On ne peut quand même pas être Charlie ad vitam aeternam !

« Habituez-vous à vivre avec le terrorisme ! » Manuel Valls

    Comme je suis un peu masochiste, j’écoute régulièrement France Culture et France Inter. Ce matin, sur cette radio, j’ai ainsi pu, à propos des attentats de Copenhague, entendre le prêche d’un éditorialiste maison que je reproduis ici en grande partie et dont voici les premiers mots : « Il était clair que ce qui s’est passé à Paris se reproduirait ailleurs et il est malheureusement tout aussi clair que ce qui vient de se reproduire a Copenhague se reproduira tôt ou tard dans d’autres capitales d’Europe ! » 

    Plus loin : « La question est comment limiter cette menace puisque l’éliminer, du jour au lendemain, on ne le peut pas ! » Puis vient le propos central de son éditorial : « Il y a d’abord deux grandes erreurs à ne pas commettre : la première serait de faire de ces paumés devenus assassins des combattants aguerris mus. par de profondes convictions, l’avant-garde organisée d’une grande bataille qui attendrait inéluctablement l’Europe ; […]la seconde erreur à éviter serait de confondre ces tueurs fous avec l’ensemble des Musulmans d’Europe. Cette erreur, les sociétés européennes ont l’intelligence de la rejeter, mais il faut pourtant savoir et marteler, avant que ces attentats finissent par aveugler trop de gens, […]que ces criminels ne sont […]qu’une proportion moins que microscopique des Européens de confession ou d’origine musulmane[…]. Pour le reste, c’est affaire de bon sens, de nerfs et de police, de moyens accrus pour la surveillance et le renseignement, de vraie coordination  européenne entre tous les services concernés, et de réorganisation des prisons pour qu’on n’y mette plus de jeunes braqueurs malléables en contact avec des théoriciens du djihad. Cela ne suffira pas ? Non, hélas ! « 

    Arrive enfin le morceau de bravoure, le propos auquel tout ce qui a été dit d’abord servait de mise en bouche. « …Car il faudra du temps pour passer cette vague qui demande avant tout de beaucoup plus vigoureusement dénoncer l’ampleur des crimes commis par les djihadistes contre d’autres Musulmans à travers tout le Proche-Orient. Les ennemis de l’Islam, les seuls, les vrais, ce sont les djihadistes ! Ceux de l’état islamique aujourd’hui qui tuent, massacrent, pillent et violent un incommensurable nombre de Musulmans. Défendre l’Islam, ce n’est pas assassiner des caricaturistes et des Juifs, c’est s’attaquer à ces gens-là et il est plus que temps de le dire haut, fort et quotidiennement. » Des 21 chrétiens décapités dimanche en Lybie, rien ! Ainsi, il ne s’agissait pas pour l’éditorialiste de nous éclairer sur les menaces qui pèsent sur NOUS mais sur celles qu’encourt l’Islam ! Et il n’est pas question de nous dire comment défendre NOTRE société mais l’Islam. 

Des 21 chrétiens décapités dimanche en Lybie, rien ! 

    J’aurais cru, si je ne connaissais l’auteur de ces mots, entendre le plaidoyer pro domo d’un dignitaire musulman soucieux d’abord de défendre sa boutique et sa chapelle. Pas du tout ! L’auteur de ces lignes est un certain Bernard Guetta, un Piérouge d’Algérie absolument fasciné par l’Islam et les Musulmans, auxquels il est prêt à tout passer pour, sans doute, expier on ne sait quel crime (le « colonialisme », sans doute !). Son thème favori, qu’il développe depuis une éternité, est : « Les vraies victimes de l’islamisme, ce sont les Musulmans eux-mêmes ! » Air connu moult fois entendu dans tous nos médias.

