Mon blog-notes du mardi 25 mars 2014.

    Mon blog-notes de ce mardi 25 mars est tout entier consacré aux lendemains du premier tour des Municipales 2014. Les discussions et les digressions de spécialistes qui continuent de faire les beaux après s’être lamentablement plantés portent toutes sur les tractations politiques en vue du deuxième tour. Faisons comme eux !

Toulouse : après avoir décroché la plaque, les Piénoirs déboulonneront-ils le maire ?

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    Arithmétiquement, Pierre Cohen a encore toutes ses chances de rester maire de Toulouse. A condition de croire que les votes qui se sont portés sur ses concurrents de gauche au premier tour lui reviendront au second. Mais celui qui a pris la mairie en 2008 avec 1 200 voix d’écart sur son adversaire, accuse cette fois-ci un retard de 7 700 voix. Je lance un appel pour que les Piénoirs et les Patriotes toulousains lui fassent payer une bonne fois son mépris et ses insultes. 

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Béziers : et si Ménard échouait finalement malgré le renfort de son ami Du Plaa ?

 freres-ennemis-biterrois_829584_510x255                                                                                                 De gauche à droite, Robert Ménard, Jean-Michel Du Plaa et Elie Aboud.

    J’ai l’habitude de dire que la politique est une science exacte dont le principe est celui des vases communicants ou celui du calcul à somme nulle. A Béziers, de deux choses l’une : soit le socialiste Jean-Michel Du Plaa obéit aux diktats des apparatchiks de son parti, soit il fait sa crise d’indépendance en s’insurgeant contre eux. Dans le deux cas, le deuxième tour est, en réalité, ouvert et, quoi qu’en disent les résultats du premier, très favorable à Elie Aboud. Je m’explique.

    Ce dimanche, les Biterrois, qui ont voté sensiblement comme l’ensemble des Français avec 63,26 % de participation, ont laissé libre expression à leur mécontentement contre le maire sortant Raymond Couderc. Dans une élection à deux tours, c’est à cela que sert le premier tour. Au deuxième, le vote est un peu plus réfléchi et, souvent, ajusté en fonction des résultats du premier.

    Parmi les 46% d’électeurs de Robert Ménard au premier tour, outre les 25,70 % de Marine Le Pen à la Présidentielle de 2012, il y en a à coup sûr autant du PS que de l’UMP. Ce, nonobstant l’augmentation substantielle de la participation (6,24 points) dont on peut créditer Robert Ménard. Puisque le candidat du Front de Gauche a réalisé le même score qu’aux Municipales de 2008 à 0,22 % près, Du Plaa et Aboud ont perdu chacun entre 7 et 10 points. Dans l’hypothèse d’un maintien de la liste Du Plaa, le deuxième tour me parait jouable pour Elie Aboud.

    Dans le premier cas, le candidat de gauche soutenu par le FN (Ménard), qui, avec ses 46 % du premier tour, s’est mis dans le rouge, n’a aucune chance de l’emporter. La simple arithmétique suffit à cette conclusion mais Il y a aussi à cela des raisons locales qui tiennent à la personnalité d’Elie Aboud, lequel inspire autant de sympathie que Ménard d’antipathie. Et ce point ne contrarie en rien le fait que la politique soit une sciences exacte.

    Dans le cas du maintien du candidat socialiste, je fais le pari que Robert Ménard perdra une grande partie de son score surnuméraire du premier. Mais il faudra que ses adversaires cravachent pour convaincre leurs abstentionnistes du premier tour de se déplacer au second. Reste une donnée non chiffrable mais réelle : la possibilité d’un coup de main occulte du candidat le moins bien placé à celui qui a encore des chances de l’emporter. Un peu pour des raisons éthiques mais aussi, beaucoup pour cause de défense du fonds de commerce local où l’UMP, le PS et ses satellites sont associés.

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A Perpignan, Jean-Marc Pujol appelle les Socialistes à l’aide.

 Aliot_Pujol                                                                                       Louis Aliot et Jean-Marc Pujol, deux PN pour une mairie.

    Pour Louis Aliot, le premier tour de ces municipales aura au moins servi à le faire connaître du grand public. Dans le système de communication hyper-contrôlée du FN, le rôle d’interlocuteur des médias de second plan lui était dévolu. Voici que, grâce à son excellent score de dimanche, il crève le plafond de verre médiatique et s’impose comme un personnage sur lequel il faudra compter.

    Je ne sais pas si les Perpignanais apprécieront mais le maire sortant UMP a appelé le Parti socialiste à son secours. C’est, à mon sens, une erreur, car il aurait parfaitement pu se contenter d’en appeler aux électeurs. Il est peu douteux, en effet, que les orphelins de la Gauche au deuxième tour lui porteront d’eux-mêmes en majorité leurs suffrages.

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A Marseille, la vengeance d’une brune !

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    On se souvient que, pendant les primaires marseillaises du PS, Christian Menucci, faisant implicitement référence à ses origines arabes, avait sournoisement mis en doute la légitimité de son adversaire Samia Ghali à représenter le PS au scrutin municipal. Vaincue, l’intéressée n’avait pas caché son amertume et avait accusé à demi-mots son adversaire de trucage. Et on sentait clairement la menace. Celle-ci a-t-elle été mise à exécution ce dimanche ? Je le crois ! Un examen des résultats bureau par bureau montrerait sans doute que les quartiers Nord de Marseille ont n’ont pas voté conformément aux espérances de Menucci.

    Quoi qu’il en soit, on assiste à Marseille à une émergence spectaculaire du FN avec trois secteurs à plus de 25 % dont un à 33 %. Le crocodile Gaudin va sans doute s’en sortir et effectuer un quatrième mandat mais je serai curieux de voir la suite (en 2020).

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A Fréjus, le maire condamné UMP balayé par un jeunot.

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    Avec la probable élection de David Rachline dimanche prochain, Fréjus tirera, peut-être, un trait sur une histoire où politique et affaires faisaient bon ménage. Certes, malgré ses 40 % du premier tour, le candidat FN n’est pas, mathématiquement, sûr de l’emporter. Mais on voit mal comment les électeurs renonceraient à deux pas du but après avoir fait autant de chemin. Sacré revanche pour un FN qui a vu Yann Piat, une de ses favorites, passée  à l’UDF et assassinée tout près de là, à Hyères, alors qu’elle enquêtait sur les collusions entre la pègre et la politique varoises.

    Pour les en dissuader, l’UMP a, curieusement, ressorti François Léotard de sa retraite où il avait été mis au vert pour cause d’implication dans plusieurs affaires douteuses intéressant la Justice (Mur de Fréjus, financement du Parti républicain).

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