Mon blog-notes du mardi 11 février.

Hollandus « Cunctator » contre « Valls la Menace »

 Hollande_Le changement

    Samedi 7, lors d’un débat passionnant sur la Russie avec Vladimir Fedorowski dans l’émission « Zemmour et Naulleau » sur Paris Première, Pierre Lellouche a raconté comment Manuel Valls l’avait envoyé balader d’un « Je t’emmerde ! » peu républicain. Apparemment, le ministre de l’intérieur est sur les dents. Le fait est que Manuel Valls a tout lieu de s’inquiéter. Dans mon article « Hollande : le grand tournant ! » du 4 février,  j’évoquais ma conviction que le Président de la République était en train d’opérer un recentrage tactique pour se donner les meilleures chances d’être réélu en 2017. La première victime de cette opération est à l’évidence Manuel Valls. François Hollande a fini par s’inquiéter de son omniprésence sarkozesque et il voit probablement en lui un rival déterminé, y compris pour la présidentielle de 2017.

    Tel le Consul Fabius Maximus Verruscosus qui, après la défaite de Trasimène, choisit, contre ses généraux, de harceler Hannibal sans jamais accepter le combat avant d’être prêt à l’emporter (ce qu’il réussit en partie à Capoue), Hollande travaille en réalité à la seule bataille qui vaille pour lui : celle de 2017. Pour cela, il tergiverse, il fait semblant d’hésiter, il se dérobe, laissant ses ministres – surtout les femmes – harceler l’adversaire en se contentant de tenir à leur place ceux – les hommes –qui voudraient prendre la sienne. Hollande qui, lui aussi, est affublé d’une verrue, comme son glorieux modèle, mais plus discrète et pas au même endroit, mérite le titre de Cunctator, le Temporisateur. En revanche, je me garderais bien de l’affubler de l’autre surnom du Consul Fabius, Ovicula, le Mouton.

    François Hollande est, comme son physique ne l’indique pas, un coureur de fond ; il n’y a aucun doute là-dessus. Tout le monde sait maintenant que, tandis qu’on se gaussait du « Flanby » tout juste capable de gérer l’arrière-cuisine du PS pendant que d’autres se préparaient pour 2012, lui travaillait le parti, ses fédérations et les militants. D’autre part, son extraction familiale, son expérience personnelle et politique – fils d’un médecin rouennais intime de Tixier-Vignancourt et de l’OAS, Hollande était aussi très proche du très moral et très rigoureux protestant Jospin – lui ont donné le recul nécessaire pour laisser faire les idéologues socialistes tant que ça servait son projet et assez de bon sens pour y mettre le holà quand leurs menées deviennent par trop subversives. Or, tous les débats sociétaux soulevés depuis dix-huit mois n’ont d’autre but que la subversion des valeurs morales et familiales qui fondent la société française. Je ne crois pas que François Hollande soit prêt à l’accepter.

    D’ailleurs, sa façon de faire rappelle celle de François Mitterrand, son mentor, mais dans un genre plus sympathique et plus rigolo. Lui aussi avait laissé faire les extrémistes du PS avant de les rappeler à l’ordre, mais avec plus de cynisme. Catherine Nay raconte dans Le Noir et le Rouge que, à Pierre Mauroy qui lui dit dès le 10 mai 1981 qu’il ne fallait pas nationaliser toute l’économie mais seulement 51% des entreprises les plus importantes, il avait répondu : « Les Français ont voulu le socialisme ; ils l’auront ! » Il opéra le virage de la « rigueur », après la même durée d’exercice du pouvoir, à deux mois près.  Et il fit ce qu’il fallait pour écraser dans l’œuf les velléités présidentielle de Rocard. Enfin, Mitterrand aussi avait attiré à lui des Centristes peu regardants sur l’idéologie. Il n’y avait pas trop réussi. Mais, depuis, les temps ont changé : ceux de l’UDI et de l’UMP partagent les mêmes vues que les Socialistes et il n’y a plus le repoussoir communiste. Par ailleurs, beaucoup de nos vertueux élus ne supporteront pas longtemps de rester loin des ors de la République.

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« Feuille de route de l’intégration » : crotte ou bouse ?

Des femmes voilées de confession musulmane, manifestent entre la place de la République et la Place de la Bastille pour protester contre la loi laïcité qui interdirait le port du voile à l'école, à Paris le 21/12/2003 François Bouchon / Le Figaro

    Comme je le signalais dans mes précédents blogs, la « feuille de route de l’intégration » est une nouvelle « crotte » déposée par Ayrault et ses ministres sur le terrain politique, en espérant bien que l’opposition glisse dessus. L’objectif premier est que cela pousse les Français à voter plus massivement encore pour le FN aux Municipales de mars prochain, provoquant ainsi un maximum de triangulaires favorables à la Gauche ; accessoirement, c’est un bon moyen d’entretenir la zizanie au sein de l’opposition UMP-UDI.

