Sarkozy redevient président… de l’UMP.

Sarkozy, premier opposant à… Cambadélis !

Sarkoko

    « La démocratie est la porte ouverte au charlatanisme ! » Cette formule d’Ernest Renan vient d’être en partie démentie par les adhérents de l’UMP. Depuis ce soir, il y a au moins un charlatan en moins dans le paysage politique français. Car, en n’obtenant que 64% des suffrages de ses propres groupies, Nicolas Sarkozy s’est, de fait, vu fermer la course à la présidentielle.

    Du point de vue de son image, chacun s’accordait à penser que revenir dans la peau d’un responsable de parti politique n’était pas digne d’un ancien Président de la République. C’était vrai quel qu’ait été le résultat du vote interne. Si le nouveau président de l’UMP avait été élu avec 80% des voix, on aurait, au moins, su qu’il était plébiscité dans son propre camp. Et cela lui aurait donné une légitimité  incontestable pour la suite de son opération reconquête, au moins parmi les siens. Mais il n’a, cette fois, obtenu qu’un peu plus de 64%, soit 21 points de moins qu’en 2004. Plus d’un tiers des militants de l’UMP ont signifié qu’ils voulaient quelqu’un d’autre que lui alors qu’il était face à deux concurrents à peine identifiables il y a encore quelques semaines. Qu’en aurait-il été si, à leur place, il y avait eu Alain Juppé ?

    Du point de vue politique, il est clair depuis ce soir que rien ne pourra empêcher celui-ci de se présenter à la Présidentielle de 2017, primaires ou pas. Si primaires il y a, Juppé a toutes les chances d’être choisi, quelle qu’en soit la formule. Dans ce cas, il serait opposé à Marine Le Pen et l’emporterait haut la main avec un score à la Chirac 2002. Si aucune primaire ne départage les deux champions de l’UMP et qu’ils se présentent tous deux au premier tour, Nicolas Sarkozy prend le risque de finir à la quatrième place derrière Marine Le Pen, Alain Juppé et le candidat socialiste. Cette hypothèse me paraît écartée car on voit mal les notables de la « droite » lui laisser la moindre chance.

    Ce qui est triste, avec tout ça, c’est que la France, quoi qu’il arrive, est vouée à se voir irrémédiablement dépecer. Avec Alain Juppé à la Présidence, tous les projets antinationaux en cours iront à leur terme. Car l’ancien Premier Ministre de Chirac, un des premiers hommes politiques français a être passé par le programme young leaders de la French American Foundation[1] (en 1981) est atlantiste, européiste, immigrationniste et, on l’a compris, ouvert à toutes les dérives sociétales comme le mariage gay. Rien de ce qui est en œuvre depuis que Sarkozy a fait rentrer notre pauvre France dans l’OTAN ne lui sera plus épargné.

    Or, aucun signe du côté des « forces patriotiques » ne vient rallumer le moindre espoir d’y échapper. Le parti national veut sauver la France dans quinze ans mais elle sera morte dans sept. Au lieu de se battre sur ses idées, il a adopté celles de ses ennemis de toujours ; croyant rallier les chevènementistes, il s’est laissé noyauter par eux; voulant ouvrir son électorat, il a perdu une partie de sa base ; pensant récupérer De Gaulle, il en recueille l’héritage et en assume les fautes… et les crimes. En deux mots, alors qu’il prétend offrir une alternative à la décadence de la France, il refuse de s’en donner les moyens.

