Curiosités d’une campagne

Dans le Vaucluse, le FN veut récolter ce que Bompard a semé

    La volonté d’hégémonie du FN et la rancune haineuse dont il fait habituellement preuve vis-à-vis de ses anciens cadres qu’il a lui-même exclus trouvent une illustration exemplaire en Vaucluse. Là, la petite dernière du clan Le Pen avait trouvé matière à faire une éblouissante et météorique carrière sous le parrainage bienveillant du maire d’Orange. En 2012, l’entente était suffisamment solide pour que Marion Maréchal-Le Pen se présente et se fasse élire dans la troisième circonscription du Vaucluse (celle de Carpentras) avec, comme suppléant, Hervé de Lépinau, vice-président de la Ligue du Sud, le parti de Jacques Bompard.

    Mais l’idylle n’a pas duré. Fâché avec Robert Ménard, qui lui a « piqué » son directeur de cabinet alors qu’il l’avait soutenu en 2014, voici maintenant Jacques Bompard confronté aux appétits du FN et de sa jeune députée. Les bisbilles ont commencé à l’automne avec les sénatoriales et un échec des « Patriotes »^[1] à conquérir le moindre siège ; elles se poursuivent avec les départementales. Décidé à balayer les Bompard, le FN leur oppose ses candidats partout dans le département, y compris dans les « fiefs » des époux Bompard : Orange et Bollène. Depuis qu’il a réussi à débaucher plusieurs responsables de la Ligue du Sud, le parti mariniste croit son heure venue.

    Le Vaucluse apparaît comme un véritable laboratoire de la méthode Marine Le Pen corrigée Philippot, qui consiste à recruter ses cadres chez les autres et, tel un coucou, pondre ses œufs dans le nid de ses congénères. Calcul à court terme qui fait fi de l’intérêt national car ce n’est pas en prenant la place d’autres patriotes que le FN sauvera la France. De quoi se poser la question de ses véritables intentions : MLP prétend conquérir le pouvoir pour sauver la France ; n’est-ce pas plutôt conquérir des fiefs qui l’intéresse ? Si encore, c’était aux dépens de l’UMPS !

    Plus sérieusement, si Marion Maréchal-le Pen^[2] a l’ambition de devenir présidente du Conseil général du Vaucluse, la meilleure façon d’y parvenir n’était pas de se mettre à dos Jacques Bompard^[3]. N’était-il pas raisonnable de s’entendre au préalable, dès avant les sénatoriales, sur le thème : le Sénat pour Mme Bompard, le Conseil général pour MMLP ? L’appétit pantagruélique du FN a déjà eu pour résultat de rater le premier ; il se soldera par un échec au second. Car le vote patriotique n’est pas extensible. Total : dimanche, les deux camps se partageront un électorat virtuellement majoritaire et gage de succès dans l’union. Et, le dimanche soir suivant, ils feront une gueule d’enterrement en comptant leurs élus car, mode de scrutin oblige, leur division fera le jeu de leurs adversaires. Et c’est ainsi que le patient travail de Jacques Bompard sera réduit à néant.

    Cette réflexion vaut évidemment au niveau national. Tout le monde admet que le FN n’accédera jamais au pouvoir, même localement, sans une alliance avec d’autres partis patriotiques basée sur l’équilibre et un respect mutuel. L’exemple du Vaucluse montre qu’on n’en prend pas le chemin par la faute du FN. Ce qui n’étonnera pas ceux qui ont entendu que MLP et ses amis entendent conquérir le pouvoir seuls.

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^[1] Je mets des guillemets car, pour moi, le patriotisme, c’est d’abord penser à faire gagner la France, pas à piquer la place d’autres Patriotes.
^[2] Qui a oublié qu’elle doit son élection à une triangulaire dont elle n’est pas près de bénéficier de nouveau.
^[3] Réélu maire d’Orange en 2014 avec près de 60% des suffrages et 65% de participation.

