Onfray sur France-Cul fait ami-ami avec LGBT

Le crépuscule d’une idole

Michel Onfray ou la dhimmitude médiatique

images   Ce midi dans son billet sur France Culture, Michel Onfray s’est livré à un formidable et curieux exercice de double langage en s’en prenant à ceux qui, « dans la presse » (j’aimerais savoir laquelle car, pour ma part, je n’ai rien vu de tel) ont écrit que l’attentat d’Orlando était « d’abord un attentat contre des Américains, qu’il n’y avait pas à pavoiser la Tour Eiffel avec le drapeau de la communauté homosexuelle, qu’il aurait fallu mettre un drapeau américain. » « J’estime, dit-il, qu’on peut, sans être dans le communautarisme, dire qu’il y a des attentats antisémites, des attentats misogynes, des attentats homophobes sans pour autant ramener les gens à leur communauté. Dire que cette communauté existe et qu’elle a été spécifiquement visée, ça me paraît quand même la moindre des choses ». Il ajoute : « Quand on ne dit pas que c’est la communauté homosexuelle qui a été visée, on évite la question de l’Islam, on évite le fameux « pas d’amalgame » » (?)

    Vient alors ce à quoi ce long préambule préparait, c’est-à-dire l’obsession onfrienne (qu’il partage avec Finkielkraut et Zemmour) du contenu violent du Coran. « Il faut dire (comme si ça n’était jamais dit) qu’il y a dans le Coran des versets homophobes, comme il y en a dans la plupart (il aurait pu dire « dans les deux ») religions monothéistes et que les homosexuels font partie des cibles des gens qui font une lecture intégriste du Coran. »

    Là-dessus Guillaume Verner le relance en parlant de l’autre obsession de l’intelligentsia bien-pensante qui, en réalité, instrumentalise les bons sentiments de tolérance au profit de sa guerre idéologique non pas contre l’Islam mais contre la civilisation romaine chrétienne : « Il n’y a pas d’ailleurs que dans les religions (au lieu de que) l’homophobie se porte bien ; il y a par exemple en Russie un certain nombre de déclarations sans ambiguïtés de Vladimir Poutine contre l’homosexualité et contre sa pratique (ah, bon ?), preuve que la tolérance, à cet égard, n’est pas en train de progresser, Michel Onfray ? » (Passe-moi la rhubarbe…) « Non, ça me paraît une évidence. Et vous avez raison (…je te passe le séné !) de signaler qu’en Russie, le climat est catastrophique, mais.. ; » (Ce n’est pas l’objet de ce billet mais je recommande l’écoute ici :

http://www.franceculture.fr/emissions/le-monde-selon-michel-onfray/le-monde-selon-michel-onfray-samedi-18-juin-2016)

    Comme à son habitude, Onfray a commencé son laïus en faisant référence à la citation d’Albert Camus « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Mais  il oublie que nommer n’est pas tout : il faut aussi hiérarchiser. Que l’attentat d’Orlando ait clairement visé un lieu symbole d’une pratique réprouvée et qu’il ait tué et blessé des homosexuels, c’est un fait. Mais dire que l’homophobie est le MOBILE de l’attentat relève, au mieux, de la courte-vue. L’homophobie n’est pas plus le mobile du tueur d’Orlando que la haine du rock n’est celui des tueurs du Bataclan. C’est, tout au plus, son MOTEUR. Plus sûrement, il s’est attaqué à un des SYMBOLES de l’ennemi. Le MOBILE du tueur d’Orlando, comme ceux de Paris et de Belgique, est le soutien aux Irakiens et aux Syriens qui luttent contre l’occupation de leur pays par des forces occidentales.

    Il est évident que le tueur d’Orlando n’aurait JAMAIS commis d’attentat contre une discothèque fréquentée par des homos DONT LUI-MÊME, s’il n’avait pas été en sympathie avec ceux qui, au Levant, mènent la guerre à l’Amérique. Il en est de même des tueurs de Paris qui s’en sont pris à une salle de spectacle et à des terrasses très fréquentées de la Capitale alors que certains d’entre eux n’étaient pas des modèles de tempérance et même, s’agissant des frères Abdeslam, tenaient un bistrot en Belgique. En conséquence, c’est bien L’AMÉRIQUE qui fut visée à Orlando, pas LES homosexuels. Comme ce fut LA France et non les amateurs de rocks ou des buveurs de bière qui le furent à Paris.

    Il n’y aurait jamais eu d’attentats en Amérique si les Etats-Unis n’avaient pas envahi l’Afghanistan puis l’Irak et contribué avec ses satellites arabes du Golfe au chaos syrien, ni en France si celle-ci n’avait pas rompu avec la belle et grande politique arabe illustrée par le beau discours de Villepin à l’ONU le 14 février 2003. Pour mémoire, il n’y a pas eu d’attentat en France entre 1995 et 2012, année de l’intervention française en Syrie. Mais Michel Onfray ne l’ignore. Il est même l’intellectuel français le plus en pointe dans la corrélation des attentats aux événement irako-syriens. Au point de dire ouvertement qu’il faut non seulement prendre au sérieux DAECH mais en tenir compte pour l’après-guerre et envisager de négocier avec lui.

