Mon blog-notes du mardi 8 avril 2014.

       Cette semaine, je mets le Canard enchaîné, que j’ai abondamment brocardé (et je maintiens) en vedette car il a donné deux informations importantes… et s’est complètement planté sur la composition du gouvernement Valls.

Vente de SFR : malaise à l’AMF.

entretien-avec-gerard-rameix-president-de-l-autorite-des-marches-financiers                                                                                                      Gérard Rameix, proche de Chirac et de Juppé, nommé à l’AMF par Ayrault, avec Bartolone

    Dans mes articles sur la vente par Vivendi de SFR à la société Altice (lire), j’ai trouvé que les conditions de la vente donnaient matière à susciter la curiosité de l’Autorité des marchés financiers (ex-COB, Commission des opérations de bourse), qu’on appelle communément le « gendarme de la bourse ». Depuis le 28 mars, c’est fait. Mais son Président, Gérard Rameix, se contente de faire part de son « malaise » et de rappeler aux protagonistes de l’opération leur obligation de « fournir au marché une information exacte, précise et sincère ». Une manière comme une autre de relever que ça n’avait pas été fait. 

    Quant à l’Association de défense des actionnaires minoritaires, elle a sommé le président de Vivendi, Jean-René Fourtou, de « soumettre l’opération à l’approbation de l’assemblée générale des actionnaires ». Autrement dit, on peut, en France, vendre une société d’une valeur de 12 mds€ (soit la moitié de la valeur de sa maison-mère Vivendi) sans en avertir ses actionnaires !

    Les mêmes se demandent si ledit Fourtou n’a pas des avantages personnels au choix obstiné de Numéricable. Remarquons que l’AMF n’a lancé aucune enquête sur les mouvements boursiers sur les actions des cinq société impliquées dans cette affaire qui ont eu lieu le jour même de l’annonce de l’opération (Numéricable : +15,49%) et ce 7 avril où le même a pris plus de 14% et Altice 10,09% pendant que Bouygues perdait 5,48%.

    Enfin, le ministre Montebourg continue de gesticuler mais ne fait strictement rien de concrêt. Il attend sans doute que la Justice s’en mêle, ce qui ne manquera pas de se produire car on voit mal Bouygues se voir dépouiller sans réagir. Et un nouveau scandale, un ! (A suivre)

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Municipales : le recordman des cumuls est tombé !

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    Titulaire de 3 mandats et de 23 fonctions, Michel Delebarre, maire de Dunkerque depuis 1989, a mordu la poussière dimanche dernier. Pour le plaisir, voici la liste de ses fonctions, dont certaines, marquées d’un * sont des pompes à argent public destinées à financer des associations… d’élus ou d’anciens élus ! A déguster lentement en se disant qu’ils sont une multitude, comme Delebarre, à cumuler les fonctions et les rémunérations qui vont avec.

    Donc, M. Delebarre, qui a aussi été ministre pendant près de sept années, Député et président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais, est toujours : Sénateur du Nord, président de la Communauté urbaine de Dunkerque Grand, président du Conseil de surveillance de l’hôpital de Dunkerque, du syndicat mixte de la Région Flandre-Dunkerque, de l’Agence d’urbanisme et de développement de la Région, de la Société publique de l’agglomération dunkerquoise, du Syndicat mixte de la Côte d’Opale, de la Société de développement du Dunkerquois, de la Société coopérative de production de HLM le Cottage, de l’Association des communautés urbaines de France*, de l’Association Cités unies France (mastodonte multi subventionné), de TV Côte d’Opale, de la Mission opérationnelle transfrontalière, de l’Association des Flandres pour l’éducation de la jeunesse et l’insertion socio-professionnelle, de Dunkerque Promotion, d’Entreprendre ensemble, du Syndicat mixte d’alimentation en eau de la région de Dunkerque, de Dunkerque Neptune (gestionnaire de ports de plaisance), du Syndicat intercommunal des Dunes de Flandres, du réseau d’élus nordistes Rafhaël*, du conseil de surveillance d’Oxalia (4 bailleurs sociaux), de la Conférence de territoire du littoral.

    Mais, comme ça ne suffisait pas, François Hollande l’a nommé président de l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine), un outil au service du clientélisme en banlieue truffé d’emplois fictifs dont beaucoup de permanents du PS et de l’UMP, et qui dispose d’une puissance d’intervention de… 12 mds€ !

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Gouvernement Valls : le Canard à côté de la plaque !

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    Si je parle de ces prévisions erronées du Canard enchaîné quant à la composition du gouvernement, c’est qu’elles sont symboliques de l’esprit moutonnier et du peu de sérieux des médias en politique. En effet, la liste du Canard est la même diffusée par des dizaines de médias et abondamment commentée par avance par une multitude de « spécialistes ». Jugez-en plutôt !

Arnaud Montebourg : Economie, Industrie et Commerce extérieur sans l’Energie (Economie, Redressement productif et Numérique) ;

Benoît Hamon : Affaires sociales (Éducation nationale, Enseignement supérieur et Recherche) ;

Ségolène Royal : grand ministère de l’Éducation et de la Jeunesse (Écologie, Développement durable et Énergie) ;

François Rebsamen, « si, écrit le Canard, Valls, qui ne peut pas l’encadrer, finit par céder à François Hollande » : Intérieur (Travail, Emploi et Dialogue social) ;

Jean-Jacques Urvoas ou Bertrand Delanoë : Justice. Double raté puis qu’on sait que Taubira a été maintenue à la Justice !

Laurent Fabius : Affaires étrangères. Bingo !

Jean-Yves Le Drian : Défense. Idem !

Michel Sapin : Emploi (Finances et Comptes publics) ;

Bernard Caseneuve : Secrétaire général de l’Elysée (Intérieur) ;

Valérie Rabaut : Budget. Raté !

     Quant aux Ecologistes, le Canard avait prédit comme tout le monde dans le Landerneau politico-médiatique, un grand ministère « de la Transition énergétique ». On sait ce qu’il en est finalement.

 

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