Décryptage (bis)

    Qu’est-ce-qui leur a pris, à France 2 ? Et qu’est-ce qui lui prend, à Pujadas ? Voici que le Journal de 20h se met à dénoncer le gaspillage d’argent public et les pratiques douteuses de nos élus ! Etonnant !

Des multinationales ne paient pas d’impôts mais reçoivent des subventions.

    Dans un pays où l’impôt sur les sociétés a rapporté 44,7 mds€ en 2013, les entreprises du CAC 40 en paient en moyenne 3% alors que le taux nominal est de 38%. Et une vingtaine d’entre elles n’en paie pas du tout. Cherchez l’erreur ! On le sait, l’optimisation fiscale permet à des multinationales, notamment françaises, de ne payer aucun impôt en France ou, au mieux, de ne payer qu’un impôt dérisoire. 

    Parmi elles, Google, Amazon, Ikea, entre autres, font beaucoup parler d’elles parce que le fisc français a fini par engager des poursuites. Car les championnes de l’ “optimisation” sont aussi championnes de la fraude (cf. l’affaire UBS). Ce que les Français ne savaient pas – et qu’ils ne peuvent plus ignorer après le reportage du Journal de 20h de France 2 de mercredi 18 février (mérite d’être vu ou revu à partir de la 9ème minute) -, c’est qu’elles sont aussi les championnes de la chasse aux subventions. Notamment, pour implanter de nouvelles unités de production en France.

    La folie des grandeurs des seigneurs féodaux que sont devenus les présidents de Régions coûte chaque année aux contribuables 6,5 mds€ de subventions sans aucune garantie de pérennité de l’emploi prétexte au versement de cet argent. Ce, indépendamment des exonérations de droit commun qui s’appliquent pendant cinq ans aux entreprises nouvellement créées.

    Ainsi, un Etat dont on se demande qui il sert refuse de réformer une fiscalité incohérente qui fait fuir les entreprises mais donne à des seigneurs féodaux le pouvoir de distribuer l’impôt qu’ils ont soustrait aux citoyens et aux entreprises qui paient honnêtement l’impôt pour le donner à celles qui n’en payent pas afin de les faire revenir…

    Va comprendre, Charles !

_____________________________________

Corruption institutionnalisée : Ginesta et Raincourt passent à table.

                                                                                                  La “permanence” de Georges Ginesta, Député-Maire de Saint-Raphaël

    Décidément en veine de vérité, Pujadas et son équipe, dans le même journal de 20 h, ont lâché le morceau sur les élus qui utilisent illégalement leur budget de fonctionnement pour arrondir copieusement leur patrimoine.

    L’exemple du député-maire de Saint-Raphaël, Georges Ginesta, est éclairant. Avec son indemnité “représentative de frais de mandat” (IRFM, dans leur jargon) de 6 278 € par mois qu’il perçoit depuis 2002, il s’est acheté un modeste cabanon dont il a fait sa permanence. Pris en grippe par des contribuables mécontents, il a fini par déménager sa permanence et mis sa villa en vente. Prix : 2,5 millions d’€uros.

    Pour “240 m² environ avec très belle vue mer de toutes les pièces principales, soit un séjour salle à manger surplombant la piscine à débordement, chambre de maître de 42 m² environ sur terrasse privative; très beaux éléments de décoration de ferronnerie d’art, le tout sur 2373 m² de superbe jardin clos et paysagé par arrosage automatique”, c’est donné ! Sauf que c’est illégal.

    Mais on doit pouvoir trouver mieux car certains élus de la République, souvent des cumulards, ont été ou sont en poste depuis des décennies. Le sénateur de l’Yonne Henri de Raincourt, par exemple, l’est depuis 1986 avec une interruption de 2009 à 2012 pour cause de nomination comme ministre. Lui ne s’est pas contenté de faire comme la plupart de ses collègues ; non seulement il s’embourbé les indemnités d’élu imposables en partie seulement, les frais de représentation et le reste mais, en plus, lui et une quarantaine de ses collègues se sont fait verser 4 000 €uros par mois du groupe UMP du Sénat. (Lire sur mon blog et dans L’Express) Mieux, si on peut dire, ces versements parfaitement illégaux ont été poursuivis pendant qu’il était ministre.

    La Justice est sur le coup. Je ne sais pas vous mais, moi, j’ai un peu envie de dégu… !