Thierry Solère ou le conflit d’intérêts bonhomme

Th. Solère, jeune et sympa,
mais déjà tordu comme les autres
Depuis deux ans, Thierry Solère est apparu dans le paysage politico-médiatique où il s’est fait une place grâce à une bonhomie, une gentillesse apparente et une qualité d’écoute rares. Il ne se passe jamais 24 heures sans qu’on le voie au moins une fois sur une chaîne de télé dite « d’information » en continu. Les Français vont mieux le connaître encore puisqu’il n’est chargé de l’organisation de la primaire à droite pour la Présidentielle de 2017.
Cela est d’autant plus étonnant que Thierry Solère est au cœur d’une affaire de conflit d’intérêts des plus représentative du mode de fonctionnement de nos institutions. En 2013, cet homme paraît-il un peu distrait (c’est ce qu’il a dit après coup pour expliquer les faits) signait un amendement parlementaire proposant d’exonérer les entreprise d’une taxe « de collecte des déchets industriels ». L’année suivant, l’homme était embauché comme conseiller pour la stratégie France et international par une société, Chimirec[1], qui œuvre précisément dans ce secteur d’activité, au salaire mensuel brut famélique de 12 000 €uros (je le réécris en toutes lettres : douze mille €uros).
Quand cet homme travaille-t-il pour son employeur privé ? Difficile à savoir puisqu’il est, par ailleurs, très occupé comme député depuis juin 2012, fonction pour laquelle il touche 12 870 € bruts chaque mois, ET Conseiller général jusqu’à avril 2015, PUIS Conseiller régional depuis décembre 2016 (2661 €). Mais c’est pas fini, comme dit la pub ! Comme ces trois jobs et ses multiples apparitions lui laissent encore un peu de temps libre, l’ami Solère a été chargé d’une mission parfaitement anodine et fastoche : organiser les primaires de la droite pour la Présidentielle de 2017. Connaissant les partis politiques, je fais le pari que ce n’est pas à titre gratuit.
Total : ce monsieur cumule 27 531 € brut de rémunérations mensuelles… officielles. Auxquelles s’ajoutent des avantages absolument impossibles à évaluer ET, les Français le savent peu, de dotations plus ou moins légales et transparentes versées par la Région IDF qui lui permettent d’arroser sa clientèle, pardon, son électorat local. Car, et on ne le sait pas suffisamment à mon goût, les Conseils généraux et Régionaux, dont les présidents ont rétabli le système féodal aboli au cours de la fameuse nuit du 4 aoùut 1789, font tout comme l’Assemblée et le Sénat : elles versent à leurs élus l’équivalent de la réserve parlementaire. Jusqu’à présent, je n’ai pas ouï qu’une enquête ait été faite là-dessus par nos chers médias (au sens concret du terme car ils nous coûtent plus de 2 mds€ chaque année).
La réserve parlementaire était, à l’Assemblée et au Sénat, versée à la tête du client jusqu’à ce que Bartolone décide d’un montant égal pour tous les Députés : 130 000 €, jusqu’à 520 000 € pour le Président de l’Assemblée, c’est-à-dire lui-même. Enorme progrès par rapport à 2011. Cette année-là, le président de l’AN Bernard Accoyer disposait de 12 millions d’euros faisant de la Haute-Savoie le Département le plus arrosé. Gilles Carrez, alors rapporteur général du budget à l’Assemblée, avait droit à 3,7 m€ tandis que le président du Sénat Gérard Larcher se contentait de 3,1 m€. Inutile de vous dire que la clientèle locale et les proches des intéressés (c’est le mot juste) en profitaient largement. Et je n’ose penser aux rétro-commissions encaissées par l’édile à la manne-facile-qui-lui-coûtait-pas-cher.
Figurez-vous le que système vaut aussi pour les élus locaux. Chaque année, les Conseillers généraux et Régionaux reçoivent une enveloppe (j’ai connu – sans en profiter, je le précise tout de suite – une époque où c’était en liquide) pour « lubrifier » (si j’étais trivial, je dirais plutôt « vaseliner ») les relations avec leurs administrés, qu’ils distribuent à la tête du client.
