Cursus honorum à la française : d’abord ministre, étudiant ensuite.
Le moulin à vent Montebourg n’a décidément pas peur du ridicule. Ministre du « redressement productif » puis de l’économie pendant deux ans, ce n’est qu’après qu’il s’est avisé qu’il lui fallait peut-être apprendre cette discipline. Comme il n’est pas question pour le flamboyant et vaniteux gesticulateur de reprendre des études à la base, il s’est inscrit dans la plus prestigieuse école privée du genre, l’INSEAD. Pas très exactement pour s’initier à l’économie mais pour suivre une formation accélérée de « management avancé » (« management », je sais ce que c’est ; « avancé » ?). Ce, dans la perspective de la création d’une entreprise « dans le domaine médical ».
Compte tenu des frais de scolarité, Monsieur a sollicité (et sans doute obtenu) une bourse. « Pas d’argent public ! », a-t-il précisé. À vérifier ! Mais il suffit d’aller sur le site de l’INSEAD[1] pour comprendre que c’est une institution gavée d’argent public. D’abord par ses liens avec l’Université française ; ensuite, par le truchement des crédits d’impôts auxquels les fonds privés qu’elle reçoit donnent droit pour les donateurs.
Voici un type qui, depuis sa première élection à la députation en 1997, émarge au minimum à 15 000 € par mois et, comme ministre, a eu droit comme tout le monde à sa part des sommes colossales gérées sans contrôle par l’Elysée au titre des « fonds spéciaux ». Ainsi, après dix-sept années de fonctions politiques grassement rémunérées en argent de poche (car tous les frais de ces messieurs-dames sont pris en charge), Monsieur Montebourg n’a pas les moyens de payer des 34 500 € de frais de scolarité ! L’impudence, le culot de ce type sont décidément hors norme !
Quelque chose est passé inaperçu ou, en tout cas, n’a suscité aucune curiosité de la part de nos chers médias. L’ancien avocat devenu élu puis ministre a l’intention de créer une entreprise « dans le domaine médical ». Je ne sais pas vous mais, moi, je sens là comme un parfum de prochain retour d’ascenseur de la part de l’industrie pharmaceutique. Et j’ai comme un pressentiment : la future entreprise « Montebourg & Co » ne manquera pas de commandes publiques.