I z’avaient dit

Fais c’que j’dis, pas c’que j’fais !
(Dicton socialiste)

I z’avaient dit : “Si j’suis élu, j’cumul’rai pas !” I cumulent !

    Dans l’Histoire, la Gauche au pouvoir a le plus souvent conduit notre pays à la dictature, à la guerre étrangère ou à la guerre civile. Avec la présidence Hollande, on a droit à la dictature et à la guerre étrangère. Et je ne jure de rien quant à la guerre civile. Le mépris avec lequel nos politiques se comportent au lendemain des Régionales participe à l’instauration d’un climat propice aux grands débordements. Un mépris qui se traduit notamment par l’oubli quasi général des promesses d’avant campagne faites par les candidats. C’est ainsi qu Jean-Yves le Drian n’a aucun scrupule, sous prétexte que c’est la volonté “du Président” (autant dire “de Dieu le Père”) à cumuler la présidence de la Région Bretagne et le ministère de la Défense. Faire la guerre à mi-temps, voilà bien un nouveau concept tout-à-fait dans l’esprit de nos cyniques élites politiques.

    Ce qu’on ne dit pas au bon peuple, c’est que le soi-disant non-cumul ne concerne que les fonctions, pas les emplois. D’ailleurs, le non-cumul entre un mandat national et une fonction exécutive locale n’entrera en vigueur que le 1er janvier 2017. Autrement dit, les Députés et Sénateurs qui concilient mandats politiques et emplois dans le privé ou dans le public continueront de le faire, tout comme ils pourront continuer de se faire rémunérer par leurs partis respectifs ou leurs satellites, ou de siéger aux conseils d’administration de sociétés privées ou publiques manipulant de l’argent du contribuable. (Je produirai un dossier complet là-dessus prochainement). Quant à ceux qui cumulent avec des fonctions exécutives locales (Maire, Président de Conseil départemental ou régional), ils pourront continuer de le faire jusqu’au 1er janvier 2017.

    De tous les vainqueurs des Régionales, seuls deux ont annoncé leur démission immédiate de leurs autres mandats dès le mois en cours : Xavier Bertrand, Député et Maire de Saint-Quentin, et Valérie Pécresse, Député des Yvelines. Estrosi, avait promis qu’il “quittera[it] ses mandats de député et de maire s’il [était] élu en Paca” (titre d’un article du Figaro d’avril 2015). En a-t-il reparlé depuis ? Oui mais sans dire qu’il s’acquitterait immédiatement  de sa promesse. Dans le même “esprit” mais à gauche, Carole Delga, élue Présidente socialiste de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, reporte sa démission à la fin de 2016.

    A “droite”, un député, Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes), avait annoncé la couleur : il est pour le cumul et l’assume. Hervé Morin (Normandie), lui aussi député, et deux sénateurs, Bruno Retailleau (Pays de la Loire) et Didier Robert (La Réunion) sont plus flous. Ils garderont évidemment leurs deux mandats tant que la loi le leur permettra. A noter que la question ne se pose pas pour ceux qui cumulent des mandats nationaux avec celui de Conseiller régional, qu’ils pourront conserver, même après le 1er janvier 2017.

    Le Ministre de la Défense Le Drian, lui, partagera son temps entre la présidence de la Région Bretagne à mi-temps et le ministère de la Défense à mi-temps. Puisque Hollande-Dieu le lui demande, inclinons-nous ! D’ailleurs, personne ne nous demande notre avis.

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I z’avaient dit : “Fô r’tirer not’ liste pour barrer la rout’au éfène !” Une fois élus, i restent.

    Au vu des résultats du 1er tour des Régionales en Alsace-Lorraine-etc., les Socialistes avaient remué ciel et terre pour obliger leur tête de liste Jean-Pierre Masseret à se retirer pour ouvrir la voie à une victoire du candidat “de droite”. Devant sa résistance, ils ont enjoint aux membres de sa liste de se retirer individuellement pour, si la moitié d’entre eux le faisaient, provoquer l’invalidation de toute la liste. En vain ! Seulement 71 se sont exécutés  alors qu’il en eût fallu 95 pour que la démarche porte.

Le drame de conscience des “malgré nous” socialistes

    Au deuxième tour, la liste Masseret dissidente du PS et, par conséquent, privée de son investiture, a obtenu 15,51% des suffrages exprimés et 19 sièges. En bonne logique, ceux de ces élus – ils sont 13 sur 19 – qui avaient suivi la consigne du parti auraient dû renoncer à leur siège et laisser leur place aux suivants de listes restés fidèles à Masseret. Tu parles ! Loin de respecter leur parole, ils ont tranquillement, avec d’excellentes raisons morales et dans une belle unanimité (pour profiter des avantages, les socialistes sont toujours unanimes), accepté avec entrain et enthousiasme le verdict des urnes. Total : aucun n’a démissionné et tous toucheront leurs 2 400 € mensuels d”‘indemnité”de Conseillers régionaux “malgré eux”. Et le PS n’a pas moufté !

    Jean-Pierre Masseret lynché et bientôt réintégrée ? Evidemment !