Reconnaissance de la Palestine : la « droite » française s’aligne sur les sionistes radicaux !
A gauche, Goasguen ; à droite, Valls, tous deux sionistes. Le Premier ministre n’était pas à l’Assemblée pendant le débat…
J’ai assisté cet après-midi au débat sur la proposition de reconnaissance de l’état de Palestine présentée par le groupe socialiste. Comme de juste, les Socialistes et leurs alliés sont pour, l’UMP et son satellite UDI, contre. Je comprends cette position mais j’aimerais qu’on m’explique pourquoi. Or, l’intervention du président du groupe UMP Christian Jacob a été consternante. Selon lui, demander aux Députés de la Nation de se prononcer sur une question de politique étrangère serait trahir la Constitution. Et oui à un état palestinien mais à condition que la paix soit faite avant. Or, la paix ne peut pas être négociée avec le Hamas, terroriste.
Sur le fond, autant fermer une porte à peine entrouverte. Chacun sait que les faucons israéliens font tout pour éviter la paix. Quant à l’argument selon lequel on ne peut pas reconnaître la Palestine sous prétexte de Hamas terroriste, il ne tient pas debout. Surtout venant des Israéliens ou de leurs amis. C’est avec ses ennemis qu’on fait la paix ; avec ses amis, la question ne se pose pas. Pour mémoire, tous les dirigeants historiques d’Israël ont été des terroristes, à commencer par son fondateur David Ben Gourion.
Quoi qu’il en soit, sans doute l’UMP pense-t-elle que les 139 états qui ont reconnu la Palestine, dont la Suède, et les Parlements qui en ont émis le vœu comme ceux du Royaume-Uni et de l’Espagne, marchent avec les terroristes.
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Meyer Habib, un sioniste radical pour représenter les « Français » d’Israël.
Faucon israélien et vrai dur sioniste à l’Assemblée nationale… française.
L’UMP opposée à la reconnaissance de l’état de Palestine. On ne s’en s’étonnera pas de la part d’un parti qui a épousé sans aucune réserve les positions des sionistes les plus radicaux. Et qui ont élu l’un des représentants les plus caricaturaux comme représentant des « Français » de l’étranger, Meyer Habib.
Pour ceux qui ne le savent pas, le député de la 8ème circonscription des Français de l’étranger est un ancien du Bétar France, un mouvement de jeunesse juif organisé en milice et qui ne rechigne pas à la baston avec ses homologues et ennemis musulmans. Mais, si tous les adhérents du Bétar ne vont pas jusqu’à l’attentat, Meyer Habib, lui, n’a pas hésité en 1988 à participer à une attaque contre la fête de commémoration de Jeanne d’Arc qui a fait, le 8 mai 1988, huit blessés, dont six dans les rangs du FN et deux policiers.[1] Après le Bétar, c’est au CRIF que le député « français » a poursuivi son engagement sioniste radical.
Meyer Habib a été élu en novembre 2013 contre le candidat de l’UMP qui avait obtenu 6 points de plus que lui au premier tour d’une partielle, grâce au désistement du candidat soutenu par le Likoud israélien. Ce, dans une circonscription taillée sur mesure pour les Israéliens. En effet, sur les 146 592 « Français » enregistrés dans cette circonscription, 1 339 le sont à Chypre, 11 226 en Grèce, 497 à Malte, 6 630 en Turquie, 48 352 en Italie et… 78 548, c’est-à-dire plus de 53%, en Israël. Moralité, c’est tout à fait sciemment que nos institutions on réservé aux Israéliens la quasi certitude de faire entrer l’un des leurs à l’Assemblée nationale française. Et compte tenu de l’intolérance qui caractérise les « franco-israéliens » dès qu’il s’agit de leur pays, Israël, c’est à un sioniste radical que la France donne en conscience et en toute connaissance de cause les moyens de peser sur sa politique étrangère. Vous me direz : « Ça ne fait qu’un sioniste de plus à l’Assemblée ! » Certes !
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Pendant ce temps, les juifs partisans de la paix rament pour se faire entendre.
Qui, à part les auditeurs de RFI et les lecteurs du Courrier international (j’exagère à peine : l’Humanité aussi mais personne ne la lit plus, même quand ce qu’elle publie est très intéressant), ont entendu parler de l’appel lancé à notre Assemblée nationale par Elie Barnavi et 660 autres personnalités israéliennes, dont la propre fille de Moshe Dayan et l’ancien président de la Knesset Avraham Burg, à voter la reconnaissance de la Palestine ? Pas grand monde. Ou, plutôt, beaucoup des lecteurs de notre presse nationale mais toujours comme ça, en passant, au travers d’articles consacrés à d’autres.
Je me suis amusé à regarder quand notre bonne presse subventionnée a pour la dernière fois donné la parole à Elie Barnavi. Le Point : article du 5 septembre 2014 ; le Figaro : interview du 20 novembre réservée aux abonnés et au lecteurs du Figaro papier ; Huffigtonpost.fr : article du 28/11 ; Libération a attendu ce soir 18h45, une fois le vote de l’AN acquis, pour parler du soutien de 800 Israéliens ; seule l’Humanité, mais, encore une fois, plus personne ne la lit, a consacré plusieurs articles (lire) et ouvert ses pages à l’instigateur de l’appel et à ses principaux soutiens (Lire). Le problème est que 95% des Français (vous avez bien lu 95%) ne lisent pas la presse. Les radios, y compris de service public, n’ont pas fait mieux que la presse écrite. La dernière invitation à Elie Barnavi remonte au 9 septembre dernier. Quant à la télé, elle a fait montre de la plus grande discrétion.
Les Juifs eux-mêmes seraient-ils victimes de ces médias français dont la rumeur dit qu’ils sont à leur solde ?
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