute aucun le retour au cœur du débat des VRAIES questions écologiques et de santé publique non polluées par des considérations idéologiques et sociétales dont EELV s’occupe le plus souvent au lieu de parler environnement.

    D’ailleurs, son élection à la primo-magistrature ne constituerait pas un scandale. La France a vraiment besoin de voir à sa tête plus de citoyens actifs et créatifs connaissant la politique mais non formatés par elle et n’en vivant pas. Avec leur sens de l’intérêt général et national pour seule préoccupation et leur bons sens comme principale boussole, de tels personnages ont beaucoup à apporter à notre pays. Nicolas Hulot, mais d’autres très nombreux Français également, qui ont connu les heurs et malheurs de la politique mais aussi, et surtout, ceux de la vie « normale », pourraient ramener la France sur la bonne voie.

    Pour ma part, tout droitier que je sois, je serais capable de voter pour l’un d’eux, même s’il n’est pas de mon bord, pourvu qu’il ait l’écoute des Français.

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6 Responses to Et si on votait Hulot ?

  1. Non
    Il lui faudrait un peu plus de courage
    Rappelons nous lorsqu’il avait reçu en 2012 de la part des copains de la juge candidate Mme Joly des déchets sur la tête Il n’avait pas insisté.
    Je ne vois pas un futur président sans rien dans le pantalon

  2. Michel de Crousnilhon says:

    Non, il ne me semble pas de taille à endosser le costume.
    Pourquoi ne parlez-vous pas de la candidature (virtuelle à ce jour) du général Tauzin dont le “Programme présidentiel” est vraiment proche de vos idées ?

    • J’ai terminé mon article par “La France a vraiment besoin de voir à sa tête plus de citoyens actifs et créatifs connaissant la politique mais non formatés par elle et n’en vivant pas. Avec leur sens de l’intérêt général et national pour seule préoccupation et leur bons sens comme principale boussole, de tels personnages ont beaucoup à apporter à notre pays. Nicolas Hulot, mais d’autres très nombreux Français également, qui ont connu les heurs et malheurs de la politique mais aussi, et surtout, ceux de la vie « normale », pourraient ramener la France sur la bonne voie.”

      Alors, pourquoi pas le Général Tauzin ? Oui, pourquoi pas ? il porte effectivement une grande partie de mes idées. Mais la politique est une science exacte : pour être élu à la magistrature suprême, il faut un minimum de notoriété. un con très connu a plus de chances qu’un génie méconnu. D’ailleurs, vous-même le dites : c’est un candidat virtuel et quasi anonyme à l’échelle de la France. Même s’il obtient les signatures nécessaires, sa candidature ne servira qu’à geler une (petite) partie de l’électorat. C’est la plaie même de notre système électoral.

      J’ai pris Hulot en modèle d’une candidature “société civile” parce qu’il est dans l’actualité, parce que la quasi-totalité des Français le connaissent et parce que le TRES gros dossier à venir, qui contient toutes les menaces qui planent sur la France, est celui du TAFTA.

  3. nigette says:

    je ne voterai pas pour lui! c’est un opportuniste, à mon avis!

  4. Oui pourquoi pas un Nicolas Hulot, cela nous changerai de ces pingouins à la solde des mondialistes (depuis qu’ils sont là…), dans l’état ou en est la France on ne risque plus rien,et revenir aussi à un France pacifiste non pas guerrière (de petits soldats ) car nous n’avons jamais eu les moyens de vaincre qui que ce soit…

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