François Hollande fait avorter la “loi famille”

Hollande : le grand tournant !

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    A propos des résultats décevants du chômage, François Hollande a notamment déclaré : « Le déni de réalité ne fonctionne pas. Je préfère assumer : on a stabilisé, on n’a pas inversé. Il faut être clair. » Max Gallo (l’Esprit public du dimanche 2 février) explicite ce déni de réalité comme une stratégie volontaire, politique. Traduction de Jean-Louis Bourlanges « On ne peut même plus raconter des bobards. Avant, au moins, ça marchait ! » Du coup, Hollande a décidé de tenir compte des réalités.

    Ce qui vaut pour le chômage vaut pour le reste. Derrière cette volte-face, je vois l’application d’une nouvelle stratégie politique globale dont le report sine die de la loi sur la famille est un autre signe. Il ne faut pas être un grand spécialiste du droit constitutionnel pour comprendre que, dans un régime monarchique tel que celui de la Cinquième République, le fait d’atteindre la présidence lave de toutes les prises de position passées. De même que le nationaliste Chirac, que la Gauche appelait « Facho Chirac », a trouvé grâce auprès d’elle au soir du 21 avril 2002 au point d’être érigé par elle en parangon de l’antiracisme et de l’européisme, de même Hollande, qui a été élu comme socialiste, peut parfaitement gouverner en social-libéral. Je fais le pari que c’est très exactement son projet.

    Contre lui, il aura les lobbies irresponsables qui veulent abolir le système de valeurs de la civilisation occidentale et la horde de leurs représentants et porte-paroles qui se déchaînent déjà contre l’abandon de la “loi famille” en des termes dont le moins virulent ne serait pas toléré dans la bouche d’une Ludovine de la Rochère. Il aura contre lui la multitude d’apparatchiks gauchistes, passés par les pouponnières socialistes des organisations politico-syndicales étudiantes puis nourris au sein des cabinets ministériels avant d’être propulsés sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat. J’en ai compté cent-quarante-six qui, comme Laurence Rossignol, dont j’ai parlé dans mon blog-notes d’hier, n’ont jamais travaillé avant d’être élus. Ceux-là rentreront dans le rang car se faire élire est leur vocation et il paraît difficile qu’ils le soient sans le PS. Contre lui, il aura sans doute une partie des Verts, qui sont en réalité des Gauchistes recyclés, et les radicaux mélenchonistes qui tenteront, sur le thème du « On vous l’avait bien dit ! » de se poser en recours à gauche. Les Mélenchonistes, pas les Communistes car le PC n’est plus rien qu’une SARL  préoccupée avant tout de garder ses positions électorales et son fonds de commerce.

    Pour réussir son parti, Hollande bénéficiera de la complaisance intéressée des Borloo et autres Bayrou. Sous prétexte de rupture du Président avec le communisme, la « démocratie chrétienne » à la française n’aura aucun mal à se rallier. Bayrou l’avait fait en 2012 en appelant à voter Hollande ; Borloo vient de se rallier à un Pacte de responsabilité dont tous les gens sérieux pensent qu’il n’a aucun contenu tangible mais la formule et les bonnes intentions affichées suffisent à un bon Centriste pour faire preuve d’œcuménisme. Surtout quand ça peut se traduire par un poste ministériel ! Nonobstant, rien ne les empêchera, lorsque Hollande en aura fini avec ses deux mandats, de reprendre leur autonomie et de favoriser, cette fois, une alliance à leur droite. Et c’est ainsi que la IVème République sera ressuscitée. En réalité, François Hollande, qui est un très bon stratège politique, est en train de réaliser le rêve de générations de sociaux-démocrates, qui, de Delors à Rocard, n’avaient jamais osé sauter le pas.

    Les dégâts à l’UMP seront évidents. Ce que les erreurs de Copé, Fillon et Sarkozy n’avaient pas produit – la scission de l’UMP – s’imposera de fait quand les Juppé et autres Raffarin se rallieront, sous prétexte de realpolitik, à la nouvelle donne sociale démocrate. La vraie Droite nationale, souverainiste et patriotique qui, faute de pouvoir gouverner avec un Front national fermé et, de son point de vue, sectaire, cohabite encore au sein de l’UMP avec d’authentiques Européistes cosmopolitistes, devra, cette fois, faire son choix. Il se trouve que la société civile française vit une véritable résurrection citoyenne dont le mouvement la Manif pour tous témoigne. Il faudra que cela se traduise par la naissance d’un nouveau parti, non pas de type Tea party, élitiste et centré sur les questions économiques et fiscales, mais d’inspiration nationale et populaire, mû par la volonté de redonner  la parole au Peuple de France et de défende ses fondements philosophiques et moraux. Un parti préservateur mais non conservateur, en quelque sorte.

    Enfin, le Front national, dont, élection après élection, il est patent que plus de la moitié des électeurs de la Droite patriotique ne veut pas, devra faire son aggiornamento et admettre de gouverner un jour avec une formation politique qui ne lui ressemble pas en tout et qui refuse de se soumettre à lui. Il y a six ans, un responsable éminent du FN me disait que Marine Le Pen avait pour stratégie les ralliements individuels et pour projet de prendre le pouvoir seule “à échéance de quinze ans”. Je lui avais fait la remarque que la France n’avait pas les moyens d’attendre quinze ans car, alors, la politique d’immigration de l’UMPS et ses menées antinationales et cosmopolitistes auraient atteint leur but : la fin de la Nation française. Il y a moins d’un an, responsable du FN admettait qu’en effet, il y avait urgence. Je lui avais alors dit que, plutôt qu’un Rassemblement bleu-marine, il fallait un Rassemblement bleu-blanc-rouge. Quoique d’accord avec moi, il s’en sortit avec une pirouette. “C’est Marine qui décide !”, me dit-il. Certes !

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