Crise des migrants : l’UE et la Turquie trouvent un accord (Médias)
De l’accord qui vient d’être trouvé entre l’Union européenne et la Turquie pour aider à régler la crise des migrants, un volet est bon pour l’Europe des peuples, l’autre est mauvais. Mais on voit déjà que ce n’est pas le bon qui fait les délices des rézosocios et la “Une” des médias. Et pour cause, l’un est susceptible de faire le buzz car il parle directement aux tripes tandis que l’autre sollicite la réflexion intelligente et, d’ailleurs, ses promoteurs ont tout intérêt à ce que nous en sachions le moins possible.
Le premier volet de l’accord porte sur le versement de 3 mds€ à la Turquie pour qu’elle garde chez elle les candidats à l’émigration en Europe. Disons d’emblée que c’est moralement très satisfaisant. Il est en effet trop facile de demander aux pays voisins de l’Europe de garder et d’entretenir à leur frais les millions de miséreux qui rêvent de venir chez nous. Et, contrairement aux apparences, c’est un très bon accord sur le plan financier également, comme on le verra plus loin. Un accord tellement bon qu’il devrait être généralisé aux autres pays qui hébergent les quatre millions et demi de Syriens chassés de chez eux par la guerre. Je pense à la Turquie mais plus encore au Liban et à la Jordanie qui, à eux trois, permettent à 85% d’entre eux de survivre.
Le deuxième volet est la reprise des négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’UE. Et ça, c’est un véritable poignard dans le dos des Peuples. Une trahison des clercs d’autant plus insupportable qu’elle survient au moment où la Turquie vient, c’est le cas de le dire, de lever le voile sur sa véritable nature. Mais nous aurons l’occasion d’y revenir car le sujet est lois d’être épuisé.
Il est trop facile de demander aux pays voisins de garder et d’entretenir à leur frais les millions de miséreux qui rêvent de venir chez nous.
Je disais que les 3 mds€ accordés à la Turquie pour qu’elle garde chez elle les candidats à l’exil sont une bonne affaire pour l’Europe. Pour le comprendre, il faut comparer cette somme apparemment astronomique au coût pour la France des seuls demandeurs d’asile. Il a dépassé 2 mds€ en 2013 dont plus de la moitié pour les seuls déboutés du droit d’asile. Sont pris en compte les dépenses directes (hébergement, accueil, instruction des dossiers) et indirectes (santé, scolarité). Rapportées à l’Europe toute entière, ce sont 15,7 mds€ dépensés en 2014. Par comparaison, le budget dont l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés dispose en 2015 pour loger et nourrir les 1 846 150 réfugiés au Liban (31% de la population) s’élève à 529 millions d’€uros. Pour les 1 888 930 réfugiés en Turquie, l’ANUR dispose d’un budget de 304 millions d’€uros ; en Jordanie, c’est 384 m€ pour 965 400 réfugiés (12% de la population). Si on ajoute les 578 000 des camps gérés au Kurdistan irakien (219 m€) et les 179 600 de l’Egypte (81 m€), c’est un peu plus d’1,5 milliard d’€uros que les Nations unies consacrent à quelque 3,8 millions de réfugiés hébergés dans ses camps dans des conditions précaires. Pour mémoire, ce sont plus de 7 millions de Syriens déplacés à l’intérieur du pays dont personne ne s’occupe.
Qu’est-ce que cela signifie ? La réponse tient à un double rapport : l’Europe dépense 15,7 mds€ pour moins de 500 000 réfugiés représentant moins d’1% de sa population tandis que l’ONU dépense 1,5 mds€ pour les 3,8 millions de réfugiés hébergés dans les pays frères de la Syrie. Chaque réfugié sur son sol coûte 31 400 € par an à l’Europe ; chaque réfugié géré par le Haut Conseil pour les Réfugiés coûte 395 € par an à l’ONU (!). Conclusion : non seulement les 3 mds€ accordés à la Turquie lui permettront de prendre les mesures d’ordre public pour garder chez elle les candidats à l’exil mais ils l’aideront à améliorer considérablement leur sort. Si l’UE met cette clause dans l’accord signé ce dimanche, c’est vraiment ce qu’on peut appeler un accord gagnant-gagnant-gagnant, c’est-à-dire gagnant pour l’Europe, gagnant pour la Turquie et gagnant pour les populations martyrisées.
Alors, non seulement il faut applaudir cette première bonne nouvelle venue de Turquie depuis longtemps mais il faut demander à la France patrie des droits de l’Homme de mettre tout son poids dans l’extension de la mesure aux autres pays d’accueil. Cela fait vingt-cinq ans que nous y portons le fer ; il serait temps de consacrer un peu de nos moyens à panser le plaies de leurs Peuples.
on met les 2 pieds et les 2 mains dans un processus qui va bientôt nous dépasser et qui va servir de chantage à la Turquie dans sa possible participation à l’ UE que nous essayons de contenir et ça , ce n’est pas un seul coup de poignards mais c’est nous tuer tous d’avance ………………………… il ne suffit pas de payer pour se débarrasser d’un problème. Voilà le sentiment que j’ai face à votre article malgré votre optimisme déclaré. je prie pour me tromper!
Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créés le problème pour lui apporter une solution. La situation est si grave qu’elle ne pourra que nous conduire à une catastrophe.
Domichel exprime mieux que moi ce que j’en pense.
C’est leur payer un robinet en espérant qu’ils le gardent fermé alors qu’il pourront l’ouvrir a tout moment pour nous submerger. Et, plus ils en stockent plus la pression sera forte.
C’est beaucoup d’optimisme…. nous serons grugés deux fois !
C’est le Japon qui va faire grise mine, il va toucher des clopinettes: j’ai entendu il y a peu, mais je n’ai hélas rien noté, donc je ne saurais donner mes sources, j ai entendu donc que le Japon avait accueilli des réfugiés migrants émigrés, au nombre de trois (3).
Si non e vero!
Il est certain qu’il vaut mieux mettre la main à la poche pour aider à l’extérieur que de mettre les deux mains pour fermer les poches à l’intérieur.