Exceptionnellement, et pour éclairer plusieurs lecteurs qui m’ont demandé de préciser ma pensée, je reviens sur mon blog-notes d’hier, consacré en partie à l’UDI, sur le rôle du FN et de Marine Le Pen face aux menaces qui pèsent sur la Nation française et sa civilisation.
L’hégémonie du FN à droite, un frein au mouvement patriotique.
Marine Le Pen et Paul-Marie Coûteaux.
Il suffit de regarder la télé pour constater que Marine Le Pen dispose dans les médias d’un quasi monopole d’opposition de droite qu’elle délègue en partie à Florian Philippot et à Louis Aliot, Marion Le Pen et Gilbert Collard s’exprimant en tant que Députés. Les organisations ou personnalités politiques positionnées sur le même créneau patriotique n’ont pratiquement aucun moyen de se faire entendre. Par exemple, on ne voit ni n’entend pratiquement jamais Paul-Marie Coûteaux dont la formation politique, « le Siel », fait pourtant partie du Rassemblement Bleu Marine. Seul Nicolas Dupont-Aignan peut lui disputer le terrain sur ce thème, et pour cause : le système a tout intérêt à ce qu’un transfuge du Gaullisme détourne quelques milliers de voix susceptibles de se porter sur elle, quitte à ce qu’il se prenne au jeu d’une véritable union entre son parti Debout la République et le FN.
A supposer qu’il le veuille vraiment, il est évident que le FN a adopté une stratégie de conquête solitaire ou hégémonique du pouvoir, quitte à y mettre quinze ans. Le problème est que, selon moi, si les patriotes ne prennent pas la direction du pays en 2017, ils ne pourront plus jamais le faire car les antinationaux (l’UMPS et leurs satellites) auront tout le temps devant eux pour réaliser le projet vers lequel toutes les politiques convergent depuis trente ans : l’éclatement et la communautarisation de la France dans le cadre d’une Europe intégrée et inféodée aux forces de l’argent. Ce qui est déjà en grande partie le cas puisque la plupart des responsables européens travaillent ou ont travaillé pour Goldman Sachs. Une grande partie de mon livre La France Confisquée est consacrée à cette menace.
Or, bien des Français sont conscients de cette menace et souhaitent en prémunir la France sans pour autant adopter les vues du FN, en assumer l’héritage et, encore moins, s’inféoder à lui. La preuve en est que, aux élections générales [1], les candidats du FN qui accèdent au deuxième tour des scrutins n’augmentent que de très peu leur score du premier. Dans la configuration la plus favorable d’une élimination du candidat UMP, seule la moitié de l’électorat de celui-ci se reporte sur le candidat FN. D’ailleurs, si Marine Le Pen et son parti étaient si bien placés pour prendre le pouvoir seuls, ce ne sont pas soixante-cinq-mille adhérents qu’elle revendiquerait mais deux-cents mille.
La Manif pour tous.
Il existe donc bel et bien un électorat nationiste qui ne trouve pas de lieu pour affirmer politiquement ses aspirations. Dans le même temps, il y a dans la société civile des forces en gestation susceptibles de leur donner un jour corps et traduction politique. Ces forces seront bien incapables à elles seules de s’opposer aux projets de l’anti-France. Si le FN a vraiment évolué et si Marine Le Pen est vraiment celle qu’on dit et qu’ils ont réellement le projet de gouverner la France, leur devoir et leur intérêt leur dictent de tout mettre en œuvre pour favoriser sans délai cette évolution du mouvement patriotique et à partager avec lui la lourde tâche de défendre la France et sa civilisation. De ce point de vue, Marine Le Pen a, par exemple, commis une erreur en ne s’associant pas au mouvement « la manif pour tous ». Ainsi, et ainsi seulement, les forces centrifuges et antinationales incarnées par la Gauche la plus dingue du monde soutenue par un Centre bobo bien pensant élitiste, trouveraient le peuple de France rassemblé au sein d’un mouvement patriotique assez puissant pour empêcher la disparition de la Nation française. Un Rassemblement Bleu-Blanc-Rouge, en somme, en lieu et place d’un RBM très Marino-centré et incapable de ce fait d’arriver à ses fins.