    Parmi les quarante-quatre propositions, dont il est remarquable qu’elles s’appuient toutes sur le postulat mensonger selon lequel nous serions en quasi régime d’apartheid anti-Immigrés, une n’a pas été relevée par les « observateurs » : la mesure n°39 : renforcer l’offre publique de médias multilingues. Concrètement, cela veut dire que le lobby immigrationniste ne se suffit plus de la complaisance dont fait preuve à son égard le « service public » de radiotélévision. Donc, il disposera dorénavant – si cette « feuille de route » est suivie d’effets – de moyens de radiodiffusion et de télédiffusion, financés par la redevance, en Arabe, Turc et autres langues africaines et asiatiques plus ou moins exotiques. Nous verrons ce mardi, selon ce que les ministres réunis en séminaires à Matignon en retiendront, si c’était une crotte ou une bouse.

    En attendant, j’invite chaleureusement mes lecteurs à (ré)écouter ce qu’en disait Eric Zemmour sur I-Télé samedi dernier 7 février et dont je publie ci-dessous en partie le verbatim. Et pour ceux qui veulent en savoir (un peu) plus, voici quelques liens : « Matignon rouvre le dossier miné de l’intégration » (le Point) ; « Intégration : sous-secrétariat aux affaires indigènes ? » (Huffington Post). Très étonnant de la part de Patrick Lozès l’ancien président et fondateur du Conseil représentatif des associations noires de France ; Michèle Tribalat : « Le gouvernement fait du multiculturalisme sa politique d’intégration » (Atlantico)  (A suivre)

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Rapport sur l’intégration : la fin du modèle français ? (Verbatim partiel et partial)

9a se dispute_Zemmour

    Le débat commence par une intervention enregistrée de Guillaume Peltier (UMP) : Moi, j’accuse le gouvernement, à travers ce véritable ABCD de la désintégration française et nationale de créer pour demain une société multi conflictuelle. Parce qu’une société multiculturelle, ça mène forcément à une société multi conflictuelle.

Question de Léa Salamé : Jean-Marc Ayrault a-t-il raison de remettre le sujet de l’intégration sur la table, de ne pas lâcher l’affaire ?

Eric Zemmour : On nous a dit, la théorie du genre n’existe pas et on ne l’enseigne pas. Et puis, il y a un mois ou deux, on nous a dit mais « les rapports sur l’intégration, le en-commun, toutes les fadaises, même pas en Français, tout ça, on l’a fait comme ça… on contrôlait rien ». Vous voyez que les mensonges continuent ; un mois plus tard, on met en application ces rapports. Les mesures sont prêtes ; ce n’était pas des phantasmes de sale réactionnaire. Deuxièmement : qu’est-ce que c’est que ces mesures ? Le modèle d’intégration à la française est mort depuis trente ans. Parce que le modèle d’intégration à la française, ça s’appelle l’assimilation et l’assimilation  a été tuée par nos élites bien pensantes qui étaient fascinées par le modèle américain…

Léa Salamé : Donc, il faut un autre modèle ? vous voulez ressusciter le modèle d’assimilation ?

Eric Zemmour : Moi, je voudrais le ressusciter mais c’est trop tard. Qu’est-ce qu’on fait, là ? […] C’est la fondation délibérée d’un multiculturalisme sans nom – on n’emploie pas le nom parce qu’on est hypocrite et menteur, dans ce gouvernement ! On va faire de la préférence étrangère, c’est-à-dire qu’on va abaisser le niveau des concours de la fonction publique pour faire entrer des gens venus de l’immigration…

Léa Salamé : Ils sont français !..

Eric Zemmour : S’ils sont français, ils passent les concours comme les autres ; on n’a pas à abaisser le niveau des concours pour eux ! Deuxièmement, on va privilégier la langue arabe comme langue… Vous avez vu ce n’est même pas la langue arabe en soi ; c’est la langue arabe pour les gens venus de l’immigration arabe. Il faut lier ça à la ratification du texte sur les langues régionales dans lequel on a rajouté la langue arabe. Cela veut dire que, demain, on va exiger que le fonctionnaire des Postes parle arabe à celui qui vient lui parler en arabe… C’est ça, le but, exactement comme [pour] le genre, la déconstruction (Deleuze). On déconstruit la famille, on déconstruit la nation, on déconstruit la différence sexuelle, tout ça, au nom de la liberté et de l’égalité et, en fait, ça va nous mener à la guerre de tous contre tous (Jean-Claude Michéa).

Nicolas Domenach (Insupportable ! Alors, je passe mais la fin il reconnait que le gouvernement a tort de mettre ça sur le tapis, allant jusqu’à dire : « C’est fou ! »)

Eric Zemmour : Quand tu dis que j’en fais des boucs émissaires, c’est faux ! Il y a un piège qui leur est tendu, à ces populations immigrées. Nos élites leur disent : “Vous n’avez pas besoin de vous assimiler !” Mais, les Français, eux, les Français de souche, d’origine, ils veulent toujours le même principe [l’assimilation] ; alors, ils vont rejeter ces gens-là parce qu’à leurs yeux ils ne sont pas assez assimilés. Et on va vers une société qui sera séparée de plus en plus. (A Domenach) C’est ça, la société que vous nous fabriquez !

(Pour écouter en intégralité : cliquez sur Eric Zemmour sur I-Télé.)

 

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