Mon blog-notes du mardi 6 janvier 2015.

A l’Éducation nationale, c’est ceinture pour les profs, Noël pour les macs.

    Najat sait soigner ses frères… Euh, pardon, ses cadres ! Cent-mille €uros de prime d’un coup à valoir tous les ans et donnant droit à une retraite proportionnelle : c’est le cadeau du Ministre de l’Éducation Nationale aux recteurs d’académie. Ils ne sont que trente, c’est l’argument opposé à ceux qui, comme les syndicalistes du SNES-FSU qui font remarquer que la prime totale à elle seule, de 37 140 € maxi par an, correspond à la totalité du salaire d’un « certifié/conseiller principal d’éducation/professeur des écoles au dernier échelon de la hors classe ».   

    Ils jouent les étonnés, au SNES-FSU mais ils savent parfaitement de quoi il retourne. En France, un instit en début de carrière gagne deux fois moins que son homologue allemand soit 1 584 € nets, et la finit à 3 026 €. En revanche, un administratif comme un inspecteur général de l’EN, même nommé au tour extérieur, c’est-à-dire au copinage, comme Benjamin Stora encaisse 9 000 € mensuels. La différence n’a rien à voir avec le mérite ; c’est juste qu’il y a beaucoup plus de francs-macs dans la seconde catégorie que dans la première (lire).

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La défense nationale en leasing.

    Sous le titre « Le ministère de la défense innove pour boucler son budget », le Monde du 30 décembre écrit : « Revendre son matériel pour le louer immédiatement. C’est la piste explorée par le ministère de la défense pour trouver rapidement de la trésorerie et tenir les engagements financiers de 2015. Il manque 2,2 mds€ sur les 31,4 mds€ prévus. Ce montant devait provenir de recettes exceptionnelles (REX) correspondant à la vente des fréquences hertziennes de 700 MHz. Pour des raisons de procédure, la cession a été repoussée et devrait intervenir à la fin de l’année prochaine.

    Pour pallier ce manque, l’armée revendrait des équipements logistiques déjà en sa possession (avions, bateaux, hélicoptères) à une société qui les lui relouerait dans la foulée. Les fonds dégagés devraient atteindre les 2,2 milliards manquants, une fois les locations payées. A titre d’exemple un avion de transport A400M rapporterait immédiatement 150 millions d’euros. »

    Pour ceux qui auront la curiosité de lire directement l’article, ils y trouveront des informations techniques et circonstancielles mais aucune analyse de la doctrine de défense qui sous-tend cette curieuse façon d’organiser celle de notre pays. Ils ne nous disent rien, par exemple, de l’affaiblissement de nos forces en échange de l’hypothétique parapluie de l’OTAN. Et pour cause : le Monde fait partie de ces organes de presse qui diffusent la propagande des atlantistes de la French american foundation. Il est vrai que ses anciens directeurs Jean-Marie Colombani et Erik Izraelewicz en furent, et que son actuelle directrice éditoriale Sylvie Kaufmann en est.

    Remarquez, ils sont en bonne compagnie : y figurent depuis 2014 le Lieutenant-Colonel Jean de Monicault, Rédacteur du Chef d’État-Major des Armées en charge des affaires stratégiques au Ministère de la Défense, et Alexis Morel, Directeur de la Stratégie de Thales, la boîte qui fabrique les ultra-secrets et sophistiqués systèmes d’information de notre défense. Ils y ont rejoint d’augustes aînés comme Jean-Louis Gergorin, directeur de la coordination stratégique du groupe EADS (Airbus Defence and Space, Airbus Helicopters, missiles MBDA, Arianespace), Anne Lauvergeon (AREVA), François Léotard (ex-Ministre de la Défense), tous détenteurs de secrets-défense.

    Faut-il que la France ait confiance en l’Amérique !

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Pendant ce temps, la famille MAM se gavait.

    Connaissez-vous la Fondation du bénévolat ? Pas moi ! Et pourtant, Dieu sait si je m’intéresse à ce genre d’entreprise. Il faut dire qu’elle était très discrète. Discrète et néanmoins efficace. Voilà une petite affaire qui mérite d’être connue. Créée par Michèle Alliot-Marie en 1994, La fondation du bénévolat a tout de suite eu beaucoup de chance ; elle a immédiatement obtenu cinq millions de Francs (soit 1,025 m€ 2013) du Ministère des Sports. Il faut dire que le titulaire du poste était Alliot-Marie Michèle.

    Cette fondation comptait dans son conseil d’administration des personnages comme Bernard Marie, ancien Député-Maire de Biarritz et papa de sa fille Michèle, à laquelle il a légué la fonction, et un certain Henri Proglio. Tiens, l’amateur de danseuses du ventre marocaines ! Le beau-frère de MAM, Jean-Pierre Olive, contrôlait la boutique de son poste de trésorier. Pour compléter le tableau, toutes les fées s’étaient penchées sur le berceau de la chanceuse fondation. Elle était née sous le parrainage de tout ce que l’entreprise publique ou soi-disant privée sous contrôle de la haute fonction publique : la Caisse des Dépôts, EDF et GDF-SUEZ (normal, Proglio !), la SNCF, la Banque Postale, Groupama.

    Bref ! Une caricature de boîte à détourner l’argent public. MAM, sa famille et ses complices auraient pu profiter tranquillement du système en s’offrant discrètement du bon temps sous couvert de colloques bidon aux îles avec hôtels de luxe et restaurants gastronomiques. Il fallait en plus faire tomber la monnaie directement dans leurs poches en bons billets de banques et gros chèques. Le truc classique : des prestations surfacturées ou fictives, notamment de l’Hôtel Chantaco de Saint-Jean-de-Luz, propriété du père Marie. Ce qui n’est pas du goût de la Justice.

    Michèle Alliot-Marie a beau avoir quitté la présidence de la fondation en juillet 2014 : il se peut bien que, cette fois, elle ne parvienne pas à passer entre les gouttes. (A suivre)