Mon blog-notes de cette semaine s’intéresse à trois actualités dont deux ont François Hollande pour dénominateur commun. La troisième, dramatique et poignante, met le doigt sur une des aberrations de l’omnipotence, de l’arbitraire et de l’incohérence de notre administration.
Manifs anti-Hollande : contre-productives à l’image, prometteuses sur le fond.
Slogans haineux, violences et gestes obscènes : voilà ce que les Français risquent de retenir des manifestations organisées dimanche par le mouvement « Jour de colère ». Une opération que certains organes de presse comme Libération ont appelée, allez savoir pourquoi, « Manif pour tous », alors qu’elle est organisée par Béatrice Bourges, présidente d’un groupuscule dissident, « le Printemps pour tous ».
Le manifeste du mouvement résume assez bien ce que les Français reprochent avec raison à « ce gouvernement qui : N’écoute pas le peuple, Matraque les contribuables, Affame nos paysans, Enterre notre armée, Libère les délinquants, Déboussole nos enfants, Pervertit notre système scolaire, Réduit nos libertés, Assassine notre identité, Détruit nos familles ». Incontestablement, le pari de réunir la plus grande partie des mécontents de la politique Hollande a été gagné. Sur la forme, c’était moins présentable : les fans de Dieudonné se sont fait remarquer par leurs slogans antisémites et leurs « quenelles ». Reste à voir comment des organisations aussi différentes que celles, hétéroclites, qui ont appelé à battre le pavé ce dimanche 26 janvier pourront s’entendre pour déboucher sur quelque chose de constructif sur le plan politique, car crier « Hollande, démission ! » ne suffira sans doute pas à arranger les affaires du pays. En tout cas, le relatif succès de cette journée (17 000 à 160 000 participants selon les sources) préjuge bien de celle du 2 février prochain, jour choisi par « la Manif pour tous » pour une manifestation d’une autre ampleur.
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Décembre 2013 : baisse de la hausse du chômage.
François Hollande, dans son pacte de responsabilité, avait annoncé une baisse de charges nettes de trente mds€ pour les entreprises dont vingt déjà inscrits au budget via le CICE. En échange, il espérait la création d’un million d’emplois en cinq ans. Une vaste plaisanterie que tout le monde a fait mine de croire. Les chiffres du chômage sont tombés ce lundi. Avec une hausse de 10 200 inscrits en catégorie A (les chômeurs à plein temps, si on peut dire), inférieure à celle de novembre, ils viennent alimenter l’argumentation absconse du ministre du travail, lui permettant une fois de plus de se réjouir d’un ralentissement de la hausse. Et, comme il n’a peur de rien, il parle de « stabilisation » du chômage. Et tant pis pour les 278 700 chômeurs supplémentaires toutes catégories confondues de décembre et les 5,9 millions de demandeurs inscrits au pôle emploi.
Evidemment, en parlant de cette question cruciale, je ne prétends pas y ajouter le moindre éclaircissement. Je veux juste souligner combien la politique de ce gouvernement (mais le précédent n’avait pas fait beaucoup mieux) est à mille lieues des véritables enjeux. Avec 11,9% de chômage, la France fait très exactement deux fois moins bien que l’Allemagne. Encore faut-il savoir que le chômeur allemand a en moyenne un pouvoir d’achat quarante pour cent supérieur au Français. Pour en arriver là, la France devrait non seulement ramener les charges pesant sur les entreprises de 59 à 43%, mais elle devrait supprimer les impôts pesant sur la production (en gros, la contribution économique territoriale, ex-taxe professionnelle), lesquels n’existent pratiquement pas chez nos voisins. Autrement dit, pour rivaliser avec l’Allemagne, il faudrait que la France réduise ses prélèvements sur les entreprises de …plus de cent milliard d’€uros ! Apparemment, c’est impossible. Eh, bien, si ! C’est parfaitement possible à condition de mettre fin à bien des pratiques générant abus et privilèges indus. En tout cas, avec les dix milliards du pacte Hollande, on est loin du compte.
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Trois enfants cachent la mort de leur père pour rester ensemble.
« Famille d’accueil ». Attention ! Ceci est une fiction.
Trois enfants du petit village lorrain de Stenay sont restés seuls auprès de leur père mort pendant plus d’une journée. L’aîné, âgé de onze ans, a choisi de ne pas donner l’alerte de peur d’être séparé de ses sœurs de neuf et quatre ans. Finalement informées, les autorités, émues, ont décidé de les placer dans une seule et même famille d’accueil.
A quelques dizaines de kilomètres de là, deux petites filles de cinq et deux ans ont été « placées » dans deux familles aux deux extrémités du département voisin. L’une, en dernière année de maternelle, est déposée chaque matin à l’arrêt de bus qui l’amène avec d’autres enfants de tous âges à son école située à neuf kilomètres du hameau isolé, froid et brumeux où réside sa « famille d’accueil ». Pour être à l’heure à l’école, la petite est réveillée à six heures trente. Ou, plutôt, elle était réveillée à six heures trente. Comme elle mettait beaucoup trop de temps à s’habiller seule, sa « maman » d’accueil, en guise de punition, a décidé de la réveiller une demi-heure plus tôt. A cinq ans !
A l’autre bout du Département, la petite sœur de moins de deux ans a droit elle aussi aux punitions car elle « refuse » de manger. Pour elle, c’est le placard. Comme la « maman » d’accueil est en fin de carrière et qu’elle n’a plus trop la vocation, elle prend ses aises avec le règlement. Par exemple, elle est tenue de présenter l’enfant tous les mercredis à la visite des parents, mais elle ne le fait que quand ça l’arrange. Pourtant, elle dispose pour cela d’une voiture comprise dans le trousseau fourni par l’administration et en partie payé par les familles. Mieux, pour pouvoir tenir un stand à une braderie, elle est allée jusqu’à laisser le bébé chez elle, en compagnie des deux autres enfants dont elle a la garde : un garçon de dix-huit ans débile léger et un de neuf ans placé car victime de …viols (!).
Non, vous n’êtes pas en train de lire un passage de Dickens. C’est juste la réalité des « familles d’accueil » à la française. Evidemment, on est loin de la série complaisamment diffusée par le service dit « public » de télévision, lequel, en l’occurrence, s’apparente plutôt à un service de propagande. Et ne croyez pas que cette histoire soit celle de deux enfants sans famille, abandonnés et pour lesquels l’administration est le dernier recours. Ces deux petites filles ont des parents, certes incapables de s’occuper concrètement d’elles. Mais elles ont aussi des grands-parents et deux tantes, qui ne demandent qu’à les prendre en charge. Mais nous sommes en France où l’administration omniprésente est sous la coupe de psychotiques autoproclamés psychologues qui prétendent, comme à l’école, décider à la place des familles de ce qui est bon pour leurs enfants.
Puisque c’est, paraît-il, la pénurie de familles d’accueil qui est responsable de cet état de fait, pourquoi l’administration ne sursoit-elle pas au placement des enfants ayant des parents vivants désireux et capables de s’occuper d’eux ? Et pourquoi ce qui est possible pour trois enfants qui, dans leur malheur, ont fait l’objet d’un buzz médiatique ne l’est-il pas pour deux autres qui n’ont pas eu cette « chance » ?