Suite à un commentaire d’un article de Gabrielle Cluzel, sur Bd Voltaire, consacré au départ d’Aymeric Chauparade du FN (que vous pouvez lire sur ma page facebook pour mieux comprendre le propos), j’ai dû développer mon idée d’obliger les Musulmans de France à lui faire allégeance.
Franciser l’islam avant que la France soit islamisée
Le Coran est censé INSPIRER le droit islamique (charia) ; dans ce sens, il en est la source mais pas le Coran seul, c’est-à-dire le recueil des paroles du Prophète (verbatim). La loi dite « islamique » s’inspire aussi des hadiths, c’est-à-dire l’ensemble des paroles du Prophète lui-même et de ses compagnons (estimés à 50 000), certifiées par une chaîne de transmetteurs accrédités (l’isnad) ; la troisième source est la sunna qui est l’ensemble des comportements du Prophète Mohamed et des autres prophètes reconnus par l’islam (d’Abraham à Jésus) et censés leur avoir été inspirés par Dieu. Cela démontre que le droit, pour les Musulmans à de multiples sources.
Si vous considérez les choses de près en cherchant des correspondances avec d’autres systèmes juridiques, vous en trouverez au moins un qui s’y apparente : c’est la monarchie de droit divin, portée à son apogée par Louis XIV. La monarchie de droit divin a, dans sa version anglaise, été transformée en monarchie parlementaire à la suite de deux révolutions, en 1641 et 1660. En France, en 1792, elle débouchait presque directement sur la République par une révolution sanglante. Ce qui fit que, partout ailleurs en Europe, les monarchies, pour éviter le même drame, se réformèrent progressivement pour adopter le modèle anglais… toujours en vigueur au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord mais aussi en Belgique, Danemark, Espagne, Suède, Norvège et aux Pays-Bas, au Luxembourg, à Monaco et au Liechtenstein. Tous pays dont la Monarchie est la forme et la République (selon la définition de Montesquieu), la réalité.
Les pays musulmans eux-mêmes ont expérimenté la République laïque. C’était avant la destruction de l’Irak par les Américains et avant des « révolutions » plus ou moins téléguidées de l’extérieur qui ont chassé les dirigeants athées. Assad est le dernier d’entre eux. C’est cela qui a ouvert la voie au salafisme qui signifie, littéralement, « retour aux sources »[1]. Le salafisme l’emporte sur le laïcisme, ou plutôt sur la sécularisation des sociétés musulmanes, pour l’unique raison que les Occidentaux se sont montrés veules, retors et peu fiables. Incapables de régler la question palestinienne, ils sont faibles face à Israël alors qu’ils brandissent facilement le gourdin contre les Musulmans. C’est pourquoi ceux-ci sont de plus en plus nombreux à se convaincre qu’ils doivent rejeter le modèle occidental et vivre selon leurs propres modèles basés sur l’Islam quitte à vivre moins bien. Ce qui ne signifie pas que ce sont tous des obscurantistes.
