Lundi 19 juin, LR-UDI seule force d’opposition-collaboration
Ayant repris un à un les résultats des 577 circonscriptions pour vérifier si les LR-UDI pouvaient, par un sursaut de mobilisation, reprendre une partie du terrain perdu, j’ai conclu à de réelles possibilités de redressement de ce côté de l’échiquier politique. La « droite-de-gouvernement-quitte-à-se-renier » peut s’en sortir avec près de cent-cinquante élus au soir du second tour. Mais ça n’écornera pas beaucoup la majorité macronienne. En effet, les cent-dix candidats REM opposés à des adversaires FN passeront comme dans du beurre à l’exception peut-être de Marine Le Pen en Pas-de-Calais et de… Gilbert Collard dans le Gard.
La cheffe du FN mobilisera contre elle un front soi-disant républicain déjà invoqué par le franc-mac Xavier Bertrand. A propos de franc-maçon, l’ex-gauchiste puis socialiste converti « patriote », le frère Collard, pourrait très bien bénéficier de la mobilisation de ses anciens amis contre une Marie Sara pas très convaincante. Un troisième candidat d’extrême-droite susceptible de tirer son épingle du jeu est Jacques Bompard. Bien implanté dans le Vaucluse où il est apprécié comme maire d’Orange, il bénéficiera, cette fois-ci, de la désertion de Marion Maréchal Le Pen. Mais on pourrait aussi bien ne voir aucun FN ou assimilé à l’Assemblée nationale dans les cinq années à venir.
En réalité, c’est la gauche qui va mortellement pâtir de la vaguelette Macron dans les urnes muée en tsunami à l’Assemblée. Ses candidats présents au second tour sont rares ; et, même ceux-là, s’ils font le plein des votes de gauche contre leurs adversaires REM, auront contre eux les candidats LR-UDI éliminés. Au total, je ne vois pas plus de six socialistes, huit insoumis, un communiste et huit « divers gauche » élus. L’Assemblée sera complétée par une quinzaine de divers annoncés à gauche mais dont il est difficile de dire s’ils combattront ou soutiendrons le Président de la République.
Conclusion, je me risque au pronostic suivant : 354 REM, 39 MODEM, soit 393 députés ouvertement macronistes, 144 LR-UDI-Divers droite dont beaucoup « macron-compatibles », 8 FI, 6 SOC et assimilés, 1 PC, 8 DG soit 23 députés de gauche anti-Macron, 1 FN (Collard), 1 ex-FN (Bompard) et 15 divers inclassables. Autrement dit, la vague Macron sera effective mais la « droite » LR-UDI-DD ne perdrait « que » soixante-seize députés. Autant dire que, si ce pronostic se vérifie, ses ténors ne seront pas loin de voir cela comme une victoire et se remettront à chanter comme des coqs sur leur tas de fumier.
La clarification idéologique devient enfin possible
D’une certaine façon, le bilan de ces législatives pourrait s’avérer positif pour la sphère patriotique. L’élimination d’une impressionnante brochette de personnalités socialistes l’est en soi. Mais elles le seront surtout sur le plan de la clarification des choses : je ne cesse depuis des années d’annoncer la confiscation des pouvoirs par une coalition d’euro-mondialistes immigrationnistes et communautaristes au service de la haute finance internationale. Je la situais en 2022, Macron, l’homme de la haute banque, ne faisant, à mes yeux, qu’un premier tour de piste en 2017. Cette année devait être celle de son alter-ego de trente-deux ans plus âgé Alain Juppé. L’irruption de François Fillon avait introduit un sursis avant de précipiter les choses avec la révélation de ses turpitudes. Maintenant qu’Emmanuel Macron est président, maintenant que la « droite » LR-UDI a révélé sa proximité voire sa complicité politique et idéologique avec lui, on sait au moins que ce quinquennat sera celui de l’achèvement du projet des élites mondialistes de construction d’une Europe supranationale et, conséquemment, de la disparition de la France en tant qu’état-nation.
Avant peu, cet enjeu existentiel sera ENFIN évident aux yeux de TOUS les Français un tant soit peu conscients. Or, si la très grande majorité des élites sociales, intellectuelles et politiques est favorable à la dissolution de la France dans une entité européenne supranationale, une autre très grande majorité, celle du Peuple, y est opposée. Or, ces législatives ont mis en évidence une autre réalité que je proclame depuis une décennie : les formations politiques qui, à gauche mais surtout à droite, ont monopolisé ce thème ont failli. L’une, le Front national, sort décrédibilisée des deux derniers scrutins ; l’autre, les Insoumis, est maraboutée par son gourou Mélenchon. Et aucune des deux ne dispose du moindre levier d’influence au plan politique.