    Cet éditorial illustre à merveille l’air du temps : la crainte que soit découverte la supercherie qui consiste à faire croire aux peuples que deux civilisations aussi antinomiques que la civilisation romaine-chrétienne et la civilisation islamique peuvent cohabiter au sein d’une même société. L’Occident et le monde islamique peuvent se côtoyer, travailler ensemble, commercer ensemble mais chacun chez soi. Comme c’était le cas en Algérie française, n’en déplaise à ceux qui réinventent l’Histoire au gré de leurs passions du moment. Nos élites ont l’obsession de cacher aux bons peuples la malignité potentielle de l’islam d’aujourd’hui. Mais c’est devenu intenable du fait même de ceux qu’elles veulent protéger.

    Mais attachons-nous au fond et essayons de décrypter l’édito de Bernard Guetta. Quel en est le message subliminal ? La réponse est : « Quoi qu’il arrive, nous nous obstinerons dans notre politique ! » Et quelle est cette politique ? Mes lecteurs la connaissent : c’est le remplacement de notre société romaine-chrétienne basée sur la Nation et la Famille par une autre mettant en valeur les communautés et les individus. La société ancienne se voulait homogène et avait en vue l’intérêt général ; sa remplaçante est éclatée et vise au service des intérêts catégoriels et individuels. La société ancienne choisissait ses chefs ; dans la nouvelle, ce sont ses promoteurs qui choisissent leurs clients et leurs obligés. La société ancienne ne se mêlait pas d’imposer ses valeurs aux autres peuples ; la nouvelle se veut universelle et prétend exporter son modèle partout, y compris contre la volonté des peuples. Notre société professait : « A Rome, fais comme les Romains ! » ; sa remplaçante dit aux Immigrés : « A Rome, fais comme chez toi ! »

L’Islam tel qu’il est vécu depuis trente ans est potentiellement générateur de terrorisme.

    Ce qui s’est passé au Danemark indique tout simplement que l’Islam tel qu’il est vécu depuis trente ans est potentiellement générateur de terrorisme. Dans mon village de Kabylie, il n’y avait pas de mosquée ; aujourd’hui, chaque quartier veut la sienne. Pourquoi ? Parce que ce qui était réservé au vendredi, la prière collective, est devenue la norme. Au vingtième siècle, la polygamie, qui n’est pas une norme « musulmane » mais une pratique traditionnelle très ancienne pour pallier la disparition, à la guerre, le plus souvent, des hommes, était confinée aux sociétés africaines traditionnelles. Les textes sacrés réservaient le hadj (le pèlerinage à la Mecque) aux Musulmans qui, l’âge de la retraite venue, quittaient la vie active. Avant de partir à la Mecque, on réglait sa succession et on se réconciliait avec les gens avec lesquels on était fâché, ce qui donnait lieu à de spectaculaires séances d’attendrissement collectif. Au retour du hadj, si on en revenait, on quittait effectivement la vie active. Et cela allait très loin : par exemple, on n’avait plus le droit de toucher (au sens propre) de l’argent et on ne réclamait pas à manger. C’est pour cela que, dans tous les pays musulmans, on voyait des groupes de personnes plus ou moins âgées habillées de blanc occupées exclusivement à la méditation et à la palabre, les mains égrenant sans fin leur chapelet. Au moment du repas, ce sont des enfants qui leur apportaient leur pitance. Dans l’Islam traditionnel, personne ne s’arrogeait le droit de donner des leçons aux autres. Les cheiks (sages et lettrés) ne faisaient pas de prêches du haut d’une chaire ; ils donnaient des conseils à ceux qui les consultaient.

    Aujourd’hui, la polygamie est pratiquement devenue une règle, y compris chez des peuples qui ne la connaissaient pas avant ce siècle. Et elle a pris une formidable importance en Europe où, grâce à une interprétation abusive du principe du « regroupement familial » et une entourloupe administrative qui fait passer les femmes surnuméraires dans la catégorie « foyers monoparentaux » qui, de ce seul fait, est en augmentation exponentielle en France. Aujourd’hui, on voit au pèlerinage de la Mecque des couples de moins de trente ans avec leurs enfants en bas âge. Aujourd’hui, des « musulmans » font plusieurs fois le voyage de la Mecque (il n’est pas question d’appeler ça « hadj »), d’où ils ramènent des bijoux qu’ils vendent ensuite à des matrones aux bras chargées d’or jusqu’au coude. Aujourd’hui, des « musulmans » font porter à leurs enfants de quatre ans des coiffes dites « islamiques ». Aujourd’hui des « musulmans » font rater l’école à leurs enfants parce qu’ils ne veulent pas qu’ils ratent la prière du vendredi à la mosquée alors que le vingtième siècle n’a jamais vu – et ce, nulle part au monde – un enfant dans une mosquée.