Au jour d’aujourd’hui, tous les pays du monde fonctionnent selon le principe de la prééminence du pouvoir civil (ce qui ne veut pas dire temporel) sur le religieux, même l’Iran[2]. Toute islamique qu’elle est, la République iranienne n’en a pas moins des institutions qui n’ont rien d’islamique a priori, par exemple, des élections démocratiques au suffrage universel. Mais ce sont les hommes qui interprètent. Or, les Musulmans ne sont pas moins doués que les autres quand il s’agit de rhétorique et il suffit qu’un collège de lettrés religieux (oulémas) dise que telle loi est hallal (licite) pour qu’elle s’applique. De fait, aucun pays musulman n’a de constitution stricto sensu islamique, même l’Arabie saoudite. Pour qu’elle le soit, il aurait fallu que la dynastie régnante descende du prophète[3]. Or, ce n’est pas le cas. C’est pour cela que les Saoud n’ont jamais osé se proclamer califes et ont adopté, pour se distinguer des autres émirs, le titre de « roi » qui relève d’une terminologie d’origine occidentale. Et, plus important, c’est cela qui explique la crispation des Saoud et des autres émirs du golfe ; le mouvement salafiste qu’ils ont eux-mêmes fait émerger et prospérer à coups de milliards de pétrodollars peut, un jour, se retourner contre eux si les Musulmans poussent la logique jusqu’au bout. D’ailleurs, deux personnages l’ont déjà fait. Le premier est un certain Ben Laden, qui a commencé sa carrière d’ennemi public numéro 1 de l’Occident… et des monarchies du Golfe en s’attaquant au roi Fahd Al Saoud après qu’il eut autorisé, en 1991, la création de bases américaines en Arabie, qui est considérée comme territoire sacré de l’Islam. C’était d’ailleurs sa deuxième erreur grave après son auto-proclamation comme gardien des lieux saints de l’Islam en 1986, ce qui est une usurpation aux yeux des fondamentalistes, car, là aussi, il s’agit d’un titre et d’une fonction également réservés aux descendants du Prophète. Le second à ce jour est un certain Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi, qui a, en 2014, proclamé la résurrection du Califat dans le cadre de l’Etat islamique, alias EI, alias Daech.
Le triomphe international du salafisme, c’est-à-dire de l’islam en tous points strictement conforme à une interprétation littérale du Coran, est très récent. J’ai écrit plus haut que les Musulmans sont de plus en plus nombreux à se convaincre qu’ils devaient vivre selon leurs propres modèles basés sur l’Islam, ce qui ne signifie pas que ce sont tous des obscurantistes. C’est encore plus vrai en Occident et plus vrai encore en France, dont les immigrés viennent pour la plus grande part de pays de son Empire colonial. Chez nous, il y a deux types de Musulmans : ceux issus d’une immigration ancienne, voire très ancienne, familiers de la langue, des mœurs et du modèle de civilisation français, et ouverts à l’intégration ou même à l’assimilation. Le plus gros contingent, maghrébin, est venu après 1962. L’autre type d’immigration musulmane est originaire de ces mêmes pays et d’autres comme la Turquie à une époque où ils étaient déjà ré-islamisés voire salafisés. Les immigrés marocains de France relèvent en très grande majorité de cette catégorie et ce sont eux les plus touchés par ce phénomène car les premiers prêcheurs salafistes apparus dans les banlieues vers 1978-79 sont, j’en témoigne, des Marocains[4]. Les immigrés venus de pays musulmans depuis les dernières trente années étaient pour la plupart salafisés avant d’avoir mis le pied sur le sol de France.
Cela explique qu’aux élections étrangères auxquelles les Musulmans européens participent, les partis salafistes récoltent en moyenne 60% de leurs suffrages. En France, c’est un peu plus, et plus encore en Belgique. Or, tous les Musulmans de France et d’Europe ne votent pas dans leur pays d’origine, soit qu’ils n’en aient pas la nationalité, soient qu’ils s’en désintéressent. Cela signifie que la moitié au moins des Musulmans de France, en tout cas, ou même sans doute beaucoup plus, ne se situent pas – provisoirement – dans cette logique d’un islam prééminent, au-dessus des lois civiles. Plutôt que laisser ces populations – françaises – à la merci d’activistes islamistes qui ne cessent de travailler à l’extension de leurs sectes, pas toujours par la persuasion, souvent par des pressions morales et une propagande antifrançaise, la France doit leur proposer une alternative susceptible de les arrimer définitivement à elle. Cette alternative, c’est la nationalisation de l’islam français, concomitante avec un arrêt total de l’immigration de Musulmans d’où qu’ils viennent et quel que soit leur degré de formation ou d’expertise. Car, contrairement à ce qu’on nous raconte, les classes supérieures « évoluées » du point de ceux qui nous gouvernent, ne sont pas moins salafisées et radicalisées que les autres. Il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir la biographie de tous les acteurs les plus dangereux de la radicalisation de l’islam. Certes, ce sont des gens du peuple qui se font exploser sur les marchés ou commettent des attentas à l’étranger ; mais ce sont des intellectuels, des grands bourgeois et des milliardaires, dont beaucoup, formés en Occident même, qui les y envoient.
A défaut d’une telle politique (Lire Plaidoyer pour un islam anglican français 1 et 2), on aura droit un jour ou l’autre, très bientôt compte tenu de l’accélération de la funeste politique de communautarisation et d’immigration de notre pays, à l’islamisation de la France. Une perspective que bien des Français refuseront, y compris par la sédition, l’insurrection et les armes.
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[1] Ces sources ne sont pas 632 mais l’Islam de la fin du Xème siècle. Autrement dit, même les salafistes admettent que le message du Prophète ait pu être complété, amendé, interprété.
[2] Et même si les dirigeants du pays sont de hauts dignitaires religieux. Après tout, la France, république laïque basée sur la religion des droits-de-l’homme, ce sont les grand prêtres de la franc-maçonnerie qui gouvernent.
[3] L’Emir Abd-el-Kader, qui était shérif, c’est-à-dire noble descendant du Prophète, aurait pu devenir Calife. Compte tenu de noblesse morale et de la hauteur de vue du personnage, qui lui fit sauver du massacre 12 000 chrétiens de Damas en 1860, le sort du monde en eût été changé.
[4] Le phénomène est tellement important, y compris dans d’autres pays d’Europe à forte immigration marocaine, que les autorités du Maroc, pourtant elles-mêmes islamisées, n’y organisant pas d’élections, tant elles ont peur qu’il devienne par trop visible. Dans le même ordre d’idée, pour éviter un raz-de-marée de l’UOIF des Frères musulmans, internationalistes et, surtout, du Rassemblement des musulmans de France (RMF, en réalité marocain) aux élections aux instances nationales et régionales de l’islam de France, celles-ci sont, depuis 2011, systématiquement truquées. Les délégués sont « élus » après négociations… Comme aux élections internes du PS !
Merci Kader, pour ce commentaire qui synthétise clairement une réalité complexe, pas facile à appréhender pour les « occidentaux ». A juste titre, vous soulignez le risque, à moyen terme, d’affrontements de nature communautariste. La responsabilité des politiques actuels sera écrasante à ce sujet…
Et oui, rien de nouveau sous le soleil. Il y a longtemps que nous le disons, ceux qui connaissent un tant soit peu le monde musulman. Nous avons déjà vécu ce genre de manipulation de la part d’intellectuels musulmans sur la faiblesse, la naïveté du peuple pour atteindre leur but idéologique. Alors que bon nombre d’entre eux voudraient vivre tranquillement, ils sont à la merci des salafistes qui les oppressent et qui peu à peu les endoctrinent. Mais nos dirigeants sont aveugles et ne comprennent rien.
J’espère que l’on évitera ces jours funestes que vous prévoyez si rien ne change .
Une fois de plus cent pour cent d’accord avec votre analyse.
Merci Kader
Merci Kader pour cette remarquable contribution. Tu es l´un de ceux, trop rares qui livrent une information détaillée, sobre et honnête sur l´état de la France.
Les portes de l´enfer qui s´entr´ouvrent aujourd´hui rappellent cette Algérie que je rêvais fraternnelle.
Gérard Lehmann
Toujours aussi précis, ta synthèse est très clair.
Ou est le temps où allant au catéchisme à Eckmuhl , le curé nous amenais souvent en balade à Santa Cruz , et la , traversant le Douar juif, puis le Douar musulman , nous prenions avec nous 3/4 jeunes de chaque Douar.
Ce brave curé Alsacien d’origine , nous avait appris , le respect des un et des autres.
Pour commencer ;suppression de la double nationalité à tous ceux qui en sont pourvus; on ne peut servir deux chefs en même temps.
2/ pour stopper la pompe aspirante qu’est l’immigration , durcir les conditions car depuis 40 ans, nous avons créé un monstre le communautarisme qui dessert l