    Non content de se mettre en contradiction avec son analyse poult fois énoncée ailleurs sur le caractère géopolitique de l’attentat d’Orlando, Onfray va jusqu’à dénoncer ceux (je n’en ai pas vu beaucoup) qui se sont insurgés contre le pavoisement de la Tour Eiffel aux couleurs LGBT. Là, les bras m’en sont tombés. Onfray aurait dû, en tant que personne pensant plus que la moyenne de nos contemporains, réfléchir au sens du drapeau LGBT et se faire plusieurs réflexions :

  1. le drapeau est un symbole NATIONAL, pas COMMUNAUTAIRE. Un drapeau qui ne représenterait pas TOUS les citoyens n’a pas de légitimité ; en conséquence, rien n’autorise à le déployer sur un lieu public et symbolique de TOUTE une NATION ;
  2. à supposer qu’il soit légitime de rendre hommage aux victimes homosexuelles d’Orlando (il n’y avait pas que des homosexuels, dans cette boîte), cela ne justifie absolument pas de rendre hommage à tous LES HOMOSEXUELS ;
  3. LGBT ne représente pas LES homosexuels mais la frange la plus radicale du LOBBY homosexuel qui participe au combat contre le socle de valeurs romaines-chrétiennes auxquelles se rattache la société occidentale et la française en particulier. LGBT est un bon petit soldat du modèle euro-atlanto-mondialiste qui veut de plus en plus ouvertement et de manière provocatrice détruite notre civilisation. Il est étonnant qu’un homme public influent et à un prescripteur d’opinion de l’importance de Michel Onfray ne s’interroge pas sur le choix de LGBT pour représenter, si on passe outre les deux précédentes réflexions, la « communauté » homosexuelle.

    Qu’Onfray s’associe aussi ouvertement à une entreprise de destruction qu’il réprouve au point d’être taxé de réactionnaire fascisant et (évidemment) antisémite est consternant. Donc, dans cette courte émission d’une dizaine de minutes, Onfray, tel Judas, trouve le temps de renier deux fois son propre combat. La première, en parlant d’attentat homophobe là où il faut voir – comme lui jusqu’à présent – un acte de guerre ; la seconde, en cautionnant une provocation d’Anne Hidalgo, laquelle se comporte en toutes choses comme le maire des seuls gays et bobos parisiens.

    Seulement, voilà, il doit, pour pouvoir continuer d’accéder aux médias et s’exprimer, payer son écot, montrer patte blanche, prouver qu’il est bien de gauche et de la gauche la mieux pensante qui soit, celle qui valide tous les délires « progressistes » , y compris ceux du mouvement LGBT, le plus haineux et le plus caricatural des agents de la destruction de la société occidentale d’inspiration et de tradition romaine chrétienne. Peut-être Onfray pratique-t-il la takyia (la dissimulation, chez les Musulmans) ; peut-être joue-t-il les Marranes (les Juifs d’Espagne faussement convertis) ? Ou peut-être s’est-il laissé berner par le faux gentil Guillaume Lerner au point de s’oublier ?

    On préfère Onfray quand il dit ce qu’il pense. Ne serait-ce que par respect pour ses admirateurs et ses disciples, si j’ose dire, moi qui ne hait rien tant que les sectes. Mais il faut prendre ce mot dans son sens universitaire de « ceux qui croient CE QU’IL professe » et non au sens sectaire de « ceux qui croient EN CELUI QUI professe ».

    Quoi qu’il en soit, c’est très inquiétant car, si Michel Onfray lui-même – après Zemmour qui dénonce sans jamais donner de noms – est obligé d’en rabattre sur sa liberté pour pouvoir continuer à s’exprimer, alors, les carottes démocratiques sont vraiment cuites.

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4 Responses to Onfray sur France-Cul fait ami-ami avec LGBT

  1. macia says:

    Propos judicieux bien étayés, Merci Kader.

  2. Tout à fait. Cet article est très juste. M. ONFRAY tape à côté en invoquant uniquement que l’homosexualité comme fait ayant déclenché cette tuerie. Le drapeau LGBT n’a pas lieu d’être sur un monument public français en hommage mais bien le drapeau américain.

  3. dommichel says:

    moteurs comme le sont toutes les autres raisons de passer à l’acte. Daesch et son grand calife Iznogoud a appelé à frapper la France, le monde,et les autres ………… pendant ce ramadan qui sera sanglant / il n’y aura pas d’innocents ( sic)
    stop à la masturbation de méninges , réagissons par rapport aux faits et vite Compte tenu des discours lénifiants et bisounours que l’on nous tient , j’en doute de plus en plus..

  4. Honore says:

    Je trouve votre analyse très juste à quand un Etat LGBT indépendant ! Si cela continue comme on l’ a fait pour la communauté juive on fabriquera un Etat pour les protéger. Merci de rappeler que les terroristes français ou pas répondent à une agression étrangère en Irak la France était épargnée jusque là. Il a fallu que la France intervienne en Afghanistan, en Syrie et enfin en lybie sans compter le Mali. Même si on est contre Daech évidemment on peut se demander comment ce dernier aurait eu un immense succès si son étendard n’était pas cet islam moyen-ageux. Daech aurait été plus fort. Tout les sunnites les auraient suivi sans nul doute.

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