Ce mardi, je propose une réflexion sur les perspectives de développement d’un véritable mouvement civique patriotique capable d’empêcher le délitement de la nation française et de sa civilisation, et sur le rôle de manuel Valls au sein du gouvernement Ayrault.
Le mouvement patriotique face au défi de sa cohérence et de sa cohésion.
Mai 2013 : défilé de « la Manif pour tous »
Les Français vont mal parce que la France va mal. Cela n’est pas d’hier mais, depuis quelque temps, nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à le manifester. De ce point de vue, le mouvement « La manif pour tous » marque un tournant. Il apparaît comme le lieu d’expression le plus massif, le plus spectaculaire et le mieux structuré des mouvements de réaction à la décadence qui menace gravement notre pays. Ses dirigeants ont même clairement affiché son orientation politique. Peut-être a-t-il même vocation à fédérer nombre des initiatives qui voient le jour, ici et là, pour contrer cette menace, ce dont témoignent ses premières « Universités d’été » tenues ce week-end à Vincennes.
Comme tout mouvement de contestation des dérives de la société, « La manif pour tous » est menacée de noyautage et de récupération. A cet égard, la présence massive aux premières universités d’été du mouvement au Parc floral de Vincennes, les samedi 14 et dimanche 15 septembre, de politiciens aguerris engagés à Droite et à Gauche en est une première manifestation. Cette menace est d’autant plus sérieuse que, faute de ligne politique affirmée et, surtout, compte tenu de la volonté de ses dirigeants de rester dans un certain politiquement correct, le MPT est mal armé pour s’en préserver. On a vu, par exemple, l’ancien député Christian Vanneste, qui n’a pas attendu les manifs de 2012 pour lutter contre les menaces qui pèsent sur la Nation française et sa civilisation, se faire exclure du parc floral de Vincennes pour cause d’arrivée imminente de la presse sous le prétexte avoué qu’il aurait dit certaines choses. (Lire) Ne peut-on pas rejeter certaines de ces déclarations, ce qui est mon cas, sans pourtant diaboliser l’un des rares élus français assez courageux pour s’opposer frontalement à la décadence de notre société ? Dans le même temps, des gloseurs, des charlatans associatifs ne représentant qu’eux-mêmes et autres opportunistes avaient tout loisir pour débiter leurs oiseux et creux discours.
Mais il arrivera ce qui doit arriver : MPT trouvera sa voie en perdant du gras, c’est-à-dire, en se débarrassant des parasites à convictions changeantes qui profitent de lui pour exister. Ce faisant, il acquerra du muscle en même temps qu’une assise idéologique. Il prendra conscience que les luttes ponctuelles contre des projets sociétaux décadents font partie du combat fondamental, permanent et difficile pour la défense de la Nation française et de sa civilisation. Alors, il trouvera sa cohérence.
Or, la Nation française et sa civilisation ont de multiples défenseurs. Et même, ils sont de plus en plus nombreux car les Français finissent par comprendre que, depuis quarante ans, c’est à une véritable entreprise de destruction de leur société qu’ils assistent. Isolés, dispersés, certains de ces mouvements de réaction ont des effectifs conséquents, d’autres sont rachitiques et faméliques, les uns sont populaires, d’autres, élitistes, certains, radicaux, prônent l’action, d’autres font dans la spéculation intellectuelle, etc. Pour mener à bien ce combat avec quelques chances de succès, le mouvement patriotique devra très vite poser la question de sa cohésion. Ses composantes devront, sinon s’unir, du moins s’entendre.
C’est l’enjeu des quatre années à venir, d’autant plus crucial qu’elles sont la dernière « fenêtre » de tir qui s’offre aux patriotes français pour relever le défi.
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Manuel Valls ou comment tenir les deux bouts de la chaîne.
Manuel Valls sur BFM-TV : « A force de vouloir faire l’ange, on finit par faire le jeu de la bête, du Front national »
Dans son duel polémique avec Taubira puis Duflot, Manuel Valls apparaît presque comme un homme de droite égaré au parti socialiste. Au point qu’il est aujourd’hui le ministre le plus apprécié des Français. Alors que, selon un sondage JDD du 18 septembre, 61% d’entre eux se déclaraient satisfaits de son action, il était plébiscité par 75% des sympathisants de gauche. Plus étonnant, 58% des électeurs de droite et, surtout, 47% de ceux du FN lui accordaient leur confiance. Après sa polémique avec Cécile Duflot, 77% des Français approuvaient les propos de Manuel Valls.
Manuel Valls a pour lui de n’avoir jamais été gauchiste. Je donne cette précision car l’expérience montre que le gauchisme est une maladie chronique dont témoigne le comportement de nombre de nos personnalités gauchistes recyclées dans le socialisme politique et médiatique. Sur les questions de sécurité, il s’est notamment jadis distingué en démissionnant de la Ligue des Droits de l’homme qui s’était opposée à l’extradition de tueurs de l’ETA par le gouvernement socialiste de l’époque. Mais, qu’on ne s’y trompe pas : qu’il s’oppose à Christiane Taubira en matière de Justice ou à Cécile Duflot sur les Roms, Manuel Valls doit être jugé sur ses actes.
De ce point de vue, son action à la tête du ministère de l’Intérieur est pour le moins contradictoire. On n’expulse pas plus sous Manuels Valls que sous ses prédécesseurs. Mieux, il a signé une circulaire limitant à 30 000 le nombre d’expulsions annuelles. Par ailleurs, il a déclaré souhaiter que le nombre de naturalisations de 142 000 en 2011 à 110 000 par an. Dans le même temps, il promulguait une loi simplifiant considérablement les conditions de naturalisation, ramenant notamment la condition de durée de présence sur le territoire de 5 à 3 ans. D’ailleurs, limiter le nombre de naturalisations tout en simplifiant les critères de régularisation, d’entrée sur le territoire ou de regroupement familial, par exemple, ne règle absolument pas le problème de l’immigration. Par exemple, une interprétation extensive et abusive du regroupement familial oblige la France à recevoir des retraités étrangers qui perçoivent immédiatement une retraite en France sans avoir jamais cotisé. Par exemple, les mariages trans-méditerranéens permettent l’entrée légale de plus de 30 000 personnes chaque année en France. Par exemple, enfin, une loi de 1994 permet à toute personne née dans un pays de l’ancien empire français avant son indépendance de prétendre à une « réintégration » dans la nationalité française, distincte de la « naturalisation » proprement dite (!).
Manuel Valls, ou comment tenir les deux bouts de la chaîne. D’un côté, des Duflot, Taubira, Montebourg et autres Hamon tiennent le bout de gauche tandis que Valls garde à lui seul celui de droite. En réalité, la mission de Manuel Valls au sein de ce gouvernement est, comme en témoignent ses déclarations, de tarir le flot d’électeurs anciennement de gauche qui se tournent vers Marine Le Pen. Ceux-là même qu’une note de terra Nova, le think-tank socialiste proche de Strauss-Kahn conseillait d’abandonner au profit de l’électorat immigré et communautariste.