Comme chacun peut le constater, j’ai de nouveau fait l’impasse sur mon blog-notes du mardi. Je m’en excuse auprès de mes lecteurs. L’organisation de la riposte à la venue de Fatima Besnaci-Lancou et de son mentor Gilles Manceron à Grasse me prend tout mon temps, notamment pour trouver un lieu où tenir une contre-conférence. (A ce propos, toute suggestion est la bienvenue.)
A ce propos, mon article du 2 décembre et mon invitation aux PN, Harkis et Patriotes à venir à cette conférence de FBL et Manceron m’ont valu beaucoup d’appels et de courriers. Je réponds à tous en publiant ma réponse à M. Yves Sainsot, qui m’a demandé et explications et fourni des éclaircissement sur la position de l’ANFANOMA, qu’il préside, relativement à cette manifestation. Ces explications recouvrent celles que j’ai fournies à Ali Amrane, le président de l’Association des Anciens Combattants Harkis de Grasse organisateur de cette conférence, avec lequel j’ai eu une longue et amicale conversation téléphonique.
Lettre ouverte au Président de l’ANFANOMA
Cher Monsieur Sainsot,
Je n’ai à aucun moment écrit que l’ANFANOMA avait organisé la conférence du vendredi 6 avec Fatima Besnaci-Lancou et Gilles Manceron. Je n’ai d’ailleurs pas mis en cause l’Association des Harkis de Grasse (dont le président, Ali Amrane, que j’apprécie, m’a appelé ce matin).
Enfin, je n’ai pas « incité à une manifestation de masse » mais invité les PN, Harkis et Patriotes à « s’y rendre en masse, non pas pour débattre avec les faussaires que sont Fatima Besnaci-Lancou et Gilles Manceron mais pour les combattre ». J’ajoutais « En tout cas, c’est dans cet esprit que je m’y rendrai. Je vous invite à vous joindre à moi. »
Dans mon esprit, il s’agit bien de leur porter la contradiction. J’aurais donc dû préciser « pacifiquement ». Mais je ne me résigne pas à cette hypocrisie car Gilles Manceron est un danger public dont je vous rappelle, ce que je fais dans mon article, qu’il ne s’est aperçu de l’existence des Harkis que pour les instrumentaliser en vue de faire disparaître l’article 4 de la loi du 23 février 2005. Et aussi, mais peut-être ne le savez-vous pas, l’article 5, celui qui punit les insulteurs de Harkis, c’est-à-dire lui-même et sa bande de malfaisants.
Cet événement et ses incidences, y compris ce courrier et ces conseils que vous m’adressez très amicalement, sont exemplaires de ce que nous subissons depuis cinquante ans. Le lobby des porteurs de valises utilise massivement l’argent public pour se livrer, soi-disant par des débats, à une véritable réécriture de l’Histoire de l’Algérie française dans un sens systématiquement favorable à ses amis du FLN. Ces gens s’autorisent, avec d’énormes moyens publics qui leur permettent de multiplier les colloques et autres conférences tous aussi biaisées, et avec le droit discrétionnaire – qui nous est refusé – d’aller bourrer le crâne de NOS enfants dans NOS écoles, de diffuser leur propagande mensongère. Faut-il, sous prétexte que nous avons la possibilité de participer à ces « débats » soi-disant contradictoires, les laisser faire ? Ne voyez-vous pas combien le match est truqué ?
Cela fait cinquante ans que les PN et Harkis, mais pas seulement eux, car tous les Patriotes sont victimes de ces pratiques, subissent leurs méfaits sans comprendre qu’on continue de leur faire la guerre. C’est pour cela que nous en sommes encore à pleurnicher sur nous-mêmes. Comme Viviane Ezagouri qui a rédigé l’appel à la reconnaissance du 5 juillet 1962[1], je dis Assez ! Basta ! Barka ! Car, cher Monsieur Sainsot, ma génération, alors même qu’elle ne court aucun danger, ne peut pas faire moins que nos pères qui ont pris les armes et l’ont payé de leur vie, de la torture, de la perte de leurs biens et de leur terre, de l’exode et de la relégation dans des camps de concentration.
Et je serai partout où des malfaisants comme Manceron, Stora, Daum voudront sévir. Je serai donc ce vendredi 6 à 14 h 30 à Grasse, comme je serai jeudi et samedi aux hommages qui seront rendus aux combattants de l’Algérie française.
Cordialement,
KH
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Voici le communiqué de l’ANFANOMA.
A nos amis rapatriés d’Algérie et métropolitains
Notre section ANFANOMA de Grasse est heureuse de s’associer à l’Association de Harkis Anciens Combattants dirigée par M Ali Amrane et de présenter son exposition “Présence Française en Algérie” en même temps que la collection de photographies “Les Harkis dans les camps” à partir du 3 décembre prochain. Elle remercie la municipalité de Grasse pour son accueil. Les conférenciers ont été choisis en toute liberté par chacune des associations. L’ANFANOMA invite ses adhérents et amis aux conférences de M Pierre Ginez, professeur agrégé en Histoire et géographie, “Le vécu des Pieds-noirs en Algérie” mardi 3 décembre à 14h30, de M Jean-Marie Salva “Les Grassois en Algérie”, mercredi 4 à 14 h 30, du Dr François Rémy, Président de l’Anfanoma à Grasse “guerre et traumatismes psychologiques, reconstruction”, jeudi 5 décembre à 14 h 30.
L’ANFANOMA sera présente jeudi 5 décembre à 9h15 devant sa stèle dédiée aux Rapatriés et aux Combattants, au cimetière Sainte-Brigitte pour l’hommage aux Civils et aux Morts pour la France en Algérie, Maroc et Tunisie et à la messe qui suivra à 10h en la cathédrale de Grasse. Elle participera bien entendu samedi 7 décembre à 11h au cimetière des Roumiguières à l’inauguration de la stèle aux Harkis et au rassemblement convivial qui suivra.
Yves Sainsot, Pdt ANFANOMA NATIONALE