« Au soleil des deux rives » : les boycotteurs avaient tort.

    Entre le moment où j’ai publié mon article sur le boycott d’ « Au soleil des deux rives » et mon départ pour Nice, j’ai reçu une belle quantité de messages haineux mais bien plus encore de messages de soutien. Au lendemain de cette manifestation, le moins que je puisse dire est que je ne le regrette pas malgré les insultes qui se sont abattues sur moi en une pluie d’autant plus drue qu’elles émanent de gens qui, au fond, savent parfaitement que le vrai courage ne résidait pas dans le boycott.

    Arrivé peu avant 10h à mon stand situé en bordure du dispositif, je n’ai pas assisté à l’éviction de Monsieur Gomez, qui aurait dû être mon voisin. Tout de suite accaparé par les visiteurs, je n’ai su que dans l’après-midi ce qui lui était arrivé. Qu’on ne compte pas sur moi pour dire ce que j’aurais fait si j’avais assisté à la scène ; seuls les absents, dont certains ne se sont pas privés de me faire la leçon, se permettent ce genre de commentaire rétrospectif. Pour ce qui est des officiels, je n’ai vu personne. Au point que je ne sais même pas à quoi ils ressemblent. Quant à Estrosi, il est passé comme un météore. Il a traversé en ligne droite le jardin, ne s’est arrêté nulle part et n’a serré la main de personne, si ce n’est celle des lèche-bottes qui sont allés vers lui. Plusieurs exposants n’ont même pas su qu’il était passé.

    Enfin, les débats ont été très feutrés car nous étions entre nous. Je n’ai participé qu’au premier. Et je ne suis pas resté jusqu’au bout, d’une part parce qu’on ne peut pas être au four et au moulin, mais surtout parce que, Fatima Benaci-Lancou, notre amie poisson-pilote de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon, s’étant fait porter pâle (Je me demande bien pourquoi ?), les échanges étaient très consensuels et convenus.

    Je laisse chacun tirer ses propres conclusions de tout cela. Voici les miennes : 1°/ quelles que soient les raisons et les buts cachés des organisateurs de cette manifestation, je n’y ai vu que des PN (et quelques Harkis) heureux de se retrouver et à mille lieues de penser qu’ils participaient à une récupération politique ; 2°/ à l’évidence, nos débats de la semaine passée n’ont pas échappé aux officiels. Le Maire de Nice, notamment, a compris qu’il valait mieux faire profil bas ; 3°/ M. Léger, qui a tenté d’exercer sur Manu Gomez une censure insupportable, n’a pas insisté lorsque celui-ci s’est installé au stand du Cercle algérianiste de Nice. Et il s’est fendu après coup de quelques excuses dont personne n’est dupe mais qui ont le mérite d’exister[1] ; 4°/ à titre personnel, je regrette que Fatima Benaci-Lancou n’ait pas eu le courage de ses positions. Elle n’est, au fond, qu’une victime parmi tant d’autres de l’abandon des Harkis, et une fille sans repères exploitée par une mafia d’idéologues sans scrupules. Elle aurait pu, d’ailleurs, se faire soutenir par ses amis de la LDH, qui sont nos vrais ennemis. Mais ce lobby mène sa triste et sournoise manoeuvre de démolition comme le Vieux de la Montagne de la secte ismaëlite des Haschichins, qui, à l’abri de sa forteresse d’Alamût, envoyait au casse-pipe ses nervis décervelés et  drogués.

    Je ne cache pas ma déception de n’avoir eu à soutenir aucune contestation de la part de ceux qui ont prôné le boycott. Je pensais que quelques-uns d’entre eux ou de leurs partisans viendraient en parler avec moi.  J’aurais voulu, en effet, leur démontrer de vive voix et en toute fraternité que la politique de la chaise vide n’est jamais profitable. « Ils veulent garder les mains pures mais ils n’ont pas de mains ! », disait Charles Péguy à propos des moralistes. En l’occurrence, non seulement le boycott n’est pas moralement adapté mais il est politiquement inopérant car il les privait d’une occasion de s’exprimer. On ne m’ôtera pas de l’idée qu’un stand de l’ADIMAD chapeauté par une banderole géante anti-Estrosi, ça aurait eu de la gueule. Ceci étant, qu’ils ne s’inquiètent pas : en aucun cas le Maire gaulliste de Nice et ses soutiens PN ne peuvent tirer le moindre profit de « Au soleil des deux rives » version 2013, même si les médias locaux disent l’inverse. Mais alors, ils n’auraient qu’à s’en prendre à eux-mêmes de n’y pas trouver leur point de vue.


[1] Lire ci-dessous les explications de Manu Gomez.

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