    Cette dérive de l’Islam date de la fin des années soixante-dix, époque à laquelle des barbus à djellabas et sandales, le plus souvent venus du Maroc, faisaient sans relâche les escaliers des cités de banlieues pour ré-islamiser leurs ouailles. Peu à peu, l’islam traditionnel d’inspiration soufiste a disparu et laissé place au salafisme le plus radical qu’est, en vérité, le wahhabisme. Tant et si bien que des enfants d’immigrés auxquels leurs parents avaient donné un nom français en signe d’allégeance à la France et pour les aider à s’intégrer dans leur nouveau pays ont changé de nom et élevé leurs propres enfants, nés ici, dans l’islam le plus rétrograde. En 2015, des enfants d’immigrés, nés en France il y a quarante ans, sont islamisés. Comment s’étonner que des jeunes musulmans de 22 ans (l’âge du tueur de Copenhague) ne soient pas naturellement, en toute bonne conscience, radicalisés ? Et comment continuer à soutenir que les Musulmans d’Europe, dans leur très grande majorité, ne sont pas sur la même ligne que les « djihadistes » de Paris, de Copenhague, de Benghazi, de Karachi ou de Bagdad ?

    Certes, la très grande majorité d’entre eux ne passera jamais à l’acte. Mais combien ont applaudi Merah, les Kouachi, Coulibaly et, maintenant, El-Hussein ? Des millions, je l’affirme car j’e l’ai vu de mes propres yeux à Toulouse pour Merah.

Pour un islam anglican français.

    Alors, en réalité, mais ceux qui alternent au pouvoir depuis quarante ans ne l’admettront jamais, la France doit renoncer non seulement à son discours mais aussi à sa politique cultuelle et, c’est lié, à sa politique d’immigration. En matière religieuse, il n’est plus temps de demander aux soi-disant « autorités musulmans » de réformer l’islam français, ce, pour la bonne raison qu’ il n’y en a pas ! Les gens du CFCM sont des représentants de leurs propres pays auxquels on a donné fissa la nationalité française et auxquelles on a abusivement délégué la tutelle de leurs concitoyens respectifs. D’ailleurs, les charger d’une telle mission est absurde et, je le dis haut et fort, criminel, car eux-mêmes partagent – et, pour certains, propagent – l’idéologie islamiste. Les Frères musulmans de l’UOIF ne cachent même pas que leur but ultime est l’islamisation de l’Europe (!).

    La seule solution qui vaille est que l’État prenne lui-même en charge la mission, VITALE compte tenu des menaces qui planent, de reformer l’islam pour le rendre compatible avec non seulement nos lois mais aussi nos mœurs^[1]. Créer un islam anglican français est devenu une priorité absolue. Mais ça ne suffit pas : il faut imposer aux citoyens français de signer une charte par laquelle ils s’engagent à respecter cet islam officiel. Enfin, mais ça va de soi, en finir avec la législation relative à l’immigration : par exemple, mettre fin à l’absurdité de la multiple nationalité, surseoir sine die à toute nouvelle naturalisation et instaurer l’immigration Ø absolue : la France n’a pas besoin de gens qui viennent comme travailleurs ou étudiants et qui restent comme chômeurs ou assistés sans même jamais dire « Merci ! ».

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^[1] Un musulman français qui n’admet pas qu’on puisse représenter le prophète Mohamed alors que les Musulmans eux-mêmes le faisaient jusqu’au XVIIIème siècle ne PEUT pas vivre en France.