Mon blog-notes du mardi 13 mai 2014.

    Décidément, il n’y en a pas un pour rattraper les autres. Le premier Ministre, qui s’était fait porter pâle pendant une dizaine de jours, vient de réapparaître dans l’exercice où il excelle : les promesses. Taubira, elle aussi bien silencieuse depuis le remaniement, revient sur le devant de la scène avec une nouvelle provocation. Pendant ce temps, méprisant toute étiquette, Hollande est à tu et à toi avec Merkel. Montebourg, lui, malgré le fiasco de ses précédentes interventions, continue de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

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Taubira dit « karaoké d’estrade » à propos de la Marseillaise. La boulette de trop ?

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    Que Madame Taubira ne chante pas la Marseillaise, je m’en contrefiche. Je suis profondément patriote et je ne rechigne pas à pousser à l’occasion la chansonnette. Pourtant, je puis témoigner que je n’ai jamais réussi à chanter notre hymne national. Dans le genre, je préfère le Chant du départ ou, mieux encore, le Chant des Africains. Quand j’entends cet hymne patriotique que, à ma grande honte, j’ai découvert fort tard, un frisson me parcourt l’échine. Pas tant pour le chant lui-même que pour son texte. En voilà un que les enfants de France gagneraient à apprendre et que la France gagnerait à enseigner à ses enfants. Mais ce n’est pas demain la veille. 

    Pour mémoire, à l’attention de Madame Taubira et pour nos lecteurs métropolitains trop longtemps laissés ignorants de cet hymne à la patrie française, en voici une strophe :

Nous avons tout quitté
Parents, gourbis, foyers
Et nous avons au cœur
Une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
Et si quelqu’un venait à y toucher
Nous serions là pour mourir à ses pieds.

    Plus sérieusement, je crois que Christiane Taubira a dépassé les bornes. Ce, non pas parce qu’elle n’a pas chanté l’hymne national, mais parce qu’elle s’est permis une insolence de trop. Surpris de la voir figurer dans le gouvernement Valls, on s’était dit que ce poids lourd de la politique lui était plus utile dedans que dehors. Maintenant, je ne doute pas qu’elle soit devenue un poids mort qu’il gagnerait à faire disparaître d’urgence. Pour lui mais, surtout, pour la France.

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Manuel Valls aux Français: « Demain, on rase gratis ! »

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    Après avoir pressuré les Français de quelque 30 milliards, Manuel Valls paraît soudain pris de remords. Il est vrai que la nouvelle purge promet d’être, à l’automne, sévère. Ne parlons même pas des « classes moyennes », comme on dit en parlant de couples qui vivent avec une revenu compris entre deux et quatre-mille €uros : après une augmentation moyenne de 40% de leur impôt en 2013, ils en seront de 30% supplémentaires à la rentrée. Ceux-là n’intéressent pas les socialo-communistes au pouvoir. D’ailleurs, le candidat Hollande n’avait pas hésité à dire qu’avec 4 000 € par mois de salaire, on était riche ! Et, comme il n’aime pas les « riches », lui qui doit ruser avec sa déclaration d’impôts pour ne pas acquitter l’ISF, on ne s’étonnera pas de voir ces privilégiés essorés jusqu’à la trame.

    Les foyers non imposables en 2013 qui le deviennent cette année par la grâce du gel du barème et de la suppression du quotient familial captent toute l’attention de nos gouvernants assoiffés de justice sociale. Pour eux, Manuel Valls a les yeux de Chimène. Pas au point de revenir sur les augmentations d’impôt de cette année, non !

    Le Premier Ministre, pour bien optimiser une pseudo mesure de correction qui bénéficiera, selon lui, à six-cent-cinquante-mille « entrées incongrues » (dixit Bercy) dans le barème de l’impôt depuis 2012, nous prépare une de ces usines à gaz dont nos politiques ont le secret. Il serait question d’accorder à certains nouveaux contribuables jugés modestes une sorte de rabais ajusté à l’augmentation d’impôt qui les frappe d’une année sur l’autre. En pratique, une remise accordée à la tête du client. Franchement, Manuel Valls aurait aussi bien pu continuer de se taire !

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Quand François tutoie Angela, la majesté des relations internationales en prend un coup.

 images                                                                                    Hollande-Merkel : une connivence fort peu protocolaire.

    Tous les Français ont vu et entendu le Président de la République s’adresser devant les caméras du monde entier au Chancelier d’Allemagne en lui donnant du tu et du toi. Je ne sais pas vous mais, moi, j’ai ressenti une gêne. C’était déjà le cas avec Nicolas Sarkozy mais, avec lui, c’est tout son être, toutes ses manières de parvenu qui gênaient. Mais on se consolait en se promettant de le renvoyer dans ses foyers.

    On croyait Hollande, malgré sa simplicité affichée, assez fin pour ne pas confondre relations personnelles et relations d’état à état. Or, quand le Président de la République française parle au Chancelier d’Allemagne, c’est la France qui parle à l’Allemagne et non François qui cause avec Angela. Même Chirac ne se serait pas permis.

    Quant à Mitterrand, on se souvient que, à un admirateur fraîchement rallié au socialisme qui lui proposait de le tutoyer, il avait répondu : « Si vous voulez ! » Autres temps, autres mœurs !

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Montebourg-Bouygues : troisième manche.

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    Après l’affaire SFR, après l’affaire Alstom, voici l’affaire Bouygues Telecom. A chaque fois, la mouche du coche Montebourg est venue « foutre le bordel », selon l’heureuse expression d’un Jean-Louis Bourlanges excédé par celui qu’il appelle « le gesticulateur ». Cette fois-ci, il réagit au quart de tour à une rumeur relayée par le Figaro, le Monde et presque toute la presse nationale, selon laquelle Bouygues Telecom s’apprêterait à procéder à un plan social de grande envergure. (Lire la Tribune) Cette fois, le Ministre de l’Economie somme Martin Bouygues de s’entendre avec Free.  « Il est assez incroyable que dans un secteur en croissance nous ayons des plans sociaux », a-t-il dit.

    J’ai beaucoup écrit dans ce blog sur la propension de Montebourg à se mêler de tout et de sa capacité à faire tourner en eau de boudin les affaires les mieux engagées. Je ne m’étendrai donc pas sur ce nième épisode de ce mauvais feuilleton. Cette fois-ci, je crains que ce soit la goutte d’eau qui fera déborder le vase. Martin Bouygues pourrait péter un plomb au point de tout envoyer balader. Je ne serais pas étonné qu’il décide, comme bien des industriels français fatigués que des politicards leur mettent des bâtons dans les roues, de s’installer sous des cieux plus propices aux affaires.

    Quant à Manuel Valls et à François Hollande, peut-être se rendront-ils compte que Montebourg est devenu, comme Taubira, un poids difficile à traîner. Pour mémoire, Bouygues, c’est 33 mds€ de chiffre d’affaire et 128 000 salariés (21 mds€ de CA et 74 000 salariés en France).

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