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[1] Ce super lobby atlantiste a vu passer dans ses rangs des personnages aussi influents que : Alain Juppé (1981, maire de Bordeaux), Alain Minc (1981, conseiller politique, économiste, essayiste et dirigeant d’entreprise), Alain Richard (1981, ministre de la Défense de 1997 à 2002), Anne Lauvergeon (1996, ancienne présidente d’AREVA), Annick Cojean (2000, journaliste au Monde), Aquilino Morelle (1998, conseiller politique au cabinet de François Hollande, viré pour les raisons qu’on sait), Arnaud Montebourg, le moulin à vent (2000, ancien ministre de l’Économie), Bernard Guetta (1981, journaliste à France Inter, un « pied-rouge »), Bruno Le Roux (1998, député depuis 1997 et président du groupe socialiste à l’Assemblée depuis 2012), Cédric Villani (2012-2013, Médaillé Fields, en tant que membre d’EuropaNova), Christine Ockrent (1983, journaliste), Denis Olivennes (1996, ex n°2 du moralisateur Nouvel Obs puis président d’Europe 1, un des bénéficiaires des investissements Girardin, dont plus personne ne parle, d’ailleurs), Emmanuel Chain (1999, journaliste), Éric Raoult (1994, ancien député et ancien ministre), Erik Izraelewicz (1994, directeur du Monde), François Hollande (1996), François Léotard (1981, ancien ministre de la Défense), Frédéric Lemoine (2007, directeur du groupe Wendel, à ce titre administrateur de Saint-Gobain), Guy Sorman (1982-1984, essayiste libéral), Henri de Castries (1994, président d’Axa), Jacques Toubon (1983, député UMP), Jean-Louis Gergorin (1994, complexe militaro-industriel), Jean-Marc Jancovici (2002, ingénieur consultant pour l’ADEME, vulgarisateur dans les médias des questions énergétiques), Jean-Marie Colombani, théoricien convaincu de l’Europe des régions transnationales, qui se dit d’abord corse, puis européen et, ensuite seulement, français (1983, ancien directeur du Monde, fondateur subventionné de Slate), Jean-Noël Jeanneney (1983, président de la Bibliothèque nationale de France), Jérôme Clément (1982, président d’ARTE), Laurent Cohen-Tanugi (1996, ancien vice-président de Sanofi-Synthélabo), Laurent Joffrin (1994, PDG de Libération), Laurent Vigier (2010-2011, PDG de la branche internationale de la Caisse des dépôts et consignations), Marie Lajus (2006, préfète déléguée pour l’égalité des chances), Marisol Touraine (1998, ministre des Affaires sociales et de la Santé), Matthieu Croissandeau (2002, rédacteur en chef adjoint de l’Obs), Najat Vallaud-Belkacem (2006, ministre de l’Education nationale, où elle continue discrètement l’œuvre de décérébration de nos enfants engagée par Peillon), Nicolas Gaume (1999, PDG de Mimesis Republic et président du Syndicat national du jeu vidéo), Olivier Nora (1995, président des Éditions Fayard), Pascal Riché (2000, co-fondateur subventionné de Rue89, filiale de l’Obs), Philippe Le Corre (2005, professeur à SciencesPo et à l’IRIS), Philippe Naudet (2013, possible futur chef d’état-major des armées. Commandant du sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste (S605) jusqu’à mai 2013, il est, depuis, devenu le patron de l’Ecole de navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaire (ENSM-BPN), implantée à Toulon. Lire à son propos.), Pierre Kosciusko-Morizet (2009, PDG de PriceMinister), Pierre Mariani (1996, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy de 1993 à 1995, puis responsable à BNP Paribas et enfin dirigeant de Dexia), Pierre Moscovici (1996, ex-ministre de l’Économie et des Finances devenu Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires), Pierre Richard (1984, fondateur et président de Dexia de 1987 à 2008, la « banque des collectivités territoriales » dont la faillite a coûté au moins 6,6 milliards d’euros à l’État , c’est-à-dire au contribuable, français et autant à l’État et aux contribuables belges), Stéphane Israël (2012, directeur de cabinet d’Arnaud Montebourg puis PDG d’Arianespace), Sylvie Kauffmann (1998, journaliste au Monde), Valérie Pécresse (2002, ancienne ministre de l’Éducation nationale), Yves de Kerdrel (2005, éditorialiste au Figaro). Remarquez le nombre de personnalités du complexe militaro industriel et du système de défense français, combien de ministres de Hollande en plus de Hollande lui-même et combien de « faiseurs d’opinion ».

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