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Pour Najat la marocaine, c’est le menu avec porc qui est confessionnel, pas le menu sans porc

    Voilà bien un de ces débats à la c.. dont la politique et les médias français raffolent. Quelle mouche a piqué Gilles Platret ? Réponse : la démagogie la plus primaire qui soit, celle qui consiste à flatter les bas instincts supposés de nos compatriotes électeurs du FN. En se réveillant, un matin, Gilles s’est demandé comment faire voter UMP les électeurs du FN. Et il a trouvé ça ! Car, comme chacun sait, en chacun d’eux sommeille un raciste islamophobe. C’est entendu : ce mec est un imbécile et un provocateur dont je serais curieux de savoir si, comme la plupart de ses collègues UMP, il n’a pas aidé les islamistes locaux à construire une mosquée.. Mais que dire de ceux de son parti, à commencer par son président, qui lui ont emboîté le pas et, pour certains, renchéri ?

    De quoi s’agit-il en définitive ? De mettre fin à quelque chose qui s’est toujours et partout en France fait naturellement : proposer une viande différente quand du porc était au menu de la cantine. Ce, non pour encourager l’enfant dans sa religion mais, tout simplement, pour qu’il ait comme ses camarades, de la viande au repas.

    L’affaire fait le buzz dans les médias dont je note, au passage, que beaucoup ont transformé « fin du menu de substitution » en « menu sans porc ». Comme s’il était question d’imposer le porc dans les cantines. Ce qui est déjà le cas, en réalité, et pas seulement dans les cantines. Les musulmans mangent du porc tous les jours sans le savoir car la graisse de cet animal apparemment grognon mais très bon enfant est omniprésente dans l’alimentation industrielle. Sauf à ne manger que de la viande boucherie, des céréales et des légumes frais ou secs, le porc est INEVITABLE ! Et, plutôt que d’interdire qu’on serve une autre viande quand il y a du porc au menu des cantines scolaires de sa ville, le maire de Chalon-sur-Saône devrait réfléchir au moyen d’y faire servir de la viande SAINE, qu’elle soit porcine, ovine, bovine ou affublée de tous autres qualificatifs en ine. Le problème, dans les canines, ce n’est pas qu’on y mange de la viande de porc mais qu’elle soit alourdie de 30% d’eau, chargée de sel et truffées d’adjuvants tous aussi nocifs les uns que les autres pour la santé de nos enfants.

    Enfin ! Dans cette affaire, le comble de la fumisterie a été atteint par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale (j’ai hâte de la voir renvoyée à l’éducation de ses propres enfants !) qui, en un formidable tournemain sémantique, s’est scandalisée de ce que le maire de Chalon veuille « Supprimer la possibilité d’avoir un menu non confessionnel ». Pour Najat, c’est le menu AVEC porc qui est confessionnel, par le menu SANS porc. Remarquer, à bien y réfléchir, c’est, pour Najat la Marocaine, parfaitement logique.

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Le maire FN de Beaucaire va débaptiser la rue du 19 mars 1962

    Julien Sanchez, le jeune maire front national de Beaucaire, a décidé d’imiter celui de Béziers et de débaptiser la rue du 19 mars 1962 de sa commune. Pour motiver sa décision, il a cité la fusillade du 26 mars au cours de laquelle quarante-six Algérois manifestant pacifiquement ont été tués et deux cents autres blessés à Alger. Il a également cité les tueries du 5 juillet 1962 qui, à Oran, ont fait le jour-même et les jours suivants plusieurs centaines de morts et « disparus ». Un massacre manifestement programmé et réalisé alors que le Général Katz, avait ordonné aux 18 000 hommes cantonnés à Oran, de rester dans leurs casernes.

    Enfin, il faut noter que, tant le 26 mars que le 5 juillet, le soir-même des massacres, le Général De Gaulle, président de la République, était à la télévision pour, le 26 mars, demander aux français de voter « oui » au référendum sur l’autodétermination , et, le 5 juillet, pour proclamer l’indépendance de l’Algérie. Dans les deux cas, il n’a pas dit un mot sur les massacres.

    Dans la bouche de Julien Sanchez, pas un mot sur le massacre de 150 000 Harkis et membres de leurs familles, ni du camp de concentration de Saint-Maurice-l’Ardoise, à quarante kilomètres de Beaucaire. J’espère qu’il ne l’a pas fait sciemment ; si c’était le cas, ce serait vraiment scandaleux de la part d’un Patriote. Mais, même s’il s’agit d’un oubli, c’est au minimum léger car parler du 19 mars 1962 sans penser au sort fait aux Harkis est tout simplement inimaginable.

    Mais je suis sûr qu’il s’agit juste d’un raccourci du Midi Libre. Enfin, j’espère !