Les « frères » veulent interdire les crèches dans l’espace public.

A Béziers et en Vendée, l’anti-France s’attaque au Petit Jésus.

la-creche-a-ete-inauguree-vendredi-dernier-le-parti_1194392_667x333                                                                                  Robert Ménard  inaugure la crèche de Béziers en présence de cocos marris.

    Il paraît que la crèche est un symbole chrétien, plus précisément, catholique. La première réaction est d’abord de s’écrier : « Et alors ? » Il faut vraiment être haineux pour s’en prendre à une tradition aussi ancienne et aussi ancrée dans les mœurs françaises au point de vouloir expulser les crèches des lieux publics. Haineux et ignorant. Car – indépendamment de la volonté pour les laïcards de marquer leur territoire – ce qui caractérise d’abord l’attaque en règle à laquelle on assiste ces jours-ci contre les crèches du Conseil général de Vendée et de la mairie de Béziers est la bêtise. La crèche, loin de constituer un symbole religieux emblématique et ostracisant est, au contraire, une allégorie de l’œcuménisme et de l’ouverture aux autres.  

    En effet, qu’y a-t-il, dans une crèche ? Marie, Joseph et Jésus, trois Juifs errants à la recherche d’un asile. J’en rajoute un peu car, en réalité, faute de place dans l’auberge de Bethléem où ils étaient venus se faire recenser, les futurs parents s’étaient installés dans une étable. Mais la référence est un peu vraie quand même. Au passage, je rassure ceux qui pourraient, rétrospectivement, s’émouvoir de ce que le petit Jésus soit né dans ces conditions, entre le bœuf et l’âne. Il n’y a rien de plus rassurant que le regard doux et triste de ces deux amis de l’Homme, et rien de plus confortable et de plus chaud qu’une étable pour passer une nuit d’hiver. Ce fut d’ailleurs pendant des siècles le lot de tous les voyageurs impécunieux.

    Moralité, la crèche est d’abord un accessoire juif récupéré par la suite par les Chrétiens. Mais l’œcuménisme ne s’arrête pas là. En tout cas, il ne serait pas complet s’il n’y avait pas les Rois mages. Or, si on prend la tradition au premier degré, évidemment, le premier, Melchior, était  le roi des Perses ; le deuxième, Balthazar, le roi des Arabes ; et Gaspard, le troisième, était le roi des Indes. Qui dit mieux, en matière d’œcuménisme ? Le lien avec l’Islam est évident. Et pas seulement l’Islam considéré dans sa globalité mais aussi dans ses deux principales subdivisions, sunnite et chiite. Car le zoroastrisme, ou culte de la philosophie de Zarathoustra, religion monothéiste dominante en Iran mille ans avant la conquête musulmane et qui avait inspiré le judaïsme, n’était guère différent de l’Islam. Et c’est tout naturellement que les Perses ont adopté celui-ci non sans y apposer leur propre griffe.

    D’ailleurs, les Musulmans de France ne s’y trompent pas ; non seulement la plupart d’entre eux ont adopté Noël sans faire le tri entre ce qui y est licite (ou halal) et ce qui ne l’est pas mais aucun ne s’est prononcé sur cette polémique artificielle. Et pour cause, rien de ce qui figure dans une crèche ne leur est étranger et ils ne confondent pas l’existence ou la représentation de personnages bibliques – qu’ils reconnaissent – avec leur culte. Total, il n’y a rien de plus rassembleur qu’une crèche de Noël. De ce point de vue, les « frères » autoproclamés gardiens de l’orthodoxie qui font la chasse aux entorses à la laïcité pensent de travers. Ils auraient dû s’aviser de ce que, en réalité, en installant des crèches dans leurs locaux, les symboles de ladite laïcité que sont les Mairies et les Conseils généraux ne font que confisquer définitivement à l’Eglise, que nos pseudo libres-penseurs appellent « l’infâme » en croyant citer Voltaire, des vertus dont ils se targuent par ailleurs de détenir l’exclusivité : la tolérance, l’ouverture d’esprit en général et l’esprit de rassemblement en particulier, le sens du lien social, l’humanisme, en somme. Ils auraient donc dû se féliciter de ce que les « maisons communes » que sont les Hôtels de Départements et les Mairies se soient emparés de ce symbole.

    Vœu pieux, évidemment, car nul n’est dupe. Quand le maire de Paris fête officiellement l’aïd ou le début du jeûne de ramadan, on ne les entend pas. Et pour cause, cette histoire de crèche n’est qu’un nouvel épisode du combat de l’anti-France contre la civilisation romaine chrétienne et, donc, LA civilisation.

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