Elections obligent, quelques réflexions et infos sur le Sénat.
Le FN au pouvoir pour faire comme l’UMPS ?
Rajeunir, c’est fait ; rénover, c’est quand !
Le Front national fait entrer deux des siens au Sénat. Aussitôt le chœur des moralistes croyants mais non pratiquants s’indignent de ce que les deux heureux élus refusent de renoncer à leur mandat conquis par ailleurs. La médiacratie qui se satisfait depuis des décennies d’une pratique honteuse se découvre soudain des pudeurs de chaisière quand il s’agit du FN. C’est évidemment risible.
Mais aussi, pourquoi, après s’être abondamment exprimés sur la question du cumul, pourquoi après avoir promis que, « eux élus », ils renonceraient à leurs autres mandats, pourquoi après avoir envoyé leurs deux députés nationaux à la tribune de l’Assemblée nationale tancer leurs collègues cumulards, pourquoi les élus FN ne s’appliquent-ils pas ces principes forts louables ? Pourquoi David Rachline, le tout nouveau plus jeune Sénateur français de tous les temps reste-t-il Maire de Fréjus ? Pourquoi Stéphane Ravier, tout neuf Sénateur des Bouches-du-Rhône ne garde-t-il la Mairie d’arrondissement de Marseille ? Qu’est-ce qui les empêche d’y siéger comme conseillers municipaux et de céder la fonction de Maire à leur second ? Serait-ce déchoir ? Leur influence en serait-elle amoindrie et leur dignité atteinte ?
Mais aussi, qu’est-ce-qui peut justifier que plus de la moitié des Députés européens FN cumulent avec un, voire deux (Steve Rihois) autres mandats, le plus souvent régionaux ? Avant de renoncer aux principes qu’il veut voir appliquer par d’autres, le FN a-t-il bien pesé l’effet désastreux de ce reniement sur son image auprès des Français ? Ses conseillers sur-rémunérés ne lui ont-ils pas rappelé qu’avant de prêcher la vertu, il faut se l’appliquer à soi-même ? Serait-ce que le FN nouvelle manière n’aurait, en définitive, d’autre projet que d’en croquer, comme les autres ?
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Quand les Sénateurs se mettent dans les fouilles l’argent destiné à leurs assistants.
Dans le dernier article de mon blog-notes du mardi 20 mai 2014, je racontais comment les Sénateurs centristes s’étaient partagé 400 000 € de subventions versés à leurs associations par …le Sénat. Les Sénateurs UMP, dans le genre, ne sont pas mal non plus (en attendant des révélations sur les pratiques de ceux du PS). En effet, une information judiciaire a été ouverte sur une combine aux petits oignons pour améliorer grassement leurs fins de mois. Il s’agit pour eux de dépenser le moins possible des fonds qui leur sont alloués pour la rémunération de leurs assistants. L’économie réalisée (au maximum 29 000 € par an) est ensuite reversée au groupe, dont les finances échappent aux questeurs. Il ne reste plus à celui-ci qu’à reverser l’argent aux Sénateurs.
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Au fait, qui vote, aux sénatoriales ?
Avec Guérini au Sénat, sûr que la corruption va reculer !
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais, quand il s’agit d’expliquer aux Français la procédure électorale en vigueur pour les sénatoriales, nos chers médias, politologues et autres observateurs aux ordres se surpassent dans le flou. Quelqu’un a-t-il déjà entendu détailler au Journal de 20h la composition du corps électoral, par exemple ? Pas moi ! On nous parle à satiété de « grands électeurs » sans jamais nous dire que, parmi eux, la grande majorité est désignée par les élus des grandes villes à raison d’un délégué pour huit cents habitants. Comme de juste, les heureux élus sont choisis au sein de l’entourage de l’édile, à commencer par sa propre famille. Total : ce sont les maires qui décident du vote et, du coup, constituent les listes de candidats. Alors, quand ils ne le sont pas eux-mêmes, ils ne se privent pas d’y glisser en position éligible un membre de leur propre famille ou un obligé. On appelle ça « la démocratie » !