Départementales : le vainqueur est …l’anti-France ! (2)

Une victoire pour rien d’un coucou prédateur ?

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    Non seulement le FN persiste dans sa volonté d’hégémonie mais il veille à ce qu’aucun autre parti patriote ne lui dispute l’électorat nationiste. Pour Marine Le Pen et son équipe, de même que pas une tête ne doit dépasser au sein même du FN, pas un autre parti ne doit émerger dans la mouvance patriotique. Du coup, les alliances avec des formations existantes comme Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers ou le Rassemblement pour la France, fondé par Charles Pasqua et présidé par Christian Vanneste, sont impossibles. Les manœuvres d’approche des leaders de ces mouvements ne débouchent la plupart du temps que sur des soutiens ponctuels et des alliances locales éphémères.[1] Quant aux partis fondés par d’anciens cadres du FN en rupture de ban, ils sont réduits à faire de la figuration au sein du mouvement satellite de Marine Le Pen, le Rassemblement Bleu Marine.

    Mieux, si j’ose dire, le FN pratique sans vergogne ce que j’appelle la stratégie du coucou : pondre ses œufs dans le nid des autres. En langage plus actuel, il n’hésite pas à lancer des OPA sur les entreprises politiques patiemment construites par d’autres. Dans certains cas, le FN se comporte en flibustier. L’exemple du Vaucluse est, de ce point de vue, édifiant. Là, c’est à une véritable captation de l’électorat de la Ligue du Sud qu’on assiste ces temps-ci. Une opération où on a vu le vieux briscard Jacques Bompard manœuvré comme un débutant par la jeune Marion Maréchal-Le Pen.

    Evincé du FN, comme tous ceux qui faisaient de l’ombre à Jean-Marie le Pen, en 2005, Jacques Bompard a fait ses preuves en Vaucluse où il a construit un véritable fief électoral. Une réussite qu’il doit à un gros travail de terrain qui lui vaut d’être réélu deux fois à la Mairie d’Orange en 2008 et 2014 avec 61 et 60% des voix. Revenu en grâce à l’occasion d’une alliance avec Marion Maréchal Le Pen qui permet à celle-ci d’être élue Députée du Vaucluse en 2012, le voici maintenant confronté à l’appétit de celle qu’il a couvée.

    Le FN dira que l’électorat n’appartient à personne, que le Vaucluse est gagnable, que c’est la loi de la politique, etc. Certes ! Mais quand on prétend mettre de la morale en politique, ne doit-on pas penser et agir différemment ? Nonobstant, n’était-il-pas possible à Marion Maréchal Le Pen, au lieu de profiter de la notoriété d’un allié puissant, mettre son nom au service de la conquête d’un autre Conseil général ? Il y a, autour du Vaucluse, au moins deux Départements susceptibles de conquête par le FN : le Gard, qui devrait lui échapper de justesse dimanche prochain mais pourrait aussi bien tomber dans son escarcelle, mais aussi – et je m’étonne que les « experts » n’en aient pas parlé – les Bouches-du Rhône. Dans ce Département, les candidats FN ont obtenu 33,5% des suffrages. Avec un booster comme MMLP, il aurait eu plusieurs points de plus, et son score eût sans doute été supérieur à celui réalisé dans le Gard voisin. Or, le FN avait autant de chances de gagner les Bouches-du-Rhône, fief socialiste, que le Gard. Quel coup de gong c’eût été !

    Le FN a préféré la stratégie du coucou et Marion Maréchal le Pen a opté pour la flibuste. Du coup, le pire est possible, à savoir l’obstruction de la part de la Ligue du Midi. Et on ne pourrait que le déplorer car comment ne pas le comprendre ? Mise en orbite en 2012 par Jacques Bompard et les siens, MMLP s’avère une redoutable prédatrice. Comment ne pas envisager que son appétit aille jusqu’à lorgner sur les Mairies d’Orange et de Bollène ? Devenue présidente du Conseil général du Vaucluse, Marion Maréchal le Pen aurait des moyens colossaux pour mettre en œuvre un véritable siège politique de ces deux Communes et les asphyxier en vue d’une conquête en 2020. La logique voudrait que Jacques Bompard y mette le holà dès dimanche prochain. Ce serait un sacré poisson d’avril pour le clan Le Pen.

