Si Minute avait titré : « Rusée comme un renard, Taubira retrouve la pêche », personne n’en aurait parlé !
Pour un peu, on a failli se prendre de compassion pour Christiane Taubira. Pensez donc ; depuis dix-huit mois qu’elle est ministre, on l’a tellement insultée que cela finissait par nous la rendre presque sympathique. Avec l’affaire de cette candidate FN aux législatives de 2012 la comparant à un singe, puis les injures du même acabit lancées par des gamins lors d’une manifestation anti-mariage gay, on avait cru toucher le fond. Voici que le journal Minute en rajoute une louche avec sa Une de ce mercredi où l’on peut lire « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». Une couverture unanimement condamnée, y compris par le FN, et jugée «inadmissible et choquante» par Florian Philippot, le conseiller de Marine Le Pen. Ce rebondissement constitue un véritable cadeau pour le gouvernement socialiste et le lobby droit-de-l’hommiste qui, depuis quelques jours déjà, touillaient la trouble tambouille du supposé racisme des Français.
Comme toujours, il faut, pour voir de quoi la sauce est faite, en écarter l’écume. De quoi s’agit-il exactement ? A l’évidence, on est en plein combat de l’anti-France contre la tentation des Français de voir dans le Front national et Marine Le Pen la solution aux maux de notre pays. Comment ? En montant en épingle tous les dérapages publics de gens qui se réclament d’eux, y compris quand ils sont commis sur internet, et, par amalgame, en les en rendant responsables. Par exemple, un simple commentaire anonyme comportant des injures racistes est aussitôt porté au débit du parti et de sa présidente. Avec, en commentaire, l’éternel thème de la « parole raciste libérée », à peine sous-entendu, « à cause du FN », et sommation pour le titulaire du site, qui n’en peut mais, d’être à l’affût du moindre dérapage. C’est ainsi que le candidat FN à la mairie de Nîmes, Julien Sanchez, a été condamné parce que des tiers avaient émis sur sa page Facebook des commentaires jugés racistes contre son adversaire UMP (Lire).
Il est vrai que l’enjeu est de taille. Le procès en racisme fait aux électeurs du FN est d’abord destiné à susciter des scrupules de dernière minute chez les électeurs de gauche tentés par la bascule. En effet, l’UMP n’est plus la seule victime d’une montée des intentions de votes pour le Rassemblement bleu-marine. Depuis Villeneuve-sur-Lot, on sait que c’est également un danger pour les Socialo-communistes.
Pour arriver à ses fins, le pouvoir fait donner ad nauseum tout l’arsenal médiatico-associatif qu’il tient en laisse grâce aux milliards d’€uros de subventions qu’il déverse sur lui, avec, à sa tête, le service public de radio-télévision. Evidemment, le lobby communautariste n’est pas le dernier à s’exprimer. Ce midi, sur France Inter, le lobbyiste gay Louis-Georges Tin, président du CRAN (Conseil soi-disant représentatif des associations noires de France), réclamait la création d’un ministère pour l’égalité et contre le racisme (!).
Christiane Taubira elle-même, qui avait pris un peu de hauteur après avoir mis le feu aux poudres en réclamant à grands cris que « de belles voix » se fassent entendre, est venue mercredi soir au journal de 20 h verser de l’huile sur le feu. Il est vrai que Minute lui avait préparé le terrain en faisant sa Une sur elle. Une couverture, soi dit en passant, parfaitement pertinente sur le fond car elle rend hommage à une rhétoricienne qui exploite parfaitement les circonstances pour défendre sa cause ou simplement rebondir. Si Minute avait titré : « Rusée comme un renard, Taubira retrouve la pêche », l’hebdo aurait tapé dans le mille. Mais, alors, personne n’en aurait parlé. Et ça ne rate pas. Le FN, dont tous les connaisseurs de la politique française savent qu’il est depuis longtemps en froid avec l’hebdo, a beau en condamner la Une, le ministre persiste et signe. A Pujadas qui lui demandait si elle portait cette réaction au crédit du FN, elle répondit : « Absolument pas ! Tant que le FN ne va pas renier (sic) tout son héritage, toutes ses valeurs…etc. » Et elle cite une certaine charte de Rome selon laquelle il y aurait ceux qui sont ouvertement racistes et ceux (sous-entendu, le FN) qui se dissimulent derrière la préférence nationale ». Ainsi, le Ministre de la Justice dit clairement qu’on peut condamner les gens non seulement pour ce qu’ils font ou disent mais également pour ce qu’on pense qu’ils pensent. C’est l’éternel procès en sorcellerie fait au FN, premier parti de France à avoir fait élire des Arabes ! Mieux, si l’on peut dire, ces gens veulent nous imposer une certaine définition de la République, la leur, en nous interdisant, ce qui est normal pour des internationalistes, d’envisager telle politique contraire à leur idéologie. On interdit déjà aux Français de penser que la France a une identité qui lui est propre ou de préférer la civilisation occidentale romaine-chrétienne à d’autres ; vous verrez que, avant longtemps, on nous refusera le droit d’être contre l’Europe. Le mouvement est d’ailleurs déjà en marche dans certains pays, comme la Grèce, où il existe un projet de criminalisation des opinions anti-européennes.
Mais Christiane Taubira ne nous prend pas en traître. Ayant proclamé qu’elle fait la guerre à un parti qui lui fait la guerre, elle ajoute aussitôt que tout cela est normal ! On peut haïr Christiane Taubira[1] mais on ne peut pas ne pas mettre à son crédit une certaine honnêteté intellectuelle. Le parti-pris des francs-maçons est de ne jamais regretter ce qu’ils font tant que c’est conforme à leur conscience et à leur vision de la société, c’est-à-dire, tant que ça sert leurs objectifs. Moyennant quoi, ils envoient la France dans le mur en étant absolument convaincus que c’est pour son bien. Et ils sont prêts, pour cela, à user de toutes les ficelles, de toutes les armes, y compris la mauvaise foi, le mensonge et la manipulation du peuple français. Autrement dit, l’anti-France mène une guerre et se donne les moyens de la gagner, y compris en s’abaissant à nos yeux mais pas aux siens car elle n’a ni Dieu ni maître.
A cela près, nous, les patriotes, devrions en prendre de la graine, et faire comme eux, dans la limite de ce que notre conscience nous dicte.