Pourquoi la baudruche Macron va se dégonfler sans avoir jamais pris.
Macron va disparaître du paysage politique pour plusieurs raisons qui tiennent au fond, à la forme, à sa personne, au paysage politique français et au contexte.
Macron a un projet : l’instauration d’un système euro-atlanto-mondialiste dirigé par des hommes de la haute banque d’affaires, c’est-à-dire, pour la France, lui-même. Dans l’abstrait, ce projet, pour le citoyen lambda, est neutre. Ce qui l’est moins, c’est ce qu’il induit : la fin des États-Nations et leur remplacement pas une Europe des grandes régions transnationales réduites au rang de préfectures, l’immigration massive, la communautarisation des sociétés et son corollaire l’islamisation de l’Europe. Les Français n’en veulent pas.
Raisons de forme
Macron ment. 1. Il se dit un homme libre alors que tout indique qu’il est l’homme de Rothschild. On le présente comme « ancien » banquier. Or, s’il n’est plus salarié de la banque, rien n’indique qu’il n’en soit plus un des associés-gérants. D’ailleurs, ce sont des cadres de Rothschild (et de Goldman Sachs) qui ont organisé sa réception à Londres pour « récolter des fonds » ;
2. à elle seule, cette virée londonienne étonne. Pourquoi des travailleurs français expatriés, qui ne sont pas des philanthropes, donneraient-il alors qu’ils ne bénéficient pas de la réduction d’impôt de 66% pour les dons aux partis politiques ? J’ai dans l’idée que l’argent qu’il a ramené de là-bas (on parle de 2 M€) a une forte odeur de Rothschild/Goldman Sachs. Mais j’ai mauvais esprit !
3. les donateurs français ne sont pas particulièrement généreux : les dons à l’UMP pour combler le trou creusé par Sarkozy en 2012 se sont élevés en moyenne à 80 € pour les particuliers et 2 000 € pour les entreprises. Selon Paris match, En marche aurait (au 27 mai dernier) déjà reçu 13 millions d’€uros. Cela représente 162.500 donateurs privés ou 6.500 entreprises. Là encore, comme disait le regretté Desproges, je pouffe !
4. En marche annonce 102 000 « adhérents ». A comparer aux 150 000 adhérents des Reps ou aux 52 000 du FN, qui a été créé en 1972. Pour ceux d’entre vous qui ont, même par mégarde, cliqué sur le compte officiel, sachez qu’il suffit de cela pour « en » être.
Macron est mauvais orateur et mauvais en campagne. Macron est tellement sûr de lui qu’il multiplie les fautes de goût et de comportement. Ce matin, il a annoncé sa candidature d’un centre d’apprentissage de banlieue sans y inviter les apprentis ni même les rencontrer devant les caméras. Quant aux habitants du quartier, populaire et immigré, on a pu voir à C dans l’air qu’ils l’avaient trouvée saumâtre.
Sur scène et au micro, Macron pêche par affectation ; il joue son rôle et, souvent, il le sur-joue. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’est pas sincère. Lui sait (voir plus haut) quel est son véritable projet ou, plutôt, le projet de ses parrains (au sens mafieux du terme) et de ses commanditaires. Notamment – et c’est ce que les Français voient le plus nettement parce qu’il a eu l’occasion, avec la loi qui porte son nom, d’en juger – l’ubérisation de notre économie aux dépens de bénéficiaires apparents et aux dépens de ceux qui ont patiemment constitué leur patrimoine professionnel.
Raisons qui tiennent à la personnalité d’Emmanuel Macron
Macron est un mauvais camarade, donc un mauvais politique. Vous avez vu Macron en campagne ? La hardiesse avec laquelle il assène ses coups contre ses « amis » socialistes est confondante. Macron me rappelle les mignons premiers de la classe que tout les cancres voulaient tabasser et qui se retrouvait tout seuls dans la cour de récréation. A force de prendre tous ses collègues politiques de droite et de gauche pour des nazes, il se les met à dos, comme on a pu le voir aujourd’hui où il a réitéré ses attaques contre un système qui l’a fait.
Raisons qui tiennent au paysage et aux mœurs politiques. Le paysage politique français se caractérise par deux phénomènes : le premier est une sorte de « cursus honorum » dévoyé. Comme à Rome où une fonction ne vous était ouverte que si vous aviez fait certaines preuves, pour réussir en politique française, il faut en passer par certaines fonctions[1]. La différence est que, à Rome, ce sont des fonctions au service de l’intérêt général ; en France, c’est à celui d’un cacique ou d’un parti politique. Cela s’appelle le clientélisme. Un travers doublé d’une dérive dans la dérive : l’impétrant est souvent un parent de son parrain : c’est le népotisme.
Le second phénomène est l’emprise des partis sur la vie politique. Les politiques chassent en meute ; il n’y a pas de place pour les chiens qui déboulent dans un jeu de quille, les francs-tireurs ou plutôt les snipers qui veulent se départir des règles et commencent par tirer contre leur camp, les Rambos qui ont le culot de vouloir régler tous les problèmes à eux seuls.
Enfin, nos élites politiques sont, en tout cas pour nombre d’entre elles, prêtes à se vendre, pas à se laisser spolier. Mes lecteurs savent la place prépondérante que les agents du lobby atlantiste, les ex-Young leaders de la French american foundation, tiennent dans les hautes sphères du pouvoir politique, économique, médiatique (d’où ce sentiment de connivence que vous avons tous). Parmi bien d’autres, Juppé, Hollande et Macron « en » sont. Ce dernier, contrairement à tous ses prédécesseurs, a une autre fonction : il est l’agent à peine secret de la banque Rothschild et de ses complices de la haute finance internationale dont l’incontournable Goldman Sachs.