    Mais le pire n’est jamais sûr. Le Vaucluse sera sans doute gagné grâce à des désistements respectifs. Mais il l’eût été de toute façon. En revanche, quels dégâts en perspective pour le mouvement patriotique ! La stratégie à court terme est, encore une fois, bonne pour la trésorerie du FN et le confort de ses dirigeants, tous grassement rémunérés. Mais c’est une véritable catastrophe pour la France. Les patrons des partis souverainistes cités plus haut, les Dupont-Aignan, Villiers et Vanneste sont d’ores-et-déjà revenus dans la sphère d’influence de l’UMP. La perspective d’une arrivée au pouvoir suprême d’Alain Juppé a sans doute joué mais l’étanchéité quasi psychorigide à toute alliance honnête et respectueuse dont fait preuve le FN n’y est pas étrangère. Et je gage que le spectacle du Vaucluse ne sera pas de nature à rassurer les autres candidats à l’union avec le FN.

    Année après année, élection après élection, succès après succès, tout concourt à me conforter dans l’idée que le FN est incapable de constituer une chance de préserver la France des dangers qui la menacent. Je me suis souvent demandé si le FN n’était pas l’assurance-vie de l’UMPS. Hier, je l’écrivais une fois de plus à regret en pensant à ses militants sincères et à ses électeurs, à tous ces Français désespérés qui s’accrochent à lui comme des noyés à une bouée. Il m’arrive souvent, en lisant les messages privés de lecteurs démoralisés par le pessimisme qui sourd de mes analyses, de me dire que je ne devrais pas briser leurs rêves et ruiner leurs espérances par des démonstrations si inexorablement accablantes. Mais je les crois lucides. Et je ne me résous pas à assister au naufrage de l’espérance patriotique sans donner l’alarme.

    Je l’ai fait dès 2009 en en parlant d’homme à homme avec Louis Aliot. J’ai alors compris que le projet du FN était de prendre le pouvoir seul en quinze ans. J’ai fait remarquer qu’il serait trop tard mais en vain. Quatre ans plus tard, j’ai eu la même conversation avec Louis Aliot. Il a admis que quinze ans étaient un délai trop long mais n’a pas remis en question la stratégie générale. S’agissant d’alliance avec d’autres partis, il m’a parlé du Rassemblement Bleu Marine (même pas un Rassemblement Bleu Blanc rouge !)… Tout ce qui suit était dans mon argumentation.

    Le FN n’aura jamais le pouvoir car, quand les Français seront mûrs pour le lui offrir, ils ne seront plus en situation de le faire. Pendant que le système nous amuse avec des élections qui ne mènent à rien, son projet avance. Pour y mettre fin, c’est en 2017 qu’il faut un Patriote à la tête de la France. Après, il sera trop tard. Car le système est très réactif ; il sait s’adapter. Par exemple, Dreux, la ville qui a beaucoup fait parler d’elle en 1983 pour cause d’alliance RPR-FN a été parfaitement reprise en main par l’UMPS ; pas en 1989, quand j’y étais adjoint au Maire Jean Hieaux mais à partir de 1995. Ce fut fait avec Gérard Hamel qui y remit à l’honneur la politique de la socialiste Françoise Gaspard entre 1977 et 1983, en favorisant l’immigration et la communautarisation. Pour cela, il eut des moyens considérables via l’ANRU (l’ « arroseuse ») de 2006 à 2013. La commune voisine, Vernouillet, socialiste, a poussé la démarche au point qu’on pourrait qualifier sa gestion d’ « immigro-centrée ». Le maire actuel de Vernouillet, Daniel Frard, est tellement adepte de la communautarisation de notre pays que certains citoyens historiques de sa commune se plaignent qu’il ne daigne même plus leur serrer la main, tant celles de ses électeurs immigrés suffit à son bonheur. Ces deux communes sont, comme beaucoup d’autres, vouées à l’accueil des primo-arrivants auxquels force subventions permettent d’assurer un accueil plus que digne. Pour l’anecdote, j’ai appris récemment qu’on vient à Vernouillet de très loin pour obtenir en urgence des visas pour les pays d’Afrique. Cela conforte la certitude, acquise depuis que j’ai vécu à Toulouse, que certaines communes de France sont véritablement vouées à l’accueil des immigrés et à ce que Renaud Camus appelle le « grand remplacement ». Inutile de préciser que le FN, malgré ses scores, n’y présente plus aucun danger pour l’UMPS. Ce qui explique qu’aucune de ses pointure n’y soit allé relever l’héritage de Jean-Pierre Stirbois et que la veuve de celui-ci, Marie-France, en soit partie très vite pour des cieux plus cléments (Nice).

