Suite à vos réactions à l’annonce du décès de mon père Akli Hamiche (Lire In memoriam)
Chers amis,
Je vous remercie pour ces témoignages de respect pour mon père et de soutien pour ma personne. Sachez que je ne suis pas triste car il est parti, selon son médecin, « confortablement », paisiblement, dans son sommeil, en entendant sans doute deux de ses fils deviser dans le séjour de sa maison de Dreux.
Mon père est mort d’une mort que je souhaite à tous ses frères d’armes, sans exception, qui nous restent encore. D’ailleurs, est-il vraiment mort ? Les Romains disaient qu’un mort ne l’était vraiment que quand on ne prononçait plus son nom. Je crois que mon père n’est pas près de mourir.
J’ai reçu de Marie Elizabeth (Betty), de Paris, un poème de Charles Péguy et un de Mary Elizabeth Frye (une Américaine qui ressemble furieusement à… Margareth Thatcher !) qui disent bien mon état d’esprit du moment et celui des nombreux miens, petits et grands.
Voici le second, dont tout indique qu’il est, en plus développé, inspiré du premier.
Merci encore pour votre soutien !
Kader H.
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Ne pleure pas devant ma tombe
Mary Elizabeth Frye
Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe, je n’y suis pas, je n’y dors pas…
Je suis le vent qui souffle dans les arbres, je suis le scintillement du diamant sur la neige
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr, je suis la douce pluie d’automne…
Quand tu t’éveilles dans le calme du matin, je suis l’envol de ces oiseaux silencieux
Qui tournoient dans le ciel…
Alors ne reste pas là à te lamenter devant ma tombe ; je n’y suis pas, je ne suis pas mort !
Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement parce que je suis hors de ta vue ?
La mort tu sais, ce n’est rien du tout : je suis juste passé de l’autre côté.
Je suis moi et tu es toi. Quel que soit ce que nous étions l’un pour l’autre avant,
Nous le resterons toujours.
Pour parler de moi, utilise le prénom avec lequel tu m’as toujours appelé.
Parle de moi simplement comme tu l’as toujours fait.
Ne change pas de ton, ne prends pas un air grave et triste.
Ris comme avant aux blagues qu’ensemble nous apprécions tant.
Joue, souris, pense à moi, vis pour moi et avec moi.
Laisse mon prénom être le chant réconfortant qu’il a toujours été.
Prononce-le avec simplicité et naturel, sans aucune marque de regret.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Tout est toujours pareil, elle continue, le fil n’est pas rompu.
Qu’est-ce que la mort sinon un passage ?
Relativise et laisse couler toutes les agressions de la vie,
Pense et parle toujours de moi autour de toi et tu verras, tout ira bien.
Tu sais, je t’entends, je ne suis pas loin, je suis là, juste de l’autre côté.