Le phénomène Macron est la manifestation d’un fait politique majeur dont il n’est que l’instrument : le diagnostic des puissances financières selon lequel il était temps pour elles de sortir du bois et de prendre directement, fût-ce par l’intermédiaire de l’un des leurs, le contrôle de la politique française. Erreur ! Grave erreur ! Jusqu’à présent, les politiques SERVAIENT le lobby euro-atlanto-mondialiste et ils avaient d’autant moins l’intention que ça change qu’ils étaient idéologiquement en phase avec lui. L’affaire Macron change tout ; en effet, ils sont prêts à se vendre, pas à laisser le pouvoir.
Contrairement aux États-Unis où la politique est une activité parmi d’autres qu’on peut quitter pour une autre, en France, la politique est une vocation. Aux plus hauts sommets, c’est même une, sinon la seule, raison d’être. D’où la volée de réactions unanimement critiques enregistrée aujourd’hui à l’annonce de la candidature d’Emmanuel Macron. Attaquer ces gens dans leur essence même comme il le fait est une terrible faute politique qui aura, je le pressens pour les années à venir, des conséquences sur la manière de faire de la politique. Et il ne sera pas long avant qu’on voie d’éminents euro-mondialistes en rabattre sur leurs certitudes. Ils auront d’autant moins mal à se croire les jouets d’une manipulation que ça justifiera leur retournement de veste. La réaction indignée d’Alain Juppé aujourd’hui en est un exemple.
Raisons de contexte
Le contexte international contribue lui aussi à disqualifier la démarche d’Emmanuel Macron. Je fais évidemment référence à l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Toutes les perspectives en sont chamboulées. D’abord, Trump veut que l’Amérique cesse de se mêler des affaires des autres. Les Européens auront donc du mal à faire de l’atlantisme sans les Américains. L’atlantisme ambiant poussait les Européens, les Français en tête, à faire de Poutine un ennemi ; Trump veut se rabibocher avec l’un et demande aux autres de se défendre seuls. L’Amérique veut se retirer du Levant (et c’est une bonne nouvelle) ; les Français vont-ils seuls continuer à se mêler des affaires des Arabes ? Non ! En matière économique, j’ai dit en quoi les projets de Trump seraient néfastes à l’économie des pays d’Europe et du reste du monde (lire Et maintenant, que va-t-il faiiireuuu ?) Etc.
Qu’est-ce que cela signifie ? Que l’air du temps est au retour aux bonnes vieilles valeurs qui inspirent l’Occident depuis deux millénaires. Parmi elles, les Nations souveraines. Cela, il y a longtemps que le peuple français l’a compris. Tant mieux si nos « élites » y viennent grâce à Donald Trump. En tout cas, sale temps pour les gens comme Macron !
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[1] A Rome, on ne pouvait pas être Consul sans avoir exercé comme questeur (argentier, chargé des finances d’une grande administration ou de l’Armée), un poste inaccessible avant l’âge de 32 ans).
Toujours bien pensé, bien écrit… mais oui MACRON c’est bien l’homme que Kader décrit..
Un portrait sans concession, net, précis, réaliste : c’est là tout ce que nous aimons dans vos pages, cher Kader, et quel plaisir de vous lire ! Bien cordialement et toujours fidèle lectrice, Nicole.
M. HAMICHE, bonjour
Si je lis toujours avec plaisir vos analyses politiques, le naïf primaire en la matière que je suis, s’interroge toutefois sur celle que vous faites aujourd’hui sur Macron. Si je me base sur votre introduction, les « raisons de fond » et les menaces que cela engendre pour l’Europe des nations dont le risque d’islamisation (radicale s’entend), n’est-ce pas contraire aux intérêts de la Banque Rothschild ? Car enfin, il me semble que cette famille est d’origine juive allemande, vraisemblablement proche d’Israël. Or, on connaît les velléités des pays arabes du Moyen Orient à l’égard de ce pays, et par ailleurs, les Emirats dans leur ensemble – c’est ce qu’à peu près tous les commentateurs s’entendent à dire – aident les mouvances extrémistes, notamment les « Frères musulmans » dans les conflits de cette partie du monde. Or les Emirats ont leur propre banque, extrêmement puissante et ramifiée. Alors n’y a-t-il pas dans ce contexte, une contradiction avec les vues que vous prêtez à Macron ? (Je m’empresse de dire que je n’ai rien à voir avec cet aventurier). Bien cordialement. S.
Très bonne analyse que je partage totalement .Il y a un petit détail qui ne trompe pas : il est très ménagé voir défendu par le Huffingtonpost et Challenges.
Merci Kader
Un plaisir de vous lire. Merci pour cette analyse, lucide et rigoureuse … comme d’habitude. Elle aurait sa place dans un grand média national… s’il en existe encore un qui n’a pas vendu son indépendance !
Macron me fait penser à un enfant gâté. Fils de bourgeois, sa façon de parler, sa façon d’être traduisent son éducation jésuite. Un C.V. impressionnant (bien que certaines lignes soient sujettes à caution, paraît-il) lui permet de briller en société, comme s’il cherchait à épater quelqu’un. Sa mère?
Brutus et le complexe d’Oedipe, même les Anciens n’auraient pas imaginé ce rapprochement.
Mon dieu, autant de poncifs et d’imbécilité en si peu de mots …
Soyez gentil, Erwan, de vous en tenir à des commentaires et à des analyses politiques, comme je le fais moi-même, Les injures n’ont pas leur place dans ce blog.