    Au plan national et européen, le système sait ralentir le cours de son entreprise de destruction des nations occidentales et de leur civilisation quand ses menées sont par trop visibles et trop évidemment nocives. Rappelez-vous l’affaire du gender appliqué dès l’école maternelle : cela fait plus d’un an que plus personne n’en parle. Et sa promotrice la plus voyante, Najat Vallaud-Belkacem, a presque disparu des radars médiatiques. Or, non seulement elle est toujours là mais, de plus, elle a pris la tête du ministère de l’Éducation nationale qui est le principal instrument de la mise en œuvre de ce projet. Pensez à l’immigration massive et à la communautarisation de notre société : deux-cent-mille immigrés non plus musulmans mais islamisés – ce n’est pas la même chose – entrent en France chaque année et deviennent français trois ans après par la grâce des lois Valls, le tout, en toute discrétion.

    Quand, en 2022, Juppé aura fini son mandat de Président de la République élu en 2017, ce ne sont plus 25% Français qui auront au moins un grand-parent étranger mais 25% des électeurs qui auront au moins un grand-parent musulman : ce n’est pas la même chose. Un étranger s’assimile, un musulman de 2015, pas, surtout quand rien n’est fait pour l’y obliger. Quand Juppé aura terminé son mandat, les Français, les vrais, ceux qui se disent exclusivement français, ceux qui donneraient leur vie et celle de leurs enfants pour leur pays, seront très majoritairement prêts à balayer l’UMPS et ses satellites. Mais, alors, l’UMPS et ses satellites n’en auront cure car, ainsi que leur think tank Terra Nova le promeut depuis des années, l’électorat patriote sera minoritaire et très largement dépassé par l’électorat immigrationniste et même, immigré, communautariste, européiste, atlantiste et cosmopolitiste. Un électorat auquel on aura permis de vivre en France avec tous les droits y afférant mais sans être astreint à aucun des devoirs constitutifs de la nationalité française puisqu’ils auront tous été abolis. Un électorat entretenu et vivant entre soi, sans aucune obligation d’intégration (le mot est en passe de devenir un gros mot) ni même de solidarité nationale, en n’ayant qu’une obligation : servir de débouché,  de système digestif, aux quantités monstrueuses de merdes empoisonnées dont les multinationales apatrides auront toute liberté pour inonder notre pays.

    Alors, le FN continuera de cartonner. On peut même lui prédire des scores à la soviétique dans l’électorat patriotique. Mais les Patriotes ne représenteront plus que 30% de la population française. Le FN aura sa part de la curée démocratique mais il ne sera plus d’aucun danger pour le système. J’ai un jour écrit qu’il serait le fossoyeur de la Nation, ce qui a été mal compris. Je voulais signifier par là que Marine Le Pen serait élue pour présider aux funérailles de la France, c’est-à-dire trop tard. Dans les conditions et les perspectives actuelles, ce ne sera même plus ça. Marine Le Pen ne sera pas élue en 2017, et elle ne POURRA plus jamais l’être, ni aucun candidat patriote, faute d’électeurs. Pour que cette évidence soit contrariée, elle doit renoncer à sa stratégie actuelle et accepter de jouer loyalement le jeu de l’émulation politique entre les Patriotes en vue d’une alliance mutuellement respectueuse des personnalités et des différences. A défaut, la France est perdue !

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[1] Béziers est un cas particulier ; là, c’est Robert Ménard qui mène la barque et, accessoirement, promène ses soutiens. Ménard a conquis la Municipalité avec comme directeur de campagne Grégoire Annet, un pilier de Debout la république (devenu Debout la France), dont plusieurs membres sont sur sa liste en compagnie de gens du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, du Rassemblement pour la France de Vanneste et de la Ligue du Sud de Jacques Bompard. Tous ces partis lui ont, depuis, repris leur soutien. Le FN, auquel Ménard n’a épargné aucune avanie, sera le dernier à le faire mais il le fera. Car l’ingratitude et l’incapacité à garder ses amitiés sont un trait de son caractère. Ménard finit toujours par écœurer ceux qui l’ont aidé ; par exemple, Rony Braumann et Jean-Claude Guillebaud, qui lui ont permis de créer Reporters sans frontières avec le soutien et d’énormes subventions des gouvernements successifs de Mitterrand.

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12 réponses à Départementales : le vainqueur est …l’anti-France ! (2)

  1. gudule dit :

    Je suis en accord avec votre analyse. Je voudrais ajouter que le Front national a quand réussi son hold up sur la vie politique française. Le Front National est devenu le premier parti de France si parmi ces membres il n’y avait pas d’authentique raciste qui ne comprennent pas qu’être patriote ce n’est pas avoir la haine contre des individus qui ne sont responsables de la politique d’immigration menée par l’umps depuis trente ans ils sont là pour essayer de nourrir leur famille. Les vrais responsables ceux sont les politiques qui ont laissé entrer autant de gens complices avec le patronat. Ces hommes politiques ont été laxistes en matière de justice supression de la dpouble peine…Comment être étonné quand on voit les origines des hommes politiques dont Valls est le parfait exemple puisqu’il a bénéficié des lois généreuses mis en place depuis les années 60. Le grand remplacement est en marche depuis 1981. Des villes de banlieues de grandes metropoles ne sont déjà plus française. On a un maire d’origine étrangères qui appliquent unpolitique pour ses administrés. Le communautarisme est là et bien là. Le FN vous avez raison ne peut gagner seul les départementales vont leur ouvrir les yeux . S’il veut le pouvoir suprême il devra s’ouvrir au pouvoir suprême il devra faire des. alliances.