Du point de vue des Patriotes nationistes, la preuve est faite que le FN est l’assurance-vie du système. Les bénéficiaires en ont changé mais le principe reste : dimanche prochain à 20h, l’Assemblée nationale comptera plus de cent députés directement redevables de leur élection à la présence d’un candidat FN au second tour des législatives. La différence avec avant est qu’ils ont l’étiquette REM au lieu de LRPS mais c’est du pareil au même. Moralité, il n’y aura pas de sursaut national sans l’émergence, que j’appelle de mes vœux depuis 2009, d’une force politique charnière entre l’extrême-droite et la droite européiste.
Il se pourrait bien que cette formation voie le jour à partir de Béziers où les résultats de dimanche ouvrent des perspectives en écartant plusieurs parasites politiques qui occupaient l’espace et empêchaient tout renouvellement. Elie Aboud, le candidat LR-UDI dont j’ai vite compris qu’il se rallierait à Macron dès son élection a été éliminé. Les deux leaders historiques de la gauche locale, le Communiste Aimé Couquet et le socialiste Jean-Michel Du Plaa, se sont eux-mêmes délégitimés et relégués au rang de seconds couteaux par leurs manœuvres en faveur de la candidate REM qui, cela ne fait aucun doute, sera élue dimanche prochain. Enfin, Robert Ménard, en désignant sa femme pour le représenter à l’Assemblée nationale, avait de lui-même entamé le peu de crédit moral qui lui restait. Les électeurs le lui ont notifié en n’accordant à sa candidate (« soutenue » comme une corde soutient un pendu par le FN et ses satellites) que 57% des voix cumulées par Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan à la Présidentielle (15 061 au lieu de 26 318). De fait, ce revers, le premier pour Robert Ménard, confirme un reflux déjà matérialisé par l’abandon de tous ses soutiens de la Municipale de 2014.
Dès lundi 19, le paysage politique biterrois sera redessiné en vue des échéances à venir. Il faut qu’il en soit de même au plan national. Dans les deux cas, un seul objectif : rendre la France aux Français.[1]
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Non le Ps n’a pas disparu de la scène politique, il a tout simplement changé de nom et est devenu la république en marche. Quand les Français l’auront compris, il sera trop tard.
J’adore cette comparaison : »et se remettront à chanter comme des coqs sur leur tas de fumier. »
Jean pierreHentz a tout compris!
Comme le disait la grande ZORA ,les Français tous des veaux ..!!!!
Votre analyse numérique ne sera pas la réalité, notamment en ce qui concerne LR-UDI.
En ce qui concerne le FN, Marine le pen est un poids trop lourd sur les poumons du partie, c’est donc son dernier souffle.
Ces pronostics chiffrés ce sont encore avérés faux en ce qui concerne le Front National et cerise sur le gâteau pour Kader madame Ménard est devenue député.
Eh, oui ! Je remarque avec un peu d’amusement car je pratique volontiers l’auto-dérision, que j’ai souvent raison quand il s’agit de prédire le pire et jamais quand, forçant un peu sur l’optimisme et la confiance dans le genre humain, quand je prédis le meilleur.
Ceci étant, rétrospectivement, la victoire de Madame Emmanuelle Ménard ne me chagrine pas car elle se montre à la hauteur de sa tâche. Mon opposition à son élection résultait du rejet de l’idée que Robert Ménard, qui bâtit tous ses succès sur le mensonge et la trahison, puisse s’installer en deus ex machina de la politique biterroise. Cela confirme ce que je dis souvent en citant Ernest Renan : « La démocratie, c’est la porte ouverte au charlatanisme ! » Voilà tout !
S’agissant du FN, libre à vous de trouver que 8 députés soient un succès quand il en attendait 70. Mais cela ne sert à rien de gloser là-dessus : le nationisme a définitivement perdu. Avec Macron à la Présidence, des élus de soi-disant Droite qui attendent tous leur tour de devenir ministres et une opposition scindée en deux parties inconciliables, la FRANCE est perdue. Là-dessus, au moins, j’ai vu juste. Et croyez bien que ça ne me console pas.
Maintenant, comme l’Homme est ce qu’il est, je vis dans l’espoir que le Général de Villiers se présente en 2022.