Mon blog-notes du mardi 8 octobre 2013.

    Cette semaine, je rends compte de la « conférence » donnée par Robert Ménard à Avignon à l’invitation du Cercle algérianiste local. Une conférence qui m’a laissé dubitatif, pour le moins. Ensuite, je voudrais encourager les lecteurs à écouter l’émission d’Alain Finkielkraut du samedi 4 sur France Culture. Enfin, je reviens sur mon article « Ce samedi 14, Bourg-Lastic/Volvic : carambolage… » car il m’a suscité pas mal de critiques pas toujours infondées.

Ménard dit-il la vérité ?

Menard_Avignon   

    Six-cents quatre-vingt kilomètres parcourus pour entendre Robert Ménard tourner autour du pot pendant moins d’une heure ? J’entends d’ici les sarcasmes : « Il faut vraiment être maso ! » C’est vrai que ça a quelque chose de surréaliste. De là à dire que j’ai perdu mon temps et mon argent, il y a un pas que je ne franchirai pas. D’abord parce que, en vérité, ce samedi 5 octobre, je n’avais pas que ça à faire, à Avignon. Mais, surtout, il y a toujours quelque chose à tirer de ce que dit ou ne dit pas un orateur et de la façon dont il le dit …ou pas, parce que tout est signifiant.

    Donc, samedi 5 octobre, en la salle des fêtes de la Mairie d’Avignon, Robert Ménard était invité à disserter devant quelque quatre-vingt personnes sur le thème : « Les médias disent-ils la vérité ? Un cas d’école : l’Algérie. » C’est en tout cas ce qu’on nous avait annoncé. Autant le dire tout de suite : d’Algérie, il ne fut pratiquement pas question, pas plus que de vérité d’ailleurs. Quant aux médias, ils furent très peu évoqués sinon pour se voir décharger de la responsabilité du politiquement correct ambiant sur leurs… journalistes !

    D’après Robert Ménard, ni les politiques, ni les propriétaires de médias, ni les médias eux-mêmes ne sont responsables de l’uniformité de l’information et de son confinement dans un politiquement correct strictement borné. Nul n’est besoin que les uns ni les autres prennent la peine de dicter leurs désirs aux rédactions ; elles s’en chargent toutes seules. D’abord parce que les journalistes ont tous le même profil ou s’efforcent de se conformer à un profil type qui les aliène au point de taire leur propre opinion au profit d’une opinion pré-cuite et pré-digérée qui les oblige à traiter certains sujets et leur interdit d’en aborder d’autres. Je ne vous fais pas de dessin ! Ensuite, et c’est la seule fois où Robert parle de l’Algérie, parce que lesdits journalistes sont ignares (!). C’est de la modestie et de l’auto-dérision ou je n’y connais rien ! Car Robert lui-même, et il ne s’en cache pas, bien que né en Algérie de parents Pieds-Noirs, n’a jamais traité de la question parce que, dit-il, il « ignorait tout ». A l’appui de cet aveu souvent formulé, il cite ses parents trop traumatisés pour lui en parler. Un argument qui vaut à la rigueur pour un citoyen lambda mais absolument irrecevable pour un journaliste. Surtout quand celui-ci compte sur le vote des Pieds-Noirs pour conquérir la mairie de Béziers.

    Donc, si on a bien compris, ce sont les journalistes qui sont entièrement responsables du non-traitement médiatique du thème de l’Algérie française ou, citant Benjamin Stora, de la mise en avant systématique des faussaires de l’Histoire par le service public de radio-télévision. Pas un mot de la confiscation de l’ensemble des médias régionaux par une gauche plus ou moins rouge en 1945 ; rien sur le fait que l’Etat dépense chaque année environ 2,4 Mds€ (voir La France Confisquée) pour soutenir la presse et permettre à ses cadres de s’offrir des rémunérations mirobolantes pendant que les journalistes de base crèvent de faim ; rien encore, s’agissant en particulier de la question-titre de cette conférence, sur le phénomène historique de la complicité générale de l’ensemble des institutions françaises, dont une presse aux ordres, dans l’abandon de l’Algérie française, etc. M’étant risqué, lors des questions au conférencier, à évoquer ces deux derniers points, en espérant recentrer le propos sur l’Algérie, je fis chou blanc et n’obtins que des considérations d’ordre général déjà formulées.