  2. Miane albert dit :

    Mon premier commentaire négatif sur cet article ayant été semble-t-il été censuré en voici un autre qui contredit cet article mal informé : le FN se retire au profit de la ligue du Sud…un gentil coucou ce FN qu’on décrie a tort comme le font UMPS.
    Il ne faut pas se tromper d’adversaire et savoir espérer pour l’avenir

    • Kader Hamiche dit :

      Votre premier commentaire a été censuré parce que vous avez été grossier et insultant.
      Le FN s’est retiré à Bollène parce que Mme Bompard était mieux placée pour l’emporter. A défaut, c’est le candidat socialiste qui passait. Une manière, croit-il, de gagner sa neutralité dans les autres cantons en abandonnant une proie …hors d’atteinte pour lui ! Par ailleurs, sans la Ligue du Sud, le FN n’a aucune chance de gagner le Vaucluse. Cela valait bien le sacrifice d’un siège promis à d’autres.

  3. Jany dit :

    Merci Kader pour cette très bonne analyse, même si ce n’est qu’une pseudo stratégie à Bollène, le FN devrait comprendre qu’il a interêt à s’unir à d’autres mouvements patriotes.
    Cordialement

    • Kader Hamiche dit :

      Ce serait surtout l’intérêt de la France. J’ai l’impression que le FN, lui, se contente d’être le seul à manger les restes de l’UMPS.

      • Jany dit :

        Evidemment mon cher Kader ,c’est ce que je sous-entendais ,l’essentiel est de sauver notre pauvre pays la France que l’on s’acharne à faire disparaitre.J’ai meme l’impression que tout ce petit monde politico-médiatique s’arrange pour ne faire apparaitre que « la bête immonde »et occulter les autres partis patriotes ,c’est tellement plus facile!

        • Danielle dit :

           » …. La France est en etat de peche mortel, elle connaitra un jour le chatiment…. » Marechal juin, a propos du massacre consenti des harkis. On y arrive.

  4. Michelle Favard dit :

    On peut en vouloir à MLP pour certaines de ses actions, particulièrement au sein de son parti – ce qui est mon cas – mais il semble que votre hostilité vous aveugle en rejetant sur elle seule l’inexistence d’alliance entre le FN et d’autres partis (autres que l’UMPS). D’ailleurs, ces partis l’ont-ils jamais souhaitée ou sollicitée ?
    Quoi que l’on dise, le désistement du FN à Bollène est un geste honorable.
    En politique, tout peut être remis en question, du jour au lendemain. Attendons donc le résultat de ces élections pour juger équitablement de la situation.

  5. chemineau dit :

    Que de clairvoyance , merci pour votre article . Souhaitons un début de compréhension par ceux qui se veulent être français avant tout. Stop au communautarisme imposé par l’umps à des fins personnelles

  6. Azzedine dit :

    Tous les commentaires ont leur pertinence. Je souhaite néanmoins rajouter, que les Français que nous sommes, sommes dupés depuis plusieurs années par le tandem UMPS, par le mode de scrutin qui défavorise le Front National, en effet comment expliquer que le Front National qui est en tête dans 43 départements sur 98 au 1er tour (plus de 5 millions d’électeurs) et que dimanche il se pourrait qu’ aucun ne soit administré par le parti de Marine Le Pen et qu’il y aura certainement que quelques dizaines de binômes élus, sur plus de 2000!!!!
    Ce mode de scrutin est scandaleux, car il ne reflète pas la réalité des urnes. L’élection devrait être comme pour le scrutin régionale, et là, il y aurait une représentativité plus cohérente, qui permettrait d’avoir tous les partis politiques représentés.
    Dans cette assemblée une représentativité politique tripartite, permettrait sans aucun doute d’éviter les arrangements qu’ont l’habitude de faire le tandem UMPS, qui ont ruiné grand nombre de conseils généraux, à venir départementaux.

  7. roger dit :

    Même si votre analyse se tient dans la nébuleuse des stratégies politiques le FN reste le seul parti qui combat l’anti France.

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