Tartarin de Tulle (Corrèze).

Bouh, le méchant !

Bouh, le méchant !

    Quand Sarkozy a décidé de bombarder la Libye sans consulter les Français, les Copé, Fillon, Giscard, Borloo et autres Jacob n’y avaient rien trouvé à redire ; et la gauche avait hurlé à l’abus de pouvoir et réclamé à grands cris un débat parlementaire suivie d’un vote. Voici que Hollande, tel la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf, gonfle ses petits muscles et ses bajoues pour avoir l’air plus méchant qu’il n’est (photo). Et il a la prétention, tout seul, comme un grand, de mêler la France à une nouvelle ratonnade sans demander l’avis de personne. Mais c’est, dans cette cinquième république dont les institutions n’ont de démocratique que les apparences (voir « La France confisquée »), la règle. Une fois l’élection présidentielle et les législatives, qui n’en sont qu’une confirmation, passées, le bon peuple est prié de retourner à ses petites affaires et à son rôle de sujet, et de laisser ses « élites » n’en faire qu’à leur tête.

    Le discours va-t-en guerre de François Hollande a toutes les apparences d’une gonflette caractéristique du Matamore de la comedia d’ell’arte ou, mieux car plus couleur locale, du Tartarin de Tarascon de Daudet. D’ailleurs, le Président ne risquait rien à parler haut et à menacer la Syrie de ses foudres, tant il était clair dès le début que l’affaire était mal engagée. Impression confirmée par le vote du parlement britannique (Tiens, la démocratie est donc possible !), qui a donné le signal de la retraite, y compris celle du président américain lui-même.

    Reste que, les rodomontades de Hollande ont tout l’air d’une diversion, du faire semblant, de la gesticulation, destinés à planquer le caca du chat. Dès l’affaire du Mali, où l’Armée française avait montré son efficacité, les internationalistes, cosmopolitistes, universalistes, droits-de-l’hommistes et incurables anti-militaristes qui nous gouvernent n’ont plus eu qu’une obsession : réduire encore les moyens d’une Armée affaiblie par trente années de restrictions afin de l’empêcher de jouer éventuellement, le jour où la souveraineté de la France sera irréversiblement mise en danger, un rôle de maintien de la cohésion nationale. Or, la dilution des Nations, la France en tête, et de la civilisation occidentale, dans un improbable magma cosmopolitiste reste le projet de nos élites dominantes et de François Hollande lui-même.

PS. C’est assez amusant de songer que les mêmes qui s’offusquent de ce qu’on puisse parler de « conflit de civilisations » (Lire) sont les premiers à donner des leçons aux pays musulmans au nom d’une civilisation dont ils nient par ailleurs la supériorité. Reconnaissons qu’il en est ainsi depuis la première Guerre des Diadoques mais, au moins, jusqu’à l’avènement de la troisième république laïque et maçonnique, les belligérants ne cherchaient pas à cacher leurs vraies motivations en parant leurs interventions d’un vernis humaniste.

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