    La « conférence » avait d’ailleurs, dès les premières questions du public, pris un tour non pas politique mais électoral. Robert Ménard candidat aux élections municipales soutenu par le FN avait attiré presqu’autant d’élus locaux FN que de PN. Et, là encore, le discours surprend par sa candeur et sa naïveté. Les frontistes présents dans la salle savent depuis ce samedi 5 que le candidat à la mairie de Béziers soutenu par le FN ne pense pas comme eux et, d’ailleurs, ne vote pas FN. Ainsi, moi qui suis susceptible de voter à Béziers, je sais pourquoi je ne voterai pas Aboud mais pas pourquoi je voterais Ménard. En tant que citoyen nationiste et patriote inquiet pour l’avenir de la Nation française et pour sa civilisation, je n’ai aucune raison de m’en remettre à un ancien gauchiste et droits-de-l’hommiste apparemment pas franchement repenti. Fils de Harki fier de l’être et Piénoir de cœur, je ne trouve pas dans le discours de Robert Ménard sur la question algérienne plus de signes de proximité avec lui. Quant à la perspective de voir la ville de Béziers gérée par une équipe sans aucune expérience menée par un chef de file lui-même complètement néophyte, elle ne me rassure pas.

    Bref, j’étais venu à Avignon avec le secret espoir de repartir lesté de certitudes sur la conversion de la nouvelle coqueluche des PN et plein d’espérances pour ma ville d’adoption. Je l’ai quittée plus dubitatif que jamais sur le premier point et certain que Béziers restera entre les griffes de la franc-maçonnerie à laquelle elle est vouée. Et plus que jamais je m’interroge sur les raisons qui poussent le FN à soutenir un candidat qui lui ressemble si peu.

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Alain Finkielkraut ou la passion française

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    Chaque samedi à 9h, sur France Culture, dans son émission Répliques, Alain Finkielkraut parle de la France, de la nation, de la patrie, toutes notions que nos élites cosmopolitistes ignorent ou fustigent à longueur de lignes et de phrases. Quel que soit le thème du jour, il met en scène sa hantise de la perte des valeurs, de l’identité, de la civilisation françaises, et il force ses invités, qui sont souvent ses contraires absolus, à affronter leurs contradictions. Je vous invite à l’écouter, à commencer par son émission du samedi 5 titrée « Littérature et révolution ».

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Erratum à propos de Thierry Rolando

Th.Rolando

    Mon texte « Bourg-Lastic/Volvic : carambolage… », a, à sa parution, suscité quelques réactions d’indignation d’amis de Mohand Hamoumou et d’autres, nombreuses, de proches de Thierry Rolando. En cause – outre le ton très polémique que je revendique car, encore une fois, je ne débats pas avec mes ennemis, je les combats – le mot « charognards » employé pour les désigner.

    Ayant très attentivement relu l’article, je me suis rendu compte que, s’agissant du président des Cercles algérianistes, il y avait amalgame possible du fait de la mise en page. En effet, j’ai reparlé de « bal des charognards » après un paragraphe consacré à Thierry Rolando sous-titré « Et Thierry Rolando, qu’allait-il faire dans cette galère ? » qui disait assez que je ne le mettais pas dans le même sac que les précédents. Mes divergences avec lui sont d’un autre ordre. Un …carambolage, pour le coup, mal venu.

    Je tiens à dire ici qu’à aucun moment je n’ai pensé confondre Mohand Hamoumou et Jeannette Bougrab d’une part et, d’autre part, Thierry Rolando, ni même Dominique Shnapper ou Djamel Oubechou. En effet, à ma connaissance, jamais Thierry Rolando, au contraire de M. Hamoumou et J. Bougrab, n’a tiré le moindre avantage de ses responsabilités à la tête du Cercle algérianiste, ni politique, ni éditorial, ni même honorifique, ni moins encore financier par le biais d’une nomination à un quelconque « fromage de la République », « comité Théodule » ou autre sinécure, grassement rémunérés. J’ai tenu à rectifier mon propos en séparant l’avant dernier paragraphe de mon article de celui consacré à Thierry et en y incluant ce fragment de phrase : « Un bal où Thierry Rolando n’avait pas sa place. Car ces gens, Mohand Hamoumou et Jeannette Bougrab […] ».

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