Scandalisés par cette profusion d’argent public versé aux élus, nous le sommes tous. Mais ce que je trouve le plus lamentable, c’est qu’on puisse admettre sans moufter qu’un député de la République pris la main dans le sac s’en tire à bon compte en invoquant son « étourderie » Après le Ministre atteint de phobie administrative, le Député étourdi : il va falloir que les Français sachent pour qui ils votent !
Il est évident que des Patriotes à la tête de l’État devront définitivement statuer sur cette véritable plaie qui coûte aux Français des dizaines de milliards chaque année – je dis bien des dizaines de milliards car de très nombreux secteurs de l’économie sont atteint par ce cancer : les entreprises de distribution de l’eau et de traitement des déchets (qui ont toutes été créées par des politiques) ; les banques, auxquelles le politique permet de se goinfrer sur le dos de la clientèle captive que nous sommes (la BNP a réalisé 6 mds€ de bénéfices en 2014, l’année même où elle était condamnée à payer une amende de 8mds€ aux États-Unis. Elle fera mieux encore en 2016 car l’État vient d’autoriser la facturation de frais de tenue de compte) ; le bâtiment et le travaux publics, dont le moindre contrat avec l’État ou les Collectivité locales continue de faire l’objet de surfacturations pas perdues pour tout le monde alors que les partis politiques sont déjà financés par les contribuables ; la téléphonie, où les ententes sont de règle et les amendes ridicules, qui a longtemps pratiqué de tarifs dix fois supérieurs à ce qu’ils étaient dans le reste de l’Europe ; l’industrie pharmaceutique, qui dépense 3mds€ pas an en cadeaux aux médecins prescripteurs (30 000 € chacun en moyenne ; « c’est nous qu’on paye ! »), et dont l’affaire Cahuzac va (parce qu’il va parler !) révéler au grand public les liens qui l’unissent au politique, lequel autorise des médicaments bidons et fixe des prix exorbitants.
Tous ces secteurs sont pourvoyeurs directs de financement aux partis politiques (Cahuzac gérait en Suisse un compte crédité de 16 m€ – dont la presse parle peu – soupçonné d’héberger des commissions de labos à la mouvance rocardienne). mais ils sont également de grands fournisseurs d’emplois pour des élus (comme Solère, comme Rachida Dati), des proches d’élus ou des permanents de leurs partis.
En échange, ceux-ci leur assurent des bénéfices fabuleux supérieurs de 40% à ceux du luxe, pourtant réputé très lucratif. Un seul exemple : la BNP, déjà citée, a réalisé en 2009, c’est-à-dire en pleine crise bancaire, 5,8 mds€ de bénéfice net, soit près de 14,5% de son chiffre d’affaire. C’était 7, 8 mds€ (17,9%) en 2010 et 8 mds€ en 2011 (19%). Le Crédit Mutuel (« la banque des associations ») détient le record avec 21% de rentabilité en 2010. Par comparaison, de 2009 à 2011, celui de LVMH, l’entreprise française la plus rentable avec L’Oréal, était de 10,3, 14,9 et 12,9%. Les labos naviguent dans les mêmes eaux. C’était aussi vrai de la téléphonie mais les choses ont changé depuis suite à la pression de l’UE.
Tout cela, évidemment, devra changer quand les Patriotes seront en charge des intérêts de la Nation et du Peuple français.
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[1] Condamnée naguère pour avoir trafiqué avec des huiles polluées (je ne parle pas de Solère ni d’autres élus mais d’huiles de vidange).
BONJOUR KADER ET MERCI C’est vrai , je suis allergique à FACEBOOK et TWITTER .Je ne savais comment vous l’exprimer mais je vois que vous vous en doutez et je vous remercie pour votre compréhension . Merci encore à vous . C’est un plaisir de vous lire . Bonne journée à vous et salutations respectueuses HELENE
irréfutable, hélas ! merci de mettre les pieds dans le plat
Bonsoir ami Kader.
Je vais assez peu sur Facebook et pas du tout sur Twitter. Il n’empêche que quasiment chaque soir je passe un long moment à lire la prose et les coups de gueule de mon ami. De tout coeur avec toi. Ne crois pas que les Corses sont d’affreux racistes. C’est seulement que certains ne veulent pas que soit importé tout ce qui pourrit la vie du continent.
Amitiés de ce qui est un peu « comme là bas ».