Mon blog-notes de cette semaine a un peu de retard. J’y reviens sur une actualité qui a déjà une semaine : le dérapage de Willy Sagnol sur les joueurs de football africains, la mort d’Abdelwahab Meddeb et quelques mots sur l’émission du 6 novembre de Franz-Olivier Giesbert avec Zemmour.
Pape Diouf espère se faire élire en traitant les Français de racistes.
Il a suffi que le malheureux Sagnol profère une ânerie pour que tout ce que le pays compte de gardiens de la doxa anti-raciste mais racialiste monte sur ses grands chevaux. Je ne vais pas vous faire une revue de presse, évidemment, mais juste m’arrêter sur les déclarations de l’ancien journaliste et président de l’OM « franco-sénégalais », notamment celle appelant les joueurs africains à boycotter la Ligue 1. Comme si tout le championnat de France de football avait prononcé en chœur les mêmes bêtises que Sagnol. Il se trouve que Pape Diouf a aussi des ambitions politiques. Sans doute se voit-il déjà le premier président noir de France. A mon avis, il s’y prend mal parce que s’il veut ne serait-ce que se faire élire conseiller municipal à Marseille, il lui faudra renoncer à ses préjugés racistes anti-français.
Ceci étant, Willy Sagnol, a perdu une occasion de se taire. D’autant plus qu’il a faux sur toute la ligne et qu’il le sait puisque son propre capitaine est africain. Non ! Les joueurs africains ne sont pas recrutés pour leur puissance. Et ils peuvent aussi être intelligents, voire très intelligents : la preuve en images, comme on dit à la télé.
Vous avez reconnu Jean Tigana, le génial milieu de terrain de l’équipe de France époque Platini. Je signale au passage à mes lecteurs biterrois que l’AS Béziers, en son temps, l’avait refusé parce qu’il était trop malingre. En 2, c’est Makelele, sans doute l’un des plus grands n°6 de tous les temps avec Deschamps. Vous me direz, Makelele n’est peut-être pas très grand mais il est puissant. Il est aussi in-tel-li-gent. Car, pour réussir à ce poste, il faut l’être supérieurement. Comme Deschamps. En n°3, notre Blaise Matuidi national ; en n°4, c’est N’Doram (pour les plus de 40 ans) ; en n°5, Pogba, grand et maigrichon, un génie. Au-dessus de tous à mon avis, Yaya Touré, la synthèse du super joueur africain (il y en a de nuls !) : 1m90, 90 kg et un cerveau en proportion.
Pour finir, je signale à ceux qui prendraient les bêtises de Sagnol au premier degré qu’une étude américaine a montré que le morphotype humain le plus puissant est le Serbo-Croate. Les bons connaisseurs du football le savent bien ; il y en a quatre ou cinq dans chaque grand club. D’ailleurs, l’éclatement de la Yougoslavie en cinq équipes nationales (la Serbie de la Croatie, de la Bosnie, de la Slovénie et de la Macédoine) n’a en rien affaibli leur niveau. Pour ceux qui préfèrent les références historiques, penser que Rome est la création d’un peuple venu de Panonie et que bien des grands personnages de l’empire romain sont originaires de cette contrée.
Mais ne schématisons pas ; il y a quand même en France au moins un Africain conforme à la formule de Sagnol : grand, baraqué, puissant et con. C’est Pape Diouf !
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Zemmour aux « Grandes questions » : le lynchage.
La haine anti-Zemmour !
Le cosmopolitisme était à l’honneur à l’émission de Franz-Olivier Gisbert Les grandes questions du 6 novembre titrée « Peut-on vivre sans frontières ? » Trois invités, Richard Attias, Daniel Cohn-Bendit et Eric Zemmour, y faisaient face à trois « chroniqueuses », Mazarine Pingeot, Géraldine Muhlmann et Eliette Abécassis. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que les deux premiers y ont été traités avec beaucoup plus d’aménité que le troisième. De fait, Eric Zemmour était là en terrain miné. Il s’est d’ailleurs parfaitement bien tiré des salves d’obus tirées en rafale par les trois furies.
Je ne sais pas à quoi joue FOG mais, franchement, il franchit toutes les bornes de la décence. Il aurait pu, au minimum, inviter quelqu’un qui fît au moins semblant d’être du même bord que Zemmour. Je t’en fiche : entre Cohn-Bendit et les trois gaucho-bobos, « toutes agrégées », précise triomphalement FOG, on a eu droit à un festival de lieux communs politiquement corrects et autant de preuves d’ignorance crasse. En outre, je ne veux pas jouer le Renaud Camus[1] mais je trouve sidérant que les trois invités et deux des intervieweuses fussent juifs dont trois étrangers ou bi-nationaux. Quant à Mazarine Pingeot, les deux hommes qu’on lui connaît, dont le père de ses enfants, sont tous deux marocains. Et FOG le catho a une ascendance juive. Il n’y avait pas, la semaine dernière, à Paris, d’Africain, d’Arabe ou d’Asiatique capable de parler du cosmopolitisme ?
Total : on a eu droit à un procès de Zemmour. La fille Mitterrand fut carrément odieuse ; la Muhlmann cachait sa haine sous un rictus ; quant à Abecassis, elle ne fut jamais aussi nunuche. A une question qui lui avait été posée sur son patriotisme, Richard Attias dit qu’il était fier d’être marocain. On entendit alors Eliette Abecassis, sa compatriote sans doute aussi fière que lui, dire : « Vous, Zemmour, vous n’êtes pas fier d’être algérien ! » Consterné, l’intéressé ne chercha même pas à relever. Cohn-Bendit, lui, dévoila l’immensité de son ignorance.
Bref, encore un grand moment de télévision à la française !
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Avec Abdelwahab Meddeb, l’Islam intelligent perd un serviteur zélé.
Abdelwahab Meddeb était un intellectuel franco-tunisien ou, pour mieux dire, un humaniste comme les XVIIème et XVIIIème siècles en ont connu, tant ses compétences étaient diverses. Presque anonyme, ce touche-à-tout était (trop peu) connu en France par l’émission qu’il animait sur France Culture le vendredi après-midi Cultures d’Islam. Pour ceux qui s’efforcent de mieux connaître l’Islam pour mieux comprendre et combattre l’islamisme, je recommande vivement ses émissions qui sont toujours accessibles sur le site de France Culture. Le conseil vaut pour les curieux, les mateurs de philosophie et d’histoire et pour tous les amoureux de l’intelligence.[2]
Abdelwahab Meddeb était pour le salafisme un ennemi d’autant plus redoutable qu’il connaissait mieux que quiconque l’Islam. Pour lutter contre lui, il appelait de ses vœux « un réseau des intellectuels et des artistes musulmans libéraux pour défendre nos pays contre la déferlante wahhabite salafiste. Celle-ci est en train de transformer l’islam et de conduire ses peuples vers le pire, vers la régression, l’obscurantisme, la fermeture, le fanatisme. » Et il préconisait de – véritable déclaration de guerre au salafisme – réviser l’Islam pour le rendre compatible avec la civilisation occidentale. Une manière claire de dire qu’il ne l’est pas.
Abdelwahab Meddeb a fait un apparition mémorable à Ce soir ou jamais le … Dans un de ces duels dont Frédéric Taddéi raffole où il était opposé à Tarik Ramadan, il avait mis une véritable correction au diabolique inspirateur de nos djihadistes de banlieue. A écouter et